Pourquoi je suis végétarien
Quelques petites précisions à titre purement informatif, afin que soit mieux comprise la nature exacte de mon positionnement végétarien et animaliste. Il convient de ne pas y voir qu'inepte "sensiblerie" -comme disent certains-, mais bien l'expression de convictions profondes, basées non seulement sur mes croyances spirituelles, mais aussi et surtout sur des considérations d'ordre éthique, moral et philosophique. Car il s'agit bien plus que d'un vague choix alimentaire, dicté par goûts culinaires ou simple fantaisie...
Au risque d'en décevoir certains, je me dois avant tout de préciser que non, je ne suis pas vegan. Si je partage un certain nombre de vues avec cette mouvance, celle-ci n'en demeure pas moins, à mon sens, critiquable à plus d'un titre, notamment en raison de certaines dérives idéologiques auxquelles elle s'avère hélas trop souvent sujette -raison pour laquelle elle s'apparente de plus en plus à une "soft ideology" intrusive et d'essence quasi totalitaire- , mais aussi et surtout du prosélytisme excessif et de l'intransigeance contre-productive d'une trop grande proportion de ses adeptes-militants.
Pour autant, entre les vegans intégristes d'une part, et d'autre part les "viandistes" anti-vegans sans nuances ni réflexion, il existe fort heureusement d'autres options. Je suis, en ce qui me concerne, ce que l'on pourrait qualifier de végétarien radical. Non seulement je m'abstiens évidemment de toute chair animale (ni viande ni poisson, ce qui est le béaba du végétarisme digne de ce nom), mais de surcroit je prends soin de ne pas consommer d'oeufs provenant d'élevages en batteries, suis sensibilisé à la question de la production laitière (je suis donc favorable aux alternatives en la matière), et refuse l'exploitation des animaux pour l'habillement (cuir, fourrure), les pratiques rituelles (sacrifices religieux, abattages rituels), la science/médecine/cosmétique (expérimentation animale) ou les "loisirs" (cirques, tauromachie, combats d'animaux, chasse etc).
Ma position n'a strictement rien à voir avec un irrationnel et simpliste "respect de toute vie", compris de manière absolue et indiscriminée. Elle se rapporte au contraire à la prise en compte de la vie sensible, au sens animal du terme. Ce qui ne signifie pas pour autant que je ne tienne aucun compte de la vie végétale, entendons-nous bien. Seulement, cette dernière n'étant pas pourvue des mêmes caractéristiques physiologiques (absence d'encéphale, de système nerveux, et donc absence de toute sensibilité physique et de conscience perceptive etc), il serait totalement absurde de la placer sur le même plan que la vie animale. Les deux formes de vie sont absolument dissemblables, au moins à ce niveau. Par exemple, il va de soi que le fait de n'effectuer aucune distinction entre une salade et un boeuf n'aurait aucun sens.
Les animaux sont tous des êtres sensibles, ont tous le droit fondamental de vivre et de disposer d'eux-mêmes. De plus, ils ne sont pas volontaires pour se faire sacrifier, tuer et/ou manger, pas plus qu'ils ne sont volontaires pour la vivisection (expérimentation animale), la corrida, etc. Ils ne sont pas des choses ni notre propriété, et nous n'avons pas à disposer de leurs vies ni à nier leurs intérêts et droits les plus élémentaires.
Au-delà du spécisme, il me semble essentiel de combattre la mentaphobie, c'est-à-dire le préjugé qui consiste à ne pas admettre l'existence d'une pensée, d'une volonté et d'une conscience animales, préjugé pourtant largement réfuté par les dernières avancées scientifiques dans le domaine de l'éthologie.
En outre l'être humain n'est autre qu'un primate, et comme tous les primates, il n'est absolument pas conçu, physiquement et naturellement, pour être un prétendu "prédateur". De toute façon, on vit parfaitement bien sans avoir à tuer d'autres animaux ni à consommer de chair de cadavres, contrairement aux espèces authentiquement carnivores et/ou charognardes.
A ce sujet, lire par exemple cet article, suivi d'un entretien fort édifiant avec un médecin/nutritionniste renommé : SOMMES-NOUS CARNIVORES, OMNIVORES OU HERBIVORES ?
A partir de ce fait avéré, et n'en déplaise à tous ceux dont la principale préoccupation consiste à rejeter d'avance toute éventualité de remise en question de leurs si commodes certitudes, la question ne se pose même plus : la chair animale n'est en aucun cas indispensable à l'alimentation humaine.
Telles sont donc, en résumé, les bases de mon positionnement à ce sujet. J'espère que ces quelques lignes vous auront permis de mieux connaître cet aspect particulier de ma personnalité, lequel n'est en fait pas si marginal et beaucoup plus répandu que vous ne seriez peut-être tentés de le croire...
Hans Cany
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