Qu'est-ce que le national-anarchisme ?
La lecture attentive du texte de présentation suivant vous permettra de découvrir et de comprendre ce qu'est le national-anarchisme.
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Le national-anarchisme est une idée méta-anarchiste
et méta-nationaliste qui transcende l'anarchisme comme le nationalisme conventionnels.
Pourquoi méta ?
Méta est un préfixe qui provient du grec μετά (meta), et signifiant après, au-delà de. Il exprime donc, tout à la fois, la réflexion, le changement, la succession, le fait d'aller au-delà.
Le national-anarchisme transcende l'anarchisme conventionnel, puisque contrairement aux diverses écoles gauchistes se réclamant de l'anarchisme, il ne rejette pas les idées de nations et de frontières, et ne se veut ni apatride, ni "citoyen du monde". Une nation, selon les nationaux-anarchistes, est un groupe humain dont les membres s'associent de façon libre et volontaire selon différents critères qu'ils estiment pertinents, lesquels peuvent être d'ordre biologique, culturel ou autres. L'idée de nation est donc ici clairement distincte et séparée de celle d'Etat, celui-ci ne constituant qu'une abstraction politique, juridique et administrative sans lien concret avec la nation ou patrie organique. Cette conception de la nation en tant que collectivité naturelle d'êtres humains librement associés n'a toutefois rien d'une invention récente. Elle a en effet été développée de longue date au sein même des milieux anarchistes, sur la base des groupes affinitaires (ou groupes d'affinités), comme du droit inaliénable pour chaque peuple de s'autodéterminer et de préserver son identité.
Le national-anarchisme transcende le nationalisme conventionnel, puisqu'il s'oppose au centralisme étatique uniformisant , et qu'il tend vers un fédéralisme intégral, interne comme externe. D'une part, un fédéralisme interne qui, en favorisant le localisme et par le biais du principe de subsidiarité, assure une autonomie substantielle à chaque composante spécifique (région, province etc) de la nation. D'autre part, un fédéralisme externe permettant à la nation de s'insérer dans un ensemble fédéral voire confédéral plus vaste, en s'associant librement à d'autres nations sur des bases affinitaires (d'ordre ethnique, civilisationnel, culturel ou autre). Le national-anarchisme rejette le centralisme du nationalisme conventionnel qui prône l'unité forcée à l'échelon national , souvent sur la base de mythes fondateurs fallacieux, tout comme il rejette le mondialisme qui n'est que l'aboutissement, à l'échelon mondial, de cette même logique de l'unité forcée.
La logique coercitive de l'unité forcée et du centralisme étatique mène inévitablement à l'assimilation, à l'uniformisation ou au « nettoyage ethnique », lesquels ne sont jamais que trois formes d'ethnocide. Elle constitue donc la négation de la diversité bio-culturelle humaine. Les nationaux-anarchistes soutiennent par conséquent l'ethnopluralisme (ou ethno-différentialisme), bien qu'ils ne considèrent pas tous le facteur biologique comme primordial et déterminant.
Les nationaux-anarchistes ne s'accordent pas nécessairement entre eux sur ce que doit être la méthode d'organisation idéale d'un groupe humain. En la matière, chaque communauté, chaque nation reste entièrement libre d'adopter le système politique qui lui semble le plus approprié. Certains nationaux-anarchistes se réclament des principes de la démocratie directe (d'inspiration athénienne, helvétique ou autre) ou de l'autogestion en matière d'organisation de la production et de l'économie, tandis que d'autres auront d'autres références, préfèreront suivre d'autres voies, voire expérimenter de nouvelles formules totalement inédites. C'est pourquoi le national-anarchisme, en sus d'être un «méta-anarchisme», se veut aussi un courant pragmatique et protéiforme, dont les applications concrètes peuvent se décliner de façons très diverses.
En complément des deux idées-forces mentionnées au début du présent texte, il est néanmoins possible d'identifier deux autres orientations essentielles qui font plus ou moins consensus au sein de la mouvance.
La première de ces orientations est commune à l'ensemble des anarchistes dignes de ce nom, puisqu'elle réside dans le refus du principe hiérarchique, et tout particulièrement dans le rejet des hiérarchies imposées par une autorité elle-même imposée, sur la base de critères plus ou moins subjectifs et arbitraires. L'anarchiste authentique ne pourra éventuellement reconnaître comme légitime que l'autorité choisie, fondée sur des compétences ou des connaissances faisant objectivement autorité dans un domaine spécifique, et n'acceptera de se conformer à une quelconque discipline que dans la mesure du libre consentement. Pour paraphraser Robert Dun, qui avait su exprimer ce principe élémentaire en une formule concise, l'anarchiste [est un] homme d'ordre social consenti, respectueux des autres, mais qui refuse toute loi ne correspondant pas à sa loi intérieure et à sa raison.
La seconde de ces orientations réside dans le refus du dogme libéral-libertaire de la liberté absolue. Les termes d'anarchiste et de libertaire sont souvent perçus à tort comme synonymes, alors qu'il conviendrait pourtant de les distinguer. Les libéraux, dans les domaine économique comme sociétal, ont en commun avec les libertaires d'ériger la liberté en véritable dogme. Dogme de la liberté absolue d' "entreprendre" (donc de réaliser des profits de façon illimitée) pour les uns, dogme de la liberté absolue d'agir en tous lieux comme bon leur semble pour les autres, dogme d'une liberté absolue de circulation des biens comme des personnes pour tous. En conséquence de quoi libertaires et libéraux se rejoignent objectivement dans leurs velléités d'abolir les frontières et d'annihiler les identités et souverainetés nationales, perçues comme autant d'obstacles à l'exercice de ces prétendues "libertés". A contre-courant de ce dogme libéral-libertaire, le national-anarchiste est partisan, sans la moindre réserve ni aucun complexe, de restreindre la liberté de l'autre de lui causer du tort. La liberté n'est pas centrale à l'anarchisme, et l'anarchisme est antithétique avec la liberté absolue : la loi du plus fort n'est jamais qu'une hiérarchie de la force.
L'idéologie gauchiste dite "libertaire" n'est que l'aboutissement d'une confusion opérée entre le socialisme et la gauche, via le libéralisme. Lesdits "libertaires", qui se prétendent anarchistes -alors qu'ils ne sont bien souvent que des marxistes qui s'ignorent- , ceux qui relèvent de ce que l'on appelle communément "l'extrême-gauche", ont dévié de l'anarchisme originel tel que prôné par Proudhon ou Bakounine, en incorporant dans leur pensée des poncifs libéraux. Par exemple, en prônant la polygamie, l'hypersexualisation et l'aberrante "théorie du genre", lesquels ne sont autres que des dogmes idéologiques inhérents au libéralisme sociétal.
La liberté, ce n'est pas le droit de faire tout et n'importe quoi de manière illimitée et inconditionnelle. La liberté réelle, authentique, réside dans la possibilité de refuser et d'exclure ce qui nous est nuisible, contraire à nos intérêts et/ou à notre philosophie de vie. Certains crieront dès lors à la discrimination. Les nationaux-anarchistes leur rétorqueront en toute sérénité que le droit à ladite discrimination devrait précisément figurer au premier plan des droits humains les plus fondamentaux, puisque discriminer, c'est choisir. En conséquence de quoi nous revendiquons ce droit élémentaire, au nom du principe non moins élémentaire de la liberté de choix.
CONCLUSION
Notre conviction est que toutes les nations, tous les peuples et les cultures, tous les groupes ethniques ont le droit absolu de se préserver tels qu'ils sont et de s'autodéterminer.
Par conséquent, les nationaux-anarchistes ont pour but la création de communautés nationales décentralisées, au fonctionnement reposant sur l'association libre et volontaire d'individus se regroupant sur la base de leurs affinités organiques (ethno-culturelles, linguistiques), philosophiques et/ou spirituelles. Ils affirment avec force le principe de souveraineté nationale et populaire, en vertu duquel des individus librement associés en nations peuvent occuper leur propre territoire précisément délimité, et y vivre conformément à leurs propres choix, coutumes et principes. Ces espaces peuvent ainsi être régis de façon très différente les uns des autres, offrant à chacun un vaste éventail de possibilités en fonction de ses choix et aspirations, ainsi qu'une alternative véritable à la dictature de la majorité improprement nommée «démocratie» au sein des Etats-Nations contemporains. De surcroit, ces nations ou communautés autonomes peuvent éventuellement choisir de s'associer entre elles sur des bases affinitaires et se fédérer, pouvant même aller jusqu'à s'associer plus largement sous la forme de confédérations (fédérations de fédérations), respectant et préservant l'autonomie de chaque composante. Il s'agit là d'une alternative véritable à tous les dogmes centralistes de «droite» comme de «gauche». Une alternative qui respecte à la fois la liberté de l'individu, la liberté des collectivités volontaires d'individus, et la grande diversité du genre humain, richesse inestimable qu'il convient de préserver de toute uniformisation d'essence totalitaire.
Hans Cany
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