"Nouvelle Libye" ? Ne comptez pas sur moi.
23/10/2012
Je ne suis pas disposé à m'impliquer dans des actions pacifistes et humanitaires apolitiques. Je se suis pas motivé pour aider "tous les Libyens quels qu'ils soient", ni pour prêcher une improbable "réconciliation nationale" dans le cadre d'une prétendue "nouvelle Libye". Je ne suis pas solidaire des Libyens qui se plaignent de la terreur imposée par les milices islamistes dans le pays ou qui protestent contre l'agression en cours de Bani Walid, mais qui le font en brandissant la serpillère tricolore des rats dans leurs manifestations. Je ne verserai pas une larme sur le sort des Libyens qui disent ne pas regretter Kadhafi, voire ont activement contribué à la destruction de la Jamahiriya. Tous ceux-là n'ont à présent que ce qu'ils méritent, et qu'on ne compte surtout pas sur moi pour les plaindre, encore moins pour les aider. Seul ce qui subsiste de vert en Libye suscite toujours mon attention. Le reste peut fort bien s'effondrer et s'entredéchirer. Je m'en lave les mains. Seuls ceux qui se repentent sincèrement et jusqu'au bout de leurs erreurs, et qui n'ont pas de sang sur les mains, sont dignes de pardon et de réhabilitation. Mais en aucun cas ceux qui sont juste "déçus" de l' "après-Kadhafi" parce qu'ils n'en ont pas tiré le profit qu'ils attendaient, parce que ça ne se passe pas comme ils l'espéraient. Ceux-là peuvent aller au Diable
Il est bien évident que parmi ceux qui souffrent aujourd'hui, il y a en premier lieu les kadhafistes. Mais il y a aussi la grande masse des attentistes qui ne se "mouillent" pas, des "déçus" de "l'après-Kadhafi", et même une partie de pro-rats qui ont juste eu la malchance d'appartenir à la "mauvaise" tribu ou d'être originaires d'une "mauvaise" ville... A mon humble avis, au sein de la masse des réfugiés libyens en Tunisie, en Egypte et ailleurs, il y a vraiment "à boire et à manger". C'est pour cela qu'à titre personnel, je n'ai aucune envie de tendre la main aux uns et aux autres sans distinction. De plus, en toute franchise, je ne pourrai jamais me résoudre à juste dénoncer "la guerre" et ses conséquences, et à prôner la paix dans un pays tombé sous un tel régime, antithèse absolue de la Jamahiriya.
Quant à ce qui se passe à Bani Walid en ce moment même, selon l'expression consacrée, c'est vraiment la fin des haricots. Malgré sa résistance héroïque, la ville va finir par tomber, c'est certain. Ce n'est hélas qu'une question de temps... Une ville isolée, assiégée, sans renforts ni ravitaillement, ne peut tenir éternellement. Surtout compte tenu des moyens déployés contre elle... De surcroit, il ne s'agit pas d'une très grande agglomération. 80 000 habitants, au maximum. C'est pour cette raison que je ne m'affole pas outre mesure en parlant tout le temps du carnage qui est en train de s'y dérouler à l'instant où sont rédigées ces quelques lignes. Nous sommes hélas impuissants face à ce drame, et le fait d'en parler heure après heure n'y changera malheureusement rien. Les jeux sont fait. Il va désormais falloir se faire à l'idée d'une Résistance verte libyenne totalement clandestine et sans grande ville-"bastion". Et surtout, il va falloir que pas mal de gens cessent de ne se focaliser que sur la Libye. Les idées de la Troisième Théorie Universelle sont transposables partout, elles ne concernent pas exclusivement la Libye . Il est grand temps de prendre tout simplement la peine de les diffuser et de les faire connaître inlassablement, même à un niveau purement individuel comme je le fais moi-même, pour qu'à terme un vrai mouvement vert puisse émerger et se développer un peu partout, indépendamment de la Libye. Trop nombreux sont ceux qui n'ont pas encore franchi ce cap. Pourtant, chacun, chacune a le pouvoir de contribuer à faire avancer les choses, même si ce n'est qu'à un modeste niveau personnel. Ce sont les petits cours d'eau qui forment les rivières, et ces dernières qui alimentent les grands fleuves.
Hans CANY
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