Nietzsche contre le judéo-christianisme
01/02/2019
Je m’attache simplement ici au problème de la genèse du christianisme.
Le premier principe pour le résoudre est celui-ci :
le christianisme ne peut être compris que si on tient compte du lieu où il a pris naissance. Ce n’est pas un mouvement qui va à l’encontre de l’instinct juif, c’en est la conséquence même.
Les Juifs sont le peuple le plus étrange de la terre, car, placés devant la question d’être ou de ne pas être, ils ont choisi délibérément, et d’une manière inquiétante, d’être à tout prix; ce prix était la falsification radicale de la nature, du naturel, de la réalité du monde intérieur autant que du monde extérieur.
Les Juifs créèrent de leur propre initiative un mouvement contraire aux conditions naturelles :
ils transformèrent la religion, le culte, la morale, l’histoire, la psychologie, pour en faire une incurable contradiction de leurs valeurs naturelles propres. Nous rencontrons le même phénomène, dans des proportions encore plus grandes, avec l’Eglise chrétienne; mais elle ne peut revendiquer la moindre originalité, comparée au «peuple saint». C’est pourquoi les Juifs sont précisément le peuple le plus désastreux de l’histoire du monde : ils ont eu une influence si perfide sur l’humanité que même aujourd’hui un chrétien peut se croire antijuif sans réaliser qu’il est lui-même l’ultime conséquence juive. Ce qui autrefois n’était que maladif est aujourd’hui indécent – il est indécent aujourd’hui d’être chrétien.
Ici commence mon écœurement... Je condamne le christianisme. Je dresse contre l’Eglise chrétienne la plus terrible des accusations qui lui ait jamais été portée. Elle est pour moi source de corruption. Avec son idéal d’anémie, de «sainteté», elle vide l’être humain de tout son sang, de tout son amour, de tout son espoir de vivre ; la croix est la marque de reconnaissance d’une terrible conspiration souterraine – contre la santé, la beauté, le courage, l’esprit, la bienveillance de l’âme, contre la vie elle-même.
Ce réquisitoire contre le christianisme, je l’écrirai sur tous les murs, partout où il y a des murs...
Je dis que c’est une tare indélébile que porte l’humanité.
Friedrich Nietzsche, in L’Antéchrist
1 commentaire
Partout où les juifs ont eu de l'influence, ils ont enseigné à distinguer avec plus de sensibilité, à conclure avec plus de sagacité, à écrire avec plus de clarté et de netteté : leur tâche a toujours été d'amener un peuple « à la raison ».
Le Gai Savoir, Friedrich Nietzsche (trad. Henri Albert, Marc Sautet), éd. Librairie Générale Française, 1901, p. 357
Les commentaires sont fermés.