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26/03/2021

Aux origines de Pâques : OSTARA



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Etroitement associée au printemps qu'elle incarne par extension, Ostara est une déesse germanique personnifiant les principes de l’aube, de la renaissance, du renouveau et de la fertilité. C’est en raison de cette analogie que d’aucuns n’hésitent pas à identifier Ostara à cette autre déesse de la fertilité qu’est Frigg/Frigga ou Freyja, bien que cette assimilation, loin de faire l’unanimité, reste controversée.

Ostara, la Dame de l'Aube, connaissait sa variante saxonne sous le nom d’Eostre ou Eastre, et son souvenir se retrouve entre autres de manière flagrante dans l’allemand moderne Ostern et l’anglais moderne Easter, désignant tous deux Pâques. Il est d’ailleurs à noter que le lièvre - ou le lapin - et les oeufs, attributs de la déesse symbolisant la vie et la fertilité, font aujourd’hui partie de l’imagerie traditionnelle liée à Pâques, soulignant ainsi les racines préchrétiennes méconnues de cette très ancienne célébration printanière européenne.

Quoique la célébration qui lui est consacrée tende à se confondre avec celle de l'équinoxe de printemps (20-21 mars), la date de la fête d'Ostara proprement dite se basait sans doute à l'origine sur la première pleine lune suivant l'équinoxe, puisque c'est ce critère que semble avoir retenu et repris l'Eglise chrétienne pour fixer chaque année la date de Pâques. Il n'y a donc pas identité entre l'équinoxe et Ostara : ce sont là deux fêtes bien distinctes, même si elles ont généralement lieu à quelques jours - ou semaines - d'intervalle.

Qu'on se le dise : Ostara, c'est donc... Pâques. Cette fête printanière est directement à l'origine des Pâques chrétiennes dans les pays d'Europe septentrionale et occidentale. Mais à moins de se borner au cadre étroit de dogmes rigides et figés pour l'éternité, rien ne s'oppose à ce qu'aujourd'hui, Eostre/Ostara soit honorée en deux occasions. Ainsi, le caractère solaire de l'équinoxe et l'aspect lunaire de la déesse se complètent et s'équilibrent harmonieusement.

Frères et soeurs d’Europe, faisons donc honneur à l’héritage sacré de nos ancêtres, et renouons avec les origines et la signification réelles de "Pâques", fête de la renaissance et du renouveau de Mère Nature.

Hans Cany

 
 

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16/07/2020

LUG, du "Mercure gaulois" au "Wotan celtique"

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LUG, ou LUGH, appelé LLEU chez les Gallois, est, avec le Dagda, le plus grand dieu du panthéon celtique irlandais. Il occupait aussi la plus haute place dans le panthéon des Celtes des Gaules, où il était honoré sous le nom continental de LUGOS (variante latinisée : LUGUS). Les nombreuses traces qu'il a laissées dans la toponymie attestent de son importance, les plus célèbres étant notamment la ville de Lyon (Lugdunum : forteresse de Lugos, et "capitale des Gaules" à l'époque gallo-romaine), ou encore Laon, Loudun, Leyde et Leipzig, qui sont tous des "Lugdunum"). Citons aussi le cas du temple dit de Mercure, au sommet du Puy de Dôme, un sanctuaire dédié à Lugos s'y trouvait originellement, qui fut par la suite aménagé en temple de Mercure-Lugus à l'époque gallo-romaine.
 
Les Romains l'identifièrent à leur Mercure, et de fait, Lugos / Lugus est aussi le protecteur des voyageurs. Inventeur de tous les arts, il est un dieu hors fonction, polyvalent, car il est le Multiple Artisan. Il incarne la puissance du rayonnement solaire en tant que pourvoyeur de vie et de lumière. On retrouve d'ailleurs la racine "Lu" dans le mot "lumière" français, tout comme dans le mot "luz" espagnol, voire dans le "light" anglais et le "Licht" allemand, ce qui laisse présager une très ancienne racine indo-européene.
 
Il est le porteur de lumière génératrice de vie et induisant la clarté, mais n'en incarne pas pour autant les forces curatives. La dimension guérisseuse et physiquement régénératrice de la lumière est incarnée quant à elle par une autre divinité solaire bien connue, Bel ou Belenos. Lug/Lugos, pour sa part, est la lumière personnifiée. 
 
C'est également une divinité guerrière, qui présente de troublantes analogies avec le Wotan/Odin du panthéon germano-nordique : comme ce dernier, il est borgne, est porteur d'une lance magique, et est accompagné de corbeaux, animaux sacrés semblables à Huginn et Muninn qui font partie de ses attributs. Il est même généralement accompagné de deux loups, tels Geri et Freki. Les similitudes entre traditions celtique et germanique sont ici si criantes qu'il y a lieu de s'interroger au sujet d'une filiation spirituelle et culturelle.
 
Lug / Lugos est honoré dans le cadre d'une fête majeure du calendrier celtique, Lugnasad (ou Lughnasadh), qui se célèbre aux alentours du 1er août.
 
Hans Cany

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12/07/2020

Savitri Devi : Hellénisme et hindouisme, la grande aventure [par Jean Mabire]

 

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Le goût très moderne pour le scandale et l’étrange peut parfois transfigurer les aventures intellectuelles les plus captivantes en trompeuse pâture médiatique. C'est ainsi que le livre de Nicholas Goodrick-Clarke, Hitler’s priestess, récemment traduit en français sous l’étiquette La prêtresse d’Hitler, risque d'attirer les amateurs d’ésotérisme de pacotille en dissimulant l’itinéraire absolument passionnant de cette Grecque, née en France, qui devait découvrir aux Indes le point d'ancrage d’une singulière croyance politico-religieuse.

Personne ne connaissait cette femme, auteur d’une vingtaine de livres, où un authentique chef-d’œuvre, L’Etang aux lotus, témoignage d’une fort poétique conversion, voisinait avec un portrait fabuleux du pharaon Akhenaton, fils du soleil s’il en fut, et des pamphlets d’une rare violence publiés après la guerre en éditions semi-clandestines.

Celle qui se faisait appeler Savitri Devi et épousa le militant nationaliste hindou Asit Krishna Mukherji devait, sur la fin de sa vie, fréquenter les milieux les plus extrémistes d’Europe et d’Amérique où elle passa pour une sorte d’illuminée.

Les chemins intellectuellement et spirituellement les plus insolites comme les plus dangereux qu’elle fréquenta par passion tout autant que par devoir, ne peuvent faire oublier les longues années où elle rechercha, toujours sincère, une sorte de foi indo-européenne exaltée, dont elle fut, plus qu’une prêtresse, un véritable « gourou », à la fois oriental et « polaire ».

L’hérédité est là. Implacable. Celle qui se fera un jour appeler Savitri Devi est née le 30 septembre 1905, dans le Rhône, d’une mère originaire de Cornouaille britannique nommée Nash et d'un père moitié italien de Londres [Lombardie—ndlr] et moitié grec de Lyon, qui portait le nom de Portas. L’enfant reçoit le prénom de Maximiani, forme féminine hellénique de Maximien. En remontant fort loin dans le temps, elle pouvait se dire « nordique », Jutlandaise du côté maternel et Lombarde du côté paternel.

Elle était aussi « Barbare », influencée par les poèmes de Charles Leconte de Lisle, le dieu littéraire de sa jeunesse.

Curieusement, sa germanophilie remonte à un premier séjour en Grèce, où elle rêvait des Doriens sur les ruines de l’Acropole d'Athènes. De retour en France, elle devait acquérir la nationalité hellénique en 1928 par une démarche au consulat grec de Lyon, sa ville natale. De solides études la conduisent à un double doctorat en 1935, avec un essai critique sur son lointain compatriote Théophile Kaïris, poète et patriote, éveilleur du nationalisme hellénique, et une thèse sur La simplicité mathématique.

C’est tout à la fois une littéraire, une scientifique et surtout une passionnée aux élans fort romantiques. De son enthousiasme pour la Grèce, elle tire un engouement pour l’aventure indo-européenne qui la conduira en Inde, où elle découvre l'immense richesse d’une culture païenne pré-chrétienne.

Elle se veut désormais citoyenne de l’Âryâvarta, nom traditionnel des territoires aryens de l’Asie du Sud où elle va rechercher « les dieux et les rites voisins de ceux de la Grèce antique, de la Rome antique et de la Germanie antique, que les gens de notre race ont possédés, avec le culte du Soleil, il y a six mille ans, et auxquels des millions d’êtres vivants de toutes les races restent attachés ».

Au printemps 1932, à 27 ans, elle accomplit ce que Lanza del Vasto nommera un jour « le pèlerinage aux sources ».

Elle n’est pas une touriste mais une croyante. Elle va rapidement apprendre les langues du pays, l’hindî et le bengali, et vivre dans l’âshram de Rabîndranâth Tagore à Shantiniketan, dans le Bengale. Elle part ensuite comme professeur dans un collège non loin de Delhi, où elle enseigne l’histoire.

Maximiani Portas prend alors le nom de Savitri Devi, en l’honneur de la divinité solaire féminine.

En 1940, elle fait paraître à Calcutta son premier livre, L’Etang aux lotus, où elle raconte dans un style très lyrique sa « conversion » à l’hindouisme, à la fin des années trente. Ce livre, publié en français, est à la fois récit de voyage et longue quête spirituelle d’une jeune femme qui va désormais vivre illuminée par une foi qui ne la quittera plus jamais :

« Si j’avais à me choisir une devise, je prendrais celle-ci : Pure, dure, sûre, en d’autres termes :  inaltérable. J’exprimerais par là l’idéal des Forts, de ceux que rien n’abat, que rien ne corrompt, que rien ne fait changer ; de ceux sur qui on peut compter, parce que leur vie est ordre et fidélité, à l’unisson avec l’éternel. »

Dès la fin de 1936, elle s’est fixée à Calcutta, où elle enseigne à ses nouveaux « compatriotes » l’hindouisme, « gardien de l’héritage aryen et védique depuis des siècles, essence même de l’Inde ».

Tout naturellement, sa vision religieuse est aussi une vision politique et elle s’implique totalement dans le nationalisme hindou et notamment dans le mouvement de D.V. Savarkar. L’Inde n'est pas seulement une patrie, une future nation, c’est aussi une véritable Terre Sainte, celle des Védas, des dieux et des héros.

Elle écrit, cette fois en anglais : A Warning to the Hindus, où elle critique les influences chrétiennes et musulmanes, dans une optique à la fois païenne et anticolonialiste. Elle épouse alors Asit Krishna Mukherji, un éditeur hindou, assez anti-britannique pour s’affirmer pro-germanique.

Du combat culturel et religieux, elle passe, sous son influence, à la lutte clandestine dans le sillage du chef nationaliste Subhas Chandra Bose, qui rêve d’une armée capable de libérer les Indes, avec l’aide des Allemands et des Japonais.

Savitri Devi, devenue militante, n’en poursuit pas moins sa grande quête spirituelle. Elle se passionne alors pour le pharaon égyptien Akhenaton, époux de la reine Néfertiti et fondateur d’une religion solaire vieille de 3.300 ans.

Son penchant pour ce souverain, qu’elle nomme « fils de Dieu », se double d’un véritable culte de la Nature qui la conduit à prendre la défense des animaux dans son livre Impeachment of Man, critique radicale de l’anthropocentrisme.

Le livre paraît en 1945. Elle vient d’avoir 40 ans et décide de partir en Europe, où elle veut voir ce que devient l'Allemagne de la défaite. Elle séjourne d’abord à Londres et à Lyon. Puis elle se rend dans les ruines du IIIe Reich. Elle affirme vivre alors dans le « Kali-Yuga », l’Age de Fer, d’où repartira un nouveau cycle : Ages d’Or, d’Argent et de Bronze.

Elle défend la théorie des trois types d’Hommes : les Hommes dans le Temps, les Hommes au-dessus du Temps et les Hommes contre le Temps. Elle s’exalte de plus en plus et considère désormais Hitler comme un « avatar », une réincarnation des héros indiens de la Bhagavad Gîtâ !

Ses propos et ses brochures lui vaudront d’être emprisonnée à Werl par les autorités de la zone d’occupation britannique qui l’accusent de néo-nazisme.

Libérée en 1949, elle va désormais se partager entre l’Inde, l’Europe et l’Amérique, écrivant des pamphlets politico-religieux d’une rare violence : Defiance (1950), Gold in the Furnace (1953), Pilgrimage (1958), The Lightning and the Sun (1958).

Tandis que ses livres paraissent à Calcutta, elle parcourt le monde au hasard de ses obsessions et de ses amitiés, rencontrant, sans discernement, quelques rescapés de l’aventure hitlérienne et bon nombre de néo-nazis, souvent parmi les plus folkloriques.

Elle vit chichement de son métier d’institutrice et fera plusieurs séjours dans des asiles de vieillards indigents, alors qu’elle est devenue presque aveugle. Elle meurt chez une amie, dans un petit village anglais de l’Essex, le 22 octobre 1982, à l’âge de 77 ans.

Si le livre, assez hostile, que lui a consacré Nicholas Goodrick-Clarke la qualifie de « prêtresse d’Hitler », il aurait peut-être été plus juste de la présenter comme « prophétesse du New Age et de l’écologie profonde »…

Jean MABIRE


Publié dans la série de Jean Mabire, « Que lire ? », volume 7, 2003.

13/05/2020

2000 ANS DE RELIGION CHRETIENNE D'AMOUR ET DE PAIX : LE MARTYROLOGE DES PAÏENS

Devoir de mémoire…


+ 323 : L'empereur romain Constantin, premier souverain ouvertement favorable aux chrétiens, ordonne la destruction du temple d'Aphrodite à Aphaca, au Liban, et du temple de Mambré en Palestine. Ces temples sont censés «profaner le lieu où est apparu Abraham»...

+ 326 : Destruction du temple d'Asclepios à Aigeai, en Cilicie.

+ 330 : Fermeture du temple de Belenos-Apollon à Bayeux, en Gaule.

+ 346 : Première interdiction des cultes païens.

+ 353 (1er aout) : Défaite du dernier prince païen, Magnence, face à Constance II.

+ 354 (1er décembre) : Interdiction sous peine de mort de faire des sacrifices dans l'enceinte de temples païens.

+ 357 : Le dernier ex-voto est consacré dans le temple d'Apollon à Rome.

+ 358 (19 décembre) : Interdiction de tous les rites utilisant des statues comme support.

+ 363 (26 juin) : Mort de l' Empereur Julien, dernier empereur romain païen , qui avait tenté de restaurer le paganisme.

+ 364 (août) : Valentinien signe le dernier édit de tolérance envers les païens.

+ 365 : Règne éphémère de Procope, dernier empereur romain païen d'Orient.

+ 367 : Malgré les protestations du Pape, le Préfet de Rome, le païen Vettius Agorius Praetextatus, fait restaurer le portique des Douze Olympiens.

+ 370 (12 mars) : Exécution de Maxime d'Ephèse (philosophe et théurge, ancien conseiller de l'Empereur Julien), ainsi que du philosophe Simonidès.

+ 371 : Début de la christianisation officielle de la Gaule par Saint Martin : début de la destruction -souvent sous la contrainte- de lieux sacrés, de temples, d'arbres, de fontaines...

+ 383 : Influencé par Saint Ambroise, l' Empereur Gratien abandonne le titre de Pontifex Maximus, et supprime les dernières subventions versées à des prêtres païens.

+ 384 : Première majorité «chrétienne» au Sénat de Rome. Multiplication des conversions opportunistes, dictées par l'intérêt mais aussi par la crainte.

+ 386 : L'intervention de l'armée est nécessaire pour détruire les temples païens de Palmyre et d'Apamée. Partout, des milices chrétiennes terrorisent l'Egypte, le Liban, la Syrie...

+ 390 : Plaidoyer païen du Préfet de Rome Symmaque, et discours «Pro templis» du dernier grand rhéteur grec Libanios, ami fidèle de Julien. + 391 (24 février) : Interdiction des cultes païens à Rome.

+ 391 (26 juin) : Interdiction des cultes païens en Egypte. Destructions massives, notamment celle du Sérapeion d'Alexandrie, malgré la résistance de la population et du philosophe Olympios. Répression des révoltes, fuite des fidèles...

+ 392 : Mort de Tatianos, dernier Préfet du Prétoire non chrétien.

+ 392 (15 mai) : Le roi franc Arbogast, un païen, prend le pouvoir à Rome avec l'aide de plusieurs grandes familles romaines restées fidèles à leur foi païenne, les Symmachi et les Flaviani.

+ 392 (8 novembre) : Interdiction par Théodose de tous les cultes païens, et suppression de la liberté de pensée. Ce souverain chrétien ordonne la fermeture et la destruction de tous les temples.

+ 393 : Interdiction des Jeux Olympiques.

+ 394 (5 septembre) : Défaite d'Arbogast, qui arbore des étendards frappés du portrait d'Hercule. Fin de la dernière tentative de restauration païenne, et épuration de l'aristocratie romaine par les chrétiens.

+ 398 : Porphyre (le «saint» chrétien, pas le philosophe auteur du «Contre les Chrétiens» !) fait fermer les temples de Gaza.

+ 399 : Le Préfet de Damas reçoit l'ordre de raser les temples ruraux. Début d'une vague de destructions de temples païens en Afrique du Nord, avec la bénédiction de Saint Augustin. Répression aussi des révoltes populaires qui font suite à ces destructions.

+ 402 : Destruction des derniers temples de Gaza, et nouvelle répression des révoltes suscitées par cette destruction.

+ 405 : Saccage des temples de Phénicie par des moines chrétiens. + 408 : Confiscation des revenus des derniers temples.

+ 408 (14 novembre) : Edit interdisant l'accès de la haute administration romaine aux non chrétiens. En Italie, le comte Générid s'oppose à son application.

+ 410 : Dernier culte druidique attesté en Gaule armoricaine.

+ 410 (24 août) : Le Wisigoth Alaric, dont les hommes sont officiellement «chrétiens», fait le siège de Rome. Le Pape refuse l'aide des païens pour protéger la ville. Après la chute et le pillage de Rome, les païens survivants sont dénoncés par leurs voisins chrétiens aux envahisseurs...

+ 415 : Assignation des prêtres païens à résidence, et confiscation de leurs biens en Afrique. Assassinat d' Hypathie, poétesse et philosophe païenne née en 370, par des moines chrétiens à l'instigation de l'évêque Cyrille d'Alexandrie. Elle est lynchée, massacrée à coups de tessons. Les morceaux de son corps déchiqueté sont exhibés dans les rues puis brûlés.

+ 416 (7 décembre) : Les païens sont exclus de l'armée, de l'administration et de la Justice.

+ 423 : Les empereurs Honorius et Théodose II promettent protection aux païens «qui se tiendront tranquilles»...

+ 431 : Le Concile d'Ephèse décide de fixer dans cette ville le lieu d'enterrement officiel de la mère de Jésus. Les nombreux temples de cette ville, voués à la déesse Artemis, et dont le rayonnement s'étend sur tout le monde antique, sont saccagés et détruits : il faut faire place aux églises !

+ 435 : La peine de mort est de nouveau promise aux païens pratiquants. Un nouvel édit ordonne la destruction des temples encore intacts.

+ 438 (31 janvier) : Confirmation de la loi prévoyant la peine de mort pour les païens.

+ 451 (4 novembre) : La peine de mort prévue pour les pratiquants est étendue au propriétaire du local où a lieu le culte.

+ 455 : pillage de Rome par Genséric.

+ 475 : Dans la plaine du Landry, à l'emplacement d'un ancien lieu de culte druidique, est construite la première abbaye chrétienne de Catulliacum dédiée à Saint Denis.

+ 476 : Fin officielle de l'Empire romain d'Occident.

+ 482/488 : Dernières révoltes païennes en Asie Mineure. Le poète païen Pampréprios est décapité en 488.

+ 485 (27 avril) : Mort du philosophe grec Proclos à Athènes. C'était le dernier grand philosophe non chrétien.

+ 486 : Chasse aux temples clandestins d'Isis en Egypte. Assassinat du dernier des grands généraux païens, Marcellinus, vainqueur des Vandales en Sicile et en Sardaigne.

+ 496 (21 décembre) : Chlodwig, plus connu sous le nom latinisé de Clovis, roi des Francs, choisit de se faire «chrétien» pour obtenir le soutien de l'Eglise. Conversion officielle obligatoire de son armée et de l'ensemble de ses sujets.

+ 515 : Christianisation totale de la région de la Mer Morte. L'Empereur Justinien rend le baptême obligatoire, et renouvelle la peine de mort prévue pour les non chrétiens.

+ 529 : Justinien ferme l'école platonicienne d'Athènes. Certains philosophes s'enfuient en Perse, où ils créent une école néo-platonicienne païenne à Harrân. Elle survivra jusqu'au Xième siècle.

+ 537 : Fermeture officielle du temple d'Isis à Philae, dans le sud de l'Egypte, après une longue série de persécutions à l'encontre des païens qui s'y étaient réfugiés.

+ 542 : Jean d'Ephèse est nommé prévôt préposé aux païens d'Asie Mineure. Il s'ensuit aussitôt une vague de persécutions anti-païennes sans précédent.

+ 550 : Christianisation totale de la Galice et de la Sardaigne.

+ 555 : Fin du culte de Baal à Baalbeck, au Liban.

+ 573 : Bataille d'Armtered près de Carlisle, en Grande Bretagne. Fin du dernier royaume païen de la région. Le druide Merlin s'enfuit en Ecosse.

+ 580 : L'empereur Tibère déclenche une nouvelle vague de persécutions anti-païennes, qui est particulièrement féroce au Liban. Des milliers de païens sont arrêtés, torturés, crucifiés. Parmi eux, le gouverneur d'Antioche, Anatolios, surpris en train de prier Zeus. C'est la première Inquisition connue.

+ 582 : L'Empereur Maurice relance les persécutions et les tortures.

+ 589 : Le Concile de Narbonne condamne l'usage de dédier le jeudi à Jupiter (jeudi = jour de Jovis, Jupiter)

+ 625 : Le Concile de Reims condamne les chrétiens qui participent aux festins des païens.

+ 743 : Le Concile de Lestines condamne les «superstitions vivaces» païennes («Sacra Iovis et Mercuri...»).

+ 772 : Charlemagne commence la christianisation forcée des Saxons. Destruction de l'arbre sacré Irminsul, dans le lieu de culte d'Eresburg.

+ 782 : Massacre de Werden, toujours à l'instigation de Charlemagne. Plus de 4500 Saxons ayant refusé d'être baptisés sont massacrés.

+ 789 : Loi interdisant les cultes rendus aux arbres, pierres et fontaines.

+ 794 : Une loi impose de couper tous les arbres sacrés. + 800 : Charlemagne ordonne la destruction de toutes les «pierres païennes». Beaucoup de mégalithes sont alors renversés, et parfois enterrés.

+ 850 : Christianisation des derniers villages païens du Péloponnèse, dans le sud de la Grèce.

+ 867 : Une loi capitulaire de Louis le Débonnaire est promulguée contre «Diane, les sorcières, et le retour de l'idolâtrie»...

+ 950 : Fermeture du temple païen de Carrhae, le dernier en Orient devenu entre temps terre d'Islam...

+ 966 : Christianisation forcée de la Pologne.

+ 978 : Mort de Domnal Hua, dernier roi d'Irlande ayant encore des druides à sa cour.

+ 989 : Baptême du prince Vladimir en Russie.

+ 997 : Christianisation de la Hongrie. + 1037 : Dernières révoltes païennes en Pologne.

+ 1047 : Le futur Guillaume le Conquérant défait une armée de Normands païens au Val des Dunes.

+ 1050 : Fermeture de l'école néo-platonicienne de Carrhae par les Turcs seldjoukides. Fin de la christianisation officielle de la Scandinavie.

+ 1230-1283 : Une série de bulles papales autorise les chevaliers teutoniques à mener croisade en Prusse et dans les Pays baltes. Ce prétexte les autorise à germaniser, christianiser et/ou exterminer les tribus borusses (vieux Prussiens) de la région.

+ 1386 : L'annexion de la Lituanie païenne par la Pologne chrétienne met fin au dernier royaume païen d'Europe.

+ 1409/1410 : La Samogitie, une province du nord-est de la Lituanie qui est restée majoritairement païenne, se révolte. Les Chevaliers teutoniques interviennent, mais sont battus à la bataille de Tannenberg par une coalition de Polonais et de Lituaniens.

+ 1452 : Mort du philosophe byzantin Georges Gémiste Pléthon, considéré par certains comme le premier des «néopaïens».

+ 1453 : Fin officielle de l'Empire romain d'Orient.

+ 1493 : Début de la christianisation forcée des Indiens d'Amérique. Point de départ d'un véritable ethnocide à très grande échelle, commençant notamment par la destruction des civilisations païennes d'Amérique du Sud (Incas) et d'Amérique Centrale (Aztèques). En Europe, le Concile de Trente lance une nouvelle vague de christianisation des campagnes (preuve qu'elles n'étaient alors pas aussi chrétiennes qu'on tend trop souvent à le croire !), qui durera plus d'un siècle.

+ 1850 : Début des missions d'évangélisation (parfois soutenues par les armées coloniales) en Afrique et en Asie.

+ 1937 (14 mars) : Le Pape Pie XII proclame : «Notre Dieu [...] n'admet ni ne peut admettre à côté de Lui aucun autre dieu» (Encyclique «Mit brennender Sorge»).

+ 1943 : Le régime collaborationniste de Vichy, notoirement catholique et conservateur, interdit la revue néo-druidique bretonne «KAD»

+ Années 1930 et 1940 : En Allemagne, le régime hitlérien, dont certains hauts dignitaires sont chrétiens, persécute et interdit de nombreuses associations et publications néopaïennes.

+ 1989 : Agitation de diverses sectes chrétiennes américaines contre l'existence d'associations néopaïennes.

+ 1999 : Parution de "Vers une France païenne ?", ouvrage anti-païen de l'archevêque Hippolyte Simon.

Etc etc.



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27/04/2020

BELTAINE / CETSAMHAIN / Nuit de Walpurgis

 

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C'est dans la nuit du 30 avril au 1er mai qu'est célébrée dans une grande partie de l'Europe une fête païenne majeure désignée comme Nuit de Walpurgis (Walpurgisnacht) chez les Germains, et correspondant à la Beltaine des Celtes, parfois orthographiée Beltane ou Beltene.

Infiniment plus méconnue qu'Halloween/Samhain -car beaucoup moins vulgarisée, médiatisée, et "monnayée"- , Walpurgis/Beltaine en constitue l'exacte réplique, la seconde marquant le passage de la partie sombre de l'année à la partie lumineuse, inversement à la première. Elle porte d'ailleurs aussi le nom de Cetsamhain, ce qui traduit bien la correspondance entre ces deux points essentiels de l'année celtique.

Fête du retour de la lumière et du renouveau de la Nature, elle n'en constitue pas moins également une nuit "hors du temps", peuplée de forces obscures et au cours de laquelle le monde des morts et de l'au-delà interfère avec celui des vivants. Tout comme Halloween, elle est marquée par l'errance de forces impalpables, de créatures ténébreuses et inquiétantes, au premier rang desquelles les sorcier(e)s maléfiques, les revenants et autres loups-garous. Les thèmes de la sorcière et du loup-garou sont d'ailleurs spécifiquement associés à la Nuit de Walpurgis dans l'ancienne tradition germanique.

On s'y réunit aussi autour de grands brasiers conjurant les ténèbres et saluant le retour du Soleil régénérateur, les fameux "Feux de Beltaine", qui sont l'occasion de moultes réjouissances et libations en l'honneur des forces vives de la Terre-Mère. Soleil et Terre-Mère respectivement symbolisés par le dieu solaire Bel/Belenos -d'où le nom de Beltaine-, et par l'antique déesse préceltique Maïa, d'où le nom du mois de Mai.

Si le 1er mai constitue le  jour de Beltaine proprement dit, il ne faut pas oublier que la célébration  commence en réalité le 30 avril dès le crépuscule, car dans la tradition celtique, le jour nait de la nuit. De ce fait, une journée débute logiquement avec la nuit qui la précède, et c'est ainsi qu'il y a donc bel et bien concordance de date entre Beltaine et Walpurgis.

A tous ceux qui se soucient de rétablir le lien avec leurs véritables racines spirituelles ancestrales, je souhaite donc une excellente célébration de cette nuit exceptionnelle, qu'il serait fort dommage de laisser dans l'oubli !


Hans Cany

 


 

hans cany,identité & racines,paganisme

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30/11/2019

YULE et Solstice d'hiver : aux origines cachées de Noël

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JUL (ou YULE), le Solstice d'Hiver consacré à Wotan/Odin, arrive à grands pas. C'est ce Solstice d'Hiver païen qui fut naguère détourné par l'Eglise chrétienne pour en faire Noël, en le décalant simplement au 24-25 décembre, date à laquelle s'achevaient les Saturnales de la Rome antique, et où l'on célébra aussi à partir d'une certaine époque Sol Invictus, le Soleil Invaincu, de même que, plus marginalement, la naissance du Dieu Mithra, lui-même divinité solaire.

Dans les premiers siècles de l'Eglise, la Nativité fut tour à tour fixée au 6 janvier, date de l'Epiphanie grecque à Alexandrie, puis au 13 janvier, au 2 avril, au 20 avril, au 28 mars, au  21 mai, au 18 novembre... Aujourd'hui encore, certaines églises chrétiennes, notamment celles d'Orient comme celles d'Arménie et de Syrie, rejettent le dogme dominant. Ce n'est en effet que tardivement, à la fin du IIIème siècle de l'ère chrétienne, que l'on fixa la date de naissance mythique du Christ au 25 décembre, coïncidant avec la fin des Saturnales romaines, que l'Eglise s'était employée à éradiquer sans véritablement y parvenir. Comme à son habitude, elle procéda donc plutôt à une récupération en règle de la période festive, en prenant un soin tout particulier à en détourner et à en dénaturer le sens originel. L'ensemble de cette période fut dès lors désignée comme l'Avent, précédant la fête de Noël proprement dite.
 
En dépit des idées reçues, cette tradition ancestrale remonte donc bien au-delà du christianisme, et à l'origine, Noël ne constitue pas une célébration d'essence chrétienne. Les rites et festivités liés au Solstice d'Hiver, qu'ils se rattachent à l'antique  tradition romaine ou aux racines germano-nordiques de la célébration, honorent tous la renaissance progressive de la lumière et de la vie, à partir du point le plus obscur de l'année. La période du solstice d'hiver, comprise approximativement entre le 21 et le 25 décembre, est en effet celle où la nuit est la plus longue, et le jour le plus court. Il s'agit donc de célébrer le réveil annoncé de la nature et de la vie, dans le mouvement cyclique des alternances entre la mort et la vie, la rotation éternelle du cycle des saisons, symbolisée notamment par la roue solaire.
 
A vrai dire, le nom même de Noël est une altération d'une autre désignation de cette fête païenne : la Neue Helle, autrement dit la "Nouvelle Clarté". Elle marque le début, à partir du Solstice d'Hiver, d'un lent processus de renouveau de la lumière, des forces de la vie et de la Nature endormies, le soleil commençant très progressivement à briller chaque jour un peu plus longtemps à compter de cette date. Certains auteurs, tels que le très estimable Alain de Benoist dans son ouvrage Fêter Noël, ont pour leur part proposé une autre étymologie du nom français Noël, en le faisant dériver du latin natalis, et en l'apparentant donc à l'italien Natale et au provençal Nadal, qui désignent explicitement la "Nativité". Cette théorie linguistique apparait néanmoins pour le peu hasardeuse, pour ne pas dire douteuse, et ne résiste guère à la comparaison avec celle qui fait dériver le mot de la Neue Helle, nettement plus plausible et convaincante.
 
C'est dans cette même optique de célébration de l'espoir de la renaissance que se sont popularisées via les traditions germano-nordique comme romaine les décorations à base de branches et de feuilles de houx, de sapin, ces plantes qui demeuraient toujours vertes et qui incarnaient donc le renouveau à venir. Les couronnes de l'Avent, constituées de branches vertes tressées en forme de cercle, participent de la même symbolique, représentant la plante qui reste verte associée au cercle du cycle des saisons et des renaissances, véritable forme simplifiée de la roue solaire, en l'honneur du soleil invaincu et renaissant.
 
Procède aussi bien entendu du même symbolisme païen l'arbre de Noël, tradition évidemment héritée des anciens usages germaniques et nordiques, tout comme celle de la bûche, qui se rapporte aux anciennes célébrations du Solstice d'Hiver, par rapprochement entre le feu et le soleil à renaître. Le sapin, en sus d'être toujours vert et d'incarner les principes de vie et de renaissance, s'apparente aussi à l'Irminsul des anciens Germains continentaux, ainsi qu'à l'Yggdrasil des anciens Scandinaves. Il est arbre de vie et axis mundi, axe du monde qui soutient et relie les divers plans de l'univers. Le sapin de Noël se fait ainsi image de l'arbre cosmique, et s'inscrit donc dans une représentation du sacré dont le sens échappe aujourd'hui au plus grand nombre.
 
Quant à la figure mythique du Père Noël, si chère à l'imaginaire enfantin, est en fait issue d'un subtil mélange entre deux personnages mythologiques : le dieu germano-nordique Wotan/Odin, et le Saint Nicolas chrétien, lui-même constituant une figure pourvoyeuse d'origine païenne. Il y a d'ailleurs plus ou moins confusion ou assimilation, chez les Anglo-Saxons, entre Saint Nicolas et le Père Noël, ce dernier étant souvent désigné sous le nom de Santa Claus (littéralement… Saint Nicolas !).
 
L'auteur Arnaud d'Apremont y associe même un troisième personnage, en l'occurrence la déesse germano-nordique Freyja, elle aussi divinité pourvoyeuse symbolisant l'abondance et la fertilité. Pour lui, le Père Noël est donc une sorte d'hybride des trois.
 
Enfin, on notera aussi cet objet symbolique qu'est la Tour de Jul (Yule), un chandelier de Noël caractéristique de la tradition païenne germano-nordique, et dont on peut voir une photo en tête du présent article. Réalisé en terre cuite, en argile ou en céramique, il comprend quatre faces ajourées ornées de coeurs, de roues solaires et de symboles runiques. Ont y fait se consumer deux bougies, l'une à son sommet, et l'autre à l'intérieur. Les origines de cet objet rituel remontent au Haut Moyen-Âge, et son usage était encore courant dans les campagnes allemandes et scandinaves du XIXème siècle.
 
Avec quelques jours d'avance, chers amis lecteurs et lectrices, je vous souhaite donc une excellente célébration de Yule/Noël. Le soleil et la vie vont renaître, et c'est ce renouveau cyclique que nous allons fêter, loin des excès et des outrances du consumérisme à tout crin. Que la Nouvelle Clarté vous accompagne et vous illumine sur la voie qui fut jadis suivie par vos ancêtres.
 
Hans CANY

 

paganisme,identité & racines
Wotan / Odin chevauchant dans les airs son destrier à huit pattes Sleipnir,
suivi de ses deux corbeaux Hugin et Munin (Pensée et Mémoire).
Il est à l'origine de la figure moderne du Père Noël.


paganisme,identité & racines

 

Pour approfondir le sujet, je vous recommande tout particulièrement la lecture des deux ouvrages suivant
:


"FÊTER NOËL", par Alain de Benoist

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Un petit ouvrage très complet d'Alain de Benoist, qui expose de façon détaillée les racines ancestrales de Noël, et qui passe en revue tous les aspects de sa célébration. Essentiel.
 
 
 
"B.A.-BA PERE NOËL", par Arnaud d'Apremont

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26/04/2019

Belenos, soleil celtique

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Bel / Beli / Belen / Beleni ou Belenos, connu aussi sous la forme latinisée de Belenus, est une divinité solaire du panthéon celtique. Il incarne tout particulièrement les pouvoirs bienfaisants et régénérateur du rayonnement solaire, et à ce titre, il s'agit d'un dieu guérisseur, également associé aux sources d'eau thérapeutiques.

Bien qu'il en soit complémentaire, il ne doit pas être confondu avec Lug / Lugh ou Lugos, autre dieu celtique à caractère solaire lui aussi, mais qui pour sa part incarne plutôt l'aspect dispensateur de lumière du Soleil, voire sa lumière elle-même.

Belenos correspond à Apollon chez les Gréco-Romains, et à Baldr / Balder / Baldur dans la tradition germano-nordique. On retrouve d'ailleurs dans le nom de ce dernier la racine indo-européenne bhel, qui signifie « brillant », « brûlant », « resplendissant », « éclatant ».

Comme son nom le suggère de manière explicite, c'est tout particulièrement Bel / Belenos que l'on honore à l'occasion de la fête celtique de Beltaine, dans la nuit du 30 avril au 1er mai, laquelle marque la fin de la partie sombre de l'année, et le passage à la saison claire.

Le grand nombre de toponymes directement hérité de son nom témoigne de l'importance passée de son culte, comme de son caractère de divinité majeure du panthéon gaulois. Ainsi, tous les toponymes de type Beaune, fort répandus dans beaucoup de régions françaises, en procèdent.  Même chose pour les toponymes de type Bellenot, Belmont, Bligny (déformation de Beligny), Bel air, ainsi que pour tous les dérivés de ces noms. De façon générale, beaucoup de noms de lieux construits à partir du préfixe Bel ou  Belle, voire même à partir des simples racines Be ou Bl, ont de grandes chances de conserver ainsi le souvenir de l'ancien dieu.

En forêt de Brocéliande, en Bretagne, la célèbre fontaine de Barenton, qui fut jadis une fontaine thérapeutique prisée des druides locaux pour les propriétés attribuées à son eau, est elle aussi très probablement un ancien sanctuaire forestier dédié à Bel / Belenos. Barenton serait en effet une déformation de Belenton, ancien nom du lieu forgé à partir du nom Bel et du mot nemeton, signifiant sanctuaire en langue gauloise. Bel-Nemeton : "le sanctuaire de Bel".

Au large de l'illustre Mont Saint-Michel, près d'Avranche, l'îlot inhabité de Tombelaine, "Tombe-Bélen", en garde lui aussi la trace évidente. Du reste, il est très probable -sinon certain- que le Mont lui-même, qui s'est longtemps appelé Mont-Tombe avant d'être rebaptisé, soit en fait un ancien lieu de culte de Belenos. Le culte de Bel / Belen / Belenos se célébrait souvent au sommet d'éminences naturelles, et de nombreuses collines y furent ainsi consacrées.
Avec la christianisation, beaucoup furent justement re-consacrées à... l'archange Saint-Michel. En réalité, le simple fait, pour un lieu, d'être consacré à ce Saint-Michel, dont le caractère solaire est aussi très marqué,  permet tout au moins de présumer fortement que ce même lieu était naguère dédié au dieu celte, ou du moins à une divinité solaire équivalente.


Hans Cany



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21/03/2019

Sunna, ou le Soleil au féminin

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Dans la tradition païenne germano-nordique, l'astre solaire était personnifié par une déesse nommée Sunna, ainsi que la désignent les anciennes Formules magiques de Mersebourg, découvertes en Allemagne, ou Sól, telle que la mentionne en Scandinavie le Vafþrúðnismál, troisième poème de l'Edda poétique.


Cette figure mythologique témoigne du fait que le Soleil revêt un caractère féminin et non masculin dans la culture germanique, ce dont on retrouve aujourd'hui encore la trace en langue allemande moderne : le Soleil y est en effet de genre féminin (Die Sonne), tandis que la Lune y est de genre masculin (Der Mond).

"Sonne" conserve en outre la trace étymologique évidente du nom de Sunna, de la même façon que l'anglais "Sun", le néerlandais "zon" etc, tandis que le souvenir de sa variante scandinave Sól se retrouve entre autres dans le norvégien et le suédois modernes "sol".

Hans Cany
 
 
 

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05/12/2018

Que Noël soit devenu une « fête du consumérisme » est une abjection

Entretien avec Alain de Benoist, réalisé par Nicolas Gauthier

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Au risque de se répéter en filant la métaphore horticole à propos des fameuses « racines chrétiennes » de l’Europe, ne serait-il pas plus opportun d’évoquer des racines païennes, un tronc chrétien et des branches judéo-musulmanes ?

Alain de Benoist : Plus que fameuses, les « racines chrétiennes » de l’Europe me paraissent surtout fumeuses. Si les mots ont un sens, les racines sont ce qui plonge au plus profond, ce qui touche à l’origine. Or, sans même remonter au néolithique, ou plus haut, il est évident que les racines de l’Europe renvoient à l’Antiquité préchrétienne, en l’occurrence aux cultures gréco-romaines, celto-germaniques et balto-slaves qui sont attestées des siècles, et parfois des millénaires, avant la naissance du Christ. Les poèmes homériques, composés avant même que la Bible ne fût écrite, ne feraient-ils pas partie de nos racines ? Pas plus que les présocratiques, la République romaine, la religion celtique ou les constructions mégalithiques de Stonehenge et de Newgrange ? Soyons sérieux un instant. Nul ne peut nier le rôle du christianisme dans l’histoire de l’Europe, mais parler de « racines chrétiennes » est une autre histoire. Sur le plan spirituel, les racines de l’Europe, ce sont les religions de l’Antiquité. Faire comme si les cultures de l’Antiquité préchrétienne n’avaient pas existé revient tout simplement à amputer la mémoire européenne de sa longue durée.

Cela dit, votre métaphore horticole me laisse un peu sceptique. Elle évoque une histoire strictement linéaire qui ne me paraît pas correspondre à la réalité. Si l’on veut faire apparaître la pluralité dialectique des éléments ayant contribué à l’histoire de l’Europe, je crois plus fructueux de conjuguer approche synchronique et approche diachronique.

Jadis fête païenne, puis fête de la Nativité pour les catholiques, Noël est aujourd’hui devenu surtout une fête du consumérisme. Peut-on résumer les choses comme cela ?

Alain de Benoist : Comme chacun le sait, ou devrait le savoir, les Évangiles (qu’ils soient canoniques ou apocryphes) sont totalement muets sur la date de naissance de celui que ses contemporains appelaient Ieschoua ben Miriam, et que nous connaissons sous le nom de Jésus. Vers 245, Origène déclarera d’ailleurs « inconvenant » qu’on s’occupe d’une telle question. Ce n’est en fait qu’à partir du IIe ou du IIIe siècle que l’on se mit en devoir de fixer une date pour la naissance de Jésus. On produisit alors des affirmations totalement contradictoires. Le De Pascha Computus, longtemps attribué à Cyprien de Carthage, se prononça pour le 28 mars, tandis que les communautés chrétiennes d’Orient en tenaient pour le 6 janvier, date correspondant chez les Grecs à l’Épiphanie de Dionysos. En Occident, la date du 25 décembre s’est probablement imposée pour contrecarrer l’influence du culte de Mithra, dont on célébrait ce jour-là la renaissance annuelle, peu après les Saturnales romaines. C’était également le jour où, sous l’Empire, on commémorait la fête de Sol Invictus, le « Soleil invaincu ». La première mention latine du 25 décembre comme fête de la Nativité remonte à l’an 354, la célébration proprement dite semblant avoir été instituée sous Honorius, qui régna en Occident de 395 à 423. Noël ne deviendra toutefois une fête d’obligation qu’au concile d’Agde, en 506. Justinien, en 529, en fit un jour férié.

Que Noël soit aujourd’hui devenu une « fête du consumérisme » est évidemment une abjection. L’un des contributeurs de Boulevard Voltaire en a profité, dans une chronique récente, pour mettre en cause « quelque dieu païen de la consommation ». Je serais bien curieux de savoir à quelle divinité il faisait allusion. Dans quel texte sacré du paganisme aurait-il d’ailleurs pu trouver un éloge de la « consommation » ? Dans le Hávamál ? Les Mabinogion ? L’Atharva-Véda ? L’Iliade ou l’Odyssée ? L’ancienne théologie romaine ? La vérité est que la « consommation », au sens que nous donnons à ce terme, est constamment condamnée dans le paganisme antique. Voyez le mythe de Midas, le mythe de Gullveig, la « malédiction de l’or » dans la religion germanique. La consommation marchande relève de cette démesure que les Grecs appelaient hybris – et aussi de cette chrématistique que dénonce Aristote en des termes dénués de toute équivoque. Elle relève enfin du domaine de la production et de la reproduction que les Anciens considéraient comme clairement subordonné à ceux de la guerre et de la souveraineté politique et spirituelle (la « troisième fonction » dans le schéma dumézilien de l’idéologie tripartite des Indo-Européens).

Vous avez vous-même publié un livre intitulé Fêter noël. légendes et traditions, qui a connu depuis 1982 deux éditions successives. Entre renouveau païen et naissance du Christ, autre forme de renouvellement, quel sens donner aujourd’hui à cette célébration ?

Alain de Benoist : En Europe, depuis des millénaires, les hommes se sont réunis autour du feu au moment du solstice d’hiver, durant cette période où règnent le froid, l’obscurité et la nuit, pour aider le soleil à reprendre sa course et dire leur confiance dans le retour de la vie. Le sapin de Noël, cet arbre qui reste toujours vert, en est le symbole le plus connu. Quel que soit le sens que l’on donne à ce moment de l’année – les « Douze nuits » qui vont de la Sainte-Lucie des Suédois à Noël ou de Noël au 6 janvier, date de l’ancienne Épiphanie –, qu’il s’agisse de fêter la nativité du Christ ou de célébrer l’éternel enchaînement des saisons, il est toujours question d’une renaissance. À Rome, la déesse du solstice d’hiver était Diva Angerona, que l’on représentait la bouche bandée ou scellée, un doigt sur les lèvres pour commander le silence. Moment de fête joyeuse et de chants émouvants, Noël devrait être en effet également un moment de gravité, de silence et de recueillement. Dans le monde où nous vivons, où la valeur marchande s’est imposée à toutes les autres, on peut même faire de sa célébration un acte de foi : c’est au plus noir de la nuit, lorsque tout paraît froid, triste et glacé, qu’il faut se convaincre que la lumière reviendra.

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Originellement publié sur Boulevard Voltaire, 2013 E.V.
Source : http://www.bvoltaire.fr/alaindebenoist/que-noel-soit-deve...

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07/09/2018

L'âge sombre en cours : le Kali Yuga

 

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Alors que l'eschatologie monothéiste, tenante d'une conception linéaire du temps, annonce la fin des temps marquée par une grande Révélation (Apocalypse) suivie d'un Jugement dernier, d'autres traditions mystiques et spirituelles adhèrent à une conception cyclique fort différente, selon laquelle le monde s'achemine non pas vers la fin des fin des temps mais vers la fin d'un cycle, dont l'achèvement marquera le début d'un nouveau cycle cosmique.

Aujourd'hui, seuls ceux qui sont un tant soit peu familiarisés avec la doctrine cyclique des quatre âges du monde savent que celle-ci est fondamentale non seulement dans les traditions védique et hindoue, mais également dans d'autres branches de la famille civilisationnelle indo-européenne, notamment chez les Grecs anciens, avec les âges d'or, d'argent, de bronze, et de fer (ou d'airain). Ces dernières dénominations sont d'ailleurs aussi employées dans la cosmogonie hindoue, ce qui témoigne d'une évidente filiation aux racines très profondes. On retrouve des conceptions cycliques analogues en Perse antique, au Tibet (cinq âges pour la tradition tibétaine). Les cosmogonies et calendriers maya et aztèque sont eux aussi à dimension cyclique, et on retrouve également des notions analogues chez ces peuples précolombiens.

Mais cet âge aux connotations sinistres, qu'est-il au juste ?

Nous vivons présentement la phase déclinante -mais qui s'intensifie au fur et à mesure qu'il décline- de l'Âge noir, le Kali Yuga ( en sankrit कलियुग ), Âge de Kali ou Âge de Fer, dernier cycle du Mahayuga, le grand cycle cosmique des quatre âges du monde. Ce sont des temps obscurs, une ère de valeurs inversées et de mensonge généralisé, où le règne du matériel , de la quantité, de l'ignorance et des fausses valeurs exerce le poids sans cesse grandissant de sa tyrannie.

Le Kali Yuga, selon le Mahābhārata ( महाभारत ), a débuté en 3102 avant l'ère chrétienne, et lorsqu'il s'achèvera, quelque chose ou quelqu'un que les textes védiques et hindous personnifient en Kalkî ( कल्कि ), dernier avatar de Vishnu d'après le brahmanisme, viendra anéantir les puissances négatives. La fin du Kali Yuga conduira au Pralaya, la dissolution, et marquera le commencement d'un nouveau Mahayuga, grand cycle constitué lui aussi de quatre ères cycliques.

 
Hans Cany
Le 11/08/2015 E.V.

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Kalkî, ultime avatar de Vishnu,
combat les forces obscures à l'issue du Kali Yuga.

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01/08/2018

Panthéon celtique : le dieu LUG, proche du Wotan germanique

 

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LUG, ou LUGH, appelé LLEU chez les Gallois, est, avec le Dagda, le plus grand dieu du panthéon celtique irlandais. Il occupait aussi la plus haute place dans le panthéon des Celtes des Gaules, où il était honoré sous le nom continental de LUGOS. Les nombreuses traces qu'il a laissées dans la toponymie attestent de son importance, les plus célèbres étant notamment la ville de Lyon (Lugdunum : forteresse de Lugos, et "capitale des Gaules" à l'époque gallo-romaine), ou encore Laon, Loudun, Leyde et Leipzig, qui sont tous des "Lugdunum"). Citons aussi le cas du temple dit de Mercure, au sommet du Puy de Dôme, un sanctuaire dédié à Lugos s'y trouvait originellement, qui fut par la suite aménagé en temple de Mercure-Lugus à l'époque gallo-romaine.
 
Les Romains l'identifièrent à leur Mercure, et de fait, Lugos / Lugus est aussi le protecteur des voyageurs. Inventeur de tous les arts, il est un dieu hors fonction, polyvalent, car il est le Multiple Artisan. Il incarne la puissance du rayonnement solaire en tant que pourvoyeur de vie et de lumière. On retrouve d'ailleurs la racine "Lu" dans le mot "lumière" français, tout comme dans le mot "luz" espagnol, voire dans le "light" anglais et le "Licht" allemand, ce qui laisse présager une très ancienne racine indo-européene.
 
Il est le porteur de lumière génératrice de vie et induisant la clarté, mais n'en incarne pas pour autant les forces curatives. La dimension guérisseuse et physiquement régénératrice de la lumière est incarnée quant à elle par une autre divinité solaire bien connue, Bel ou Belenos. Lug/Lugos, pour sa part, est la lumière personnifiée. 
 
C'est également une divinité guerrière, qui présente de troublantes analogies avec le Wotan/Odin du panthéon germano-nordique : comme ce dernier, il est borgne, est porteur d'une lance magique, et est accompagné de corbeaux, animaux sacrés semblables à Huginn et Muninn qui font partie de ses attributs. Il est même généralement accompagné de deux loups, tels Geri et Freki. Les similitudes entre traditions celtique et germanique sont ici si criantes qu'il y a lieu de s'interroger au sujet d'une filiation spirituelle et culturelle.
 
Lug / Lugos est honoré dans le cadre d'une fête majeure du calendrier celtique, Lugnasad (ou Lughnasadh), qui se célèbre aux alentours du 1er août.
 
Hans CANY
31 juillet 2015 E.V.
 

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20/06/2018

Voici venir l'Eté

Je vous souhaite une excellente célébration de la nuit la plus courte.

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16/05/2018

Devoir de mémoire : le massacre de Verden

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Tout comme le fait aujourd'hui Daech (ISIS / IS / EI) au nom de l'Islam, c'est par la terreur de masse assortie de massacres que les catholiques romains ont jadis imposé leur religion et "converti" de force les païens.

Le massacre de Verden, lors duquel 4500 Saxons païens refusant de se convertir au christianisme furent décapités sur ordre de Charlemagne, eut lieu en octobre 782 de l'ère vulgaire, en Basse-Saxe.

L'inspiration de cet acte était clairement biblique. Charlemagne avait en effet déclaré vouloir agir "comme un vrai roi d'Israël", se référant ouvertement à l'extermination totale des Amalécites et à la conquête des Moabites par le roi David, telles qu'elles sont relatées dans l'Ancien Testament....

Hans Cany

 

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02/07/2015

Gaulois contre Romains : pour en finir avec le mythe de la "Pax romana"

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Afin d'en finir une bonne fois pour toutes avec le mythe ô combien galvaudé de la prétendue "Pax romana", la lecture d'un ouvrage fort bien documenté de Joël Schmidt, paru en 2004, pourra s'avérer des plus édifiantes et des plus profitables, même aux personnes les plus sceptiques et/ou les plus conditionnées dans le cadre d'un sujet historique de plus en plus controversé. Le titre de l'ouvrage en question, pour être des plus sobres, n'en est pas moins particulièrement éloquent : "LES GAULOIS CONTRE LES ROMAINS : LA GUERRE DE 1000 ANS". Au fil des pages de ce livre captivant, l'auteur s'emploie méthodiquement à démonter la fable éculée d'une période "de paix et de prospérité" qui, cinq cents ans durant, aurait suivi l'invasion romaine de la Gaule à partir de son accomplissement en l'an 52 avant l'ère chrétienne, pour ne s'achever que dans la tourmente des "Invasions barbares" et de la chute de l'Empire, en l'an 476 de l'ère vulgaire. Références précises et vérifiables à l'appui, Joël Schmidt expose ici avec brio le déroulement d'événements aussi bien ignorés du grand public que volontairement passés sous silence par l'historiographie officielle.

Si les données archéologiques témoignent indiscutablement du fait que les centres urbains des Gaules, pour la plupart fondés par l'Occupant à partir d'oppida gaulois préexistants, furent profondément marqués par l'empreinte romaine, si ces mêmes données archéologiques attestent l'existence d'une indéniable "fusion" civilisationnelle, et même d'un syncrétisme religieux assimilant une grande partie du panthéon celtique local au panthéon romain, elles ne doivent pas pour autant occulter le fait que ces quelques siècles de domination latine n'entraînèrent en aucune façon la disparition totale de l'identité et des particularismes culturels des autochtones, pas plus qu'ils ne mirent un point final au velléités de ces derniers de recouvrer leur indépendance perdue. N'en déplaise aux adeptes inconditionnels de la romanité et de l'héritage civilisationnel gréco-latin, l'irrédentisme gaulois n'est pas, tant s'en faut, qu'une plaisante invention inhérente aux bandes dessinées d'Astérix et Obélix, mais correspond bel et bien à une réalité historique.

La vérité est que les cinq siècles que dura la soi-disant "Pax romana", loin de correspondre au cliché idyllique d'une période de stabilité et de "progrès" civilisationnel sans précédent, loin d'asseoir la supériorité définitive des fondements de la civilisation romaine sur l'identité culturelle rudimentaire, forcément primitive et grossière, de prétendus "barbares", furent sans cesse émaillés d'actes de rébellion, d'insurrections et de soulèvements armés qui, jusqu'au bout, n'eurent de cesse de mettre à mal l'autorité de l'Empire sur les diverses régions placées sous son joug. Non seulement ces actes d'insoumission et de révolte se succédèrent à un rythme effréné durant toute la période d'occupation, mais de surcroit, les différents peuples gaulois essayèrent toujours, dès les premiers signes d'affaiblissement de l'autorité impériale apparus au cours du IIIème siècle de l'ère chrétienne, de faire purement et simplement sécession avec l'Empire, afin de recouvrer leur souveraineté perdue. C'est ainsi que l'on vit même se produire, au cours des derniers siècles de l'Empire moribond, des initiatives plus ou moins éphémères émanant d' "empereurs gaulois" qui, s'ils se refusèrent toujours à rompre avec les valeurs romaines, n'acceptèrent pas, de facto, de prêter allégeance à l'autorité centrale, et entendirent ainsi, au-delà de leurs ambitions personnelles, affranchir leurs peuples respectifs de la tutelle de Rome.

Pour conclure au mieux cette brève présentation du remarquable ouvrage de Joël Schmidt, voici à présent une reproduction du résumé figurant en quatrième de couverture :



"Sur le conflit qui oppose les Gaulois aux Romains, on ne connaît généralement que l'épisode de la conquête des Gaules racontée par César et qui se déroula pendant huit ans au milieu du 1er siècle av. J. -C. Or, c'est dès 390 av. J. -C. que le Gaulois Brennus et ses troupes occupèrent durablement Rome et prononcèrent l'humiliant " Vae victis ", " Malheur aux vaincus ". La prise de Rome fut la cause d'un traumatisme irréductible, sans cesse rappelé par tous les historiens de Rome, notamment par le plus grand d'entre eux, Cicéron. A partir de cet événement majeur, se succédèrent les péripéties d'une lutte inexpiable au cours de laquelle les Gaulois, rêvant toujours de réoccuper Rome, s'allièrent par les armes et la diplomatie à tous les adversaires des Romains : Carthaginois avec Hannibal, Grecs avec le roi Persée, Germains ou Barbares lors des grands invasions des IIe et IIIe siècles de notre ère.
L'auteur démontre également que la prétendue romanisation de la Gaule, thème sans cesse rabâché par les historiens, fut un leurre ou tout au moins une légende : en réalité, il y eut sans cesse des révoltes gauloises contre l'Empire romain. Pendant dix siècles, liberté et indépendance furent les mots d'ordre constants des chefs gaulois. Si les Gaulois furent toujours vaincus parce qu'ils opposaient leur masse aux tactiques éprouvées des légionnaires romains, ils ne renoncèrent jamais à harceler par tous les moyens possibles l'occupant romain, jusqu'à la chute de Rome au Ve siècle de notre ère."


Enfin, pour approfondir la question, on pourra également lire avec profit la non moins remarquable étude de Maurice Bouvier-Ajam publiée pour la première fois au début de l'année 2000, et consacrée précisément  au phénomène des "empereurs gaulois" au cours de la seconde moitié du IIIème siècle de notre ère, entre l'an 260 et 274. Quatrième de couverture :

"260 après J.-C : l'Empire romain est en crise. L'époque où la grandeur de Rome s'affirmait de l'Angleterre au désert de Judée est révolue. Les incursions barbares se font de plus en plus fréquentes, le pouvoir impérial risque de vaciller. Coupées de l'Italie par l'invasion des Alamans, les provinces gauloises et les légions stationnées sur le Rhin proclament empereur un noble d'origine gallo-romaine, Postumus. Ce général s'empare du pouvoir et installe sa capitale à Trèves, il domine alors les Gaules, l'Espagne et la Bretagne. Pendant quinze ans, Postumus et ses successeurs, Victorinus (268- 270) et Tetricus (270 -274), se comporteront en souverains légitimes, refusant toutefois de rompre avec les valeurs romaines. Ils revêtiront les pouvoirs et titres des empereurs, frappant monnaie, organisant la vie civile, assurant la protection du pays. Toléré un temps parce qu'il protégeait l'Italie des peuplades germaniques, l'Empire gaulois représentait un véritable défi à l'autorité de Rome. Aurélien, symbole de la restauration du pouvoir impérial autoritaire, vint à bout de cette sécession en 274. L'Empire gaulois avait cessé d'exister. Fortement influencée par les auteurs latins, l'Histoire présenta souvent la Gaule comme une simple province romaine. C'était faire abstraction de l'esprit de résistance révélé par cet épisode trop souvent absent de nos manuel. Le rapport de force étant défavorable à l'Empire gaulois, ce dernier fut anéanti. Il mit pourtant en évidence la fragilité de l'Etat romain, annonçant sa chute prochaine. "

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Même s'il convient bien évidemment, dans un souci d'honnêteté intellectuelle, d'établir une certaine distinction entre ce qui relève d'une part des multiples révoltes gauloises, empreintes d'un esprit profondément celtique, et d'autre part des expériences sécessionnistes opérées sous l'égide d' "empereurs gaulois" successifs, plus ou moins romanisés, le même souci d'honnêteté intellectuelle impose également la déduction suivante : loin d'avoir disparu corps et âme en se fondant dans le creuset civilisationnel dit gallo-romain, le sentiment identitaire gaulois, d'essence celtique continentale, a non seulement survécu -au moins en partie- à la conquête romaine, mais s'est de surcroit maintenu plus ou moins ouvertement pendant toute la période qu'aura duré l'occupation des Gaules. Et plus encore, il parvint même à survivre à la désintégration de l'Empire romain d'Occident en l'an 476 de l'ère chrétienne, alors même que ladite civilisation gallo-romaine avait commencé, dès le IIIème siècle, à intégrer en son sein un nombre conséquent d'éléments ethno-culturels germaniques, portés jusqu'à elle par diverses vagues de peuplement venues d'outre-Rhin.

La prise en compte des faits historiques brièvement évoqués dans le cadre du présent article -et développés dans celui des deux études qui y sont présentées- nous invite donc à l'abandon d'un certain nombre d'idées reçues. Au premier rang de ces idées reçues figure le fait que l'histoire de l'espace territorial qui allait par la suite devenir la France, comme beaucoup plus tard le royaume de Belgique actuel, ne saurait commencer avec la conquête romaine. D'autre part, les divers peuples constituant l'actuel "Hexagone" ne sont aucunement dépositaires d'un héritage ethno-culturel et civilisationnel qui ne serait que d'essence romaine, et donc latine. Toute l'histoire de l'opposition multiséculaire entre Gaulois et Romains, entre monde celtique et monde latin, le démontre de façon on ne peut plus claire. A ce titre, même en ne se bornant qu'au domaine linguistique, la bonne foi la plus élémentaire devrait obliger tout un chacun à admettre une évidence des plus criantes : si, de par sa structure générale, il convient certes de classer le français parmi les langues dites romanes, cette langue française, issue de la fusion de langues d'Oc et de langues d'Oïl, elles-mêmes comprenant de nombreux apports germaniques et celtiques continentaux, est incontestablement la moins latine de toutes les langues romanes. 

Même s'il convient bien entendu d'écarter l'excès inverse, qui consisterait à nier purement et simplement tout apport romain/latin dans la substance de l'actuelle identité française, force est d'y reconnaître également la présence tout aussi persistante qu'importante d'un vieux fond celtique continental (gaulois). Ce sont précisément ces trois éléments constitutifs, celtique/gaulois, latin/romain, puis germanique, qui en constituent les piliers fondamentaux et qui, par là-même, en font toute la spécificité. Faire fi d'une partie ou de l'autre de cet héritage triple, ce n'est ni plus ni moins qu'un déni de réalité, sur fond de parti pris et d'amnésie plus ou moins volontaire. 

Monde celtique et monde latin, s'ils peuvent dans une certaine mesure fusionner, voire se compléter, n'en constituent pas moins deux pôles diamétralement opposés de l'indo-européanité . Le paradoxe, la singularité de la civilisation dite gallo-romaine (et belgo-romaine), c'est d'être parvenu à faire une synthèse de ces deux pôles opposés, tout en demeurant fondamentalement elle-même, en ne reniant jamais totalement son vieux fond gaulois, et tout en l'enrichissant, par la suite, d'une part non-négligeable de germanité. Mais c'est aussi parce que les Celtes des Gaules, les Gaulois et autres Celto-Germains comme les Belges, ne succombèrent jamais totalement à l'assimilation et à l'acculturation romaines qu'ils purent, au final, préserver un héritage ancestral qui reste en grande partie le nôtre.


Hans CANY
2 juillet 2015 E.V.


 

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19/06/2015

Ce qu'est mon (néo)paganisme

Lorsqu'est abordée la question de mes convictions "religieuses", le fait que je me définisse comme une sorte d'agnostique de sensibilité néopaïenne, me référant entre autres à diverses traditions anciennes, se heurte la plupart du temps à un solide mur d'incompréhension, lorsqu'il ne suscite pas instantanément d'irrationnels réflexes de défiance, voire d'hostilité ouverte. Réflexes nés au mieux de l'ignorance, ou au pire d'amalgames abusifs, de raccourcis douteux, ou de mauvaises interprétations. Aussi, il m'apparait aujourd'hui nécessaire de reprendre la plume, afin de résumer en quelques lignes les fondements de "mon" paganisme.

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En guise d'introduction

Avant toute chose, il m'apparait indispensable de préciser que le terme de religion, même s'il dérive du latin religare signifiant relier (au Divin), est inapproprié en ce qui me concerne. Je lui préfère -et de loin- la notion de spiritualité. Le terme de religion évoque la notion d'église (ecclesia), de clergé organisé et/ou hiérarchisé, de corpus liturgique, cultuel et théologique clairement défini et délimité. Cela peut même, chez les religions dites "révélées", se manifester par l'affirmation de dogmes et autres carcans théologiques plus ou moins rigides. Autant de valeurs qui, d'où qu'elles proviennent, me sont fondamentalement étrangères.

Mes trois traditions païennes historiques de prédilection, celles avec lesquelles je me perçois le plus d'affinités conceptuelles et mentales, sont la tradition celtique (celtisme/druidisme), la tradition germano-scandinave (wotanisme/odinisme/asatru), et la tradition indienne (védisme/hindouisme). Pour autant, adepte d'un certain syncrétisme et toujours soucieux de ne point rétrécir mes horizons, je me refuse à m'enfermer exclusivement dans le cadre limité d'une seule d'entre elles, tout comme je me refuse à ne considèrer que l'une d'elles comme étant dépositaire de la Vérité ultime. En ce sens, je suis agnostique. Plus précisément, un agnostique de sensibilité (néo)païenne. De la sorte, et par exemple, n'étant que fort peu prédisposé à m'accommoder de structures de type clérical, je me réclamerai toujours plus volontiers du celtisme que du druidisme, du moins si ce dernier correspond bien à un sacerdoce structuré.

Pour l'immense majorité des personnes ne se reconnaissant dans le discours d'aucune religion particulière (athées, agnostiques, apostats), et à fortiori pour les personnes se trouvant sous l'emprise mentale de l'une des grandes religions monothéistes établies, le terme de "paganisme" apparait baigné d'une aura de mystère. Il évoque irrésistiblement le règne généralisé de la superstition la plus primitive, et l'obscurité d'époques lointaines, barbares, ignorantes, aux moeurs brutales... Le concept de polythéisme, quant à lui, demeure le plus souvent totalement incompris dans ses fondements-mêmes. Tel est le funeste résultat d'une campagne multiséculaire d'acculturation, de récupération, et de dénigrement systématique orchestrée par les institutions éclésiastiques toutes puissantes, et qui aura pour effet de rendre les foules profondément et durablement amnésiques quant à leur propre passé. Il convient donc aujourd'hui de résister, de contrer le plus fermement du monde le processus de désinformation, d'intoxication et d'abrutissement des masses savamment orchestré depuis des siècles par les adeptes des Religions du Désert, véritable hydre à trois têtes incarnant l'Ennemi millénaire. Ces institutions religieuses, soucieuses de préserver à tout prix leur monopole hégémonique, d'entretenir leur légitimité autoproclamée, et de maintenir intact le contrôle spirituel exercé sur leurs ouailles, ont en effet tout intérêt à entretenir le mensonge et la confusion au sujet des courants religieux et spirituels qui les précédèrent, et qu'elles réduisirent systématiquement au silence par les voies du feu, du sang, du fer, de la terreur, des massacres de masse et des persécutions.
L'heure est venue, aujourd'hui, de rétablir la vérité. Et de la redécouvrir...

Les bases de la conception païenne du divin se retrouvent peu ou prou chez toutes les formes de paganisme historique, du celtisme/druidisme au wotanisme/odinisme, de la religion gréco-romaine à la religion de l'Egypte antique, de celle des anciens Slaves à celle des peuples précolombiens, en passant par les multiples chamanismes d'Asie, d'Afrique, d'Amérique, d'Europe du Nord et de l'Est etc. Elles se retrouvent aussi dans une grande religion du monde très vivace aujourd'hui encore, et étroitement apparentée aux paganismes occidentaux puisqu'elle est une branche issue du même tronc civilisationnel commun, l'indo-européisme. Cette grande religion actuelle, c'est l'hindouisme, issu du védisme archaïque. Il est le cousin germain des paganismes de l'Europe antique. Enfin, ces bases de la conception païenne du divin se retrouvent aussi chez d'autres courants néopaïens d'émergence plus récente, comme par exemple les diverses obédiences de la Wicca, la Hedge Witchcraft (sorte de dissidence wiccane individuelle), ou encore les néo-animismes et autres néo-chamanismes divers.

Je m'attacherai ici à résumer en toute humilité les grandes lignes de "mon" propre néopaganisme, sans perdre de vue le fait qu'une large part des principes ci-dessous exposés s'appliquent également aux autres formes de paganisme, moyennant juste certaines variations ou adaptations, au gré de panthéons, de dialectes, de vocabulaires voire de socles civilisationnels plus ou moins différents. Au delà de ça, je tiens à souligner le fait que je n'entends décrire que ma propre conception, toute personnelle, du paganisme, laquelle ne sera sans aucun doute pas partagée par d'autres personnes. Je ne parlerai donc ici qu'en mon nom propre, et n'ai nulle prétention de m'exprimer au nom de tous les païens et païennes, néo ou pas.

Il est temps, à présent, d'entrer dans le vif du sujet.

 

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Polythéisme ou panthéisme ?

Dès lors qu'est évoquée la notion de polythéisme, s'impose à l'esprit conditionné du profane tout un ensemble d'idées reçues et plus ou moins simplistes, dépeignant volontiers le vil païen idolâtre comme l'adorateur exalté d'une ribambelle sans fin de divinités aux noms bizarres, aux épopées improbables, et aux attributions abracadabrantes. Le polythéiste est alors perçu comme une sorte de superstitieux, croyant dur comme fer à l'existence concrète et individuelle de chaque divinité...imaginaire. Si la croyance stricto sensu en des divinités multiples et individualisées a pu être autrefois le lot du petit peuple, à l'éveil spirituel limité, il n'en fut pas nécessairement de même pour les castes de prêtres, d'initiés divers, ni pour les adeptes de certains "cultes à Mystères", tels par exemple les fameux Mystères d'Eleusis de la Grèce antique.

En ce qui me concerne, s'agissant de la nature intrinsèque du polythéisme, il serait sans doute littérairement plus approprié d'employer le terme de panthéisme. Qu'est-ce donc que le panthéisme, me demanderez-vous ?

Le panthéisme est une conception spirituelle identifiant "Dieu" -ou plutôt le Principe divin ultime- au Monde. Non pas au seul monde terrestre, mais à l'Univers tout entier, dans le mystère insondable de l'infiniment grand et de l'infiniment petit. Contrairement à l'enseignement dispensé par les monolâtries modernes (judaïsme-christianisme-islam), "Dieu", le Principe divin, n'est pas extérieur ni étranger à notre monde. Il n'en est pas davantage le créateur, puisqu'il est ce monde. Il est la Nature. Il est l'Incréé. Il n'est ni bon, ni mauvais. Ni masculin, ni féminin. Ni Un, ni multiple. Il est...tout ceci à la fois !

Il réside en chaque être, en chaque élément, en chaque chose. Chaque être vivant, animal (humain compris) ou végétal, et sans doute même chaque être minéral, renferme une parcelle du divin. Tout vibre, tout vit. Chaque être est habité par cette étincelle, cette parcelle du Principe divin qui lui prête vie. Ce principe, c'est celui de l'Un en Tout et du Tout en Un. En somme, il n'est pas aisé, à l'échelle de l'entendement humain, de décrire très précisément ce qu' "Il" est. En revanche, il est beaucoup plus facile d'établir ce qu'il n'est pas. Et en l'occurrence, compte tenu de ce qui précède, il ne saurait être conçu à l'image de l'Homme. Et réciproquement.

Les paganismes sont généralement des polythéismes, entendons par-là qu'ils honorent un grand nombre de divinités distinctes. A titre personnel, je considère simplement que chaque divinité incarne, symbolise une des énergies constituant notre monde, à laquelle s'ajoutent des attributions spécifiques. De là découle d'ailleurs la divinisation ancienne des forces créatrices et destructrices, complémentaires et indissociables, de Mère Nature. Ainsi, les peuples païens antiques plaçaient sous le patronage de dieux et de déesses de toutes sortes des phénomènes et des éléments aussi divers que le Soleil, la Terre-Mère, la fécondité et la vie, la mer, les montagnes, les forêts, les cours d'eau, les fontaines, le monde souterrain, le tonnerre et la foudre, le monde animal, le feu... Même si, dans la pratique, certaines divinités revêtaient en fait un caractère plus ou moins polyvalent au niveau de leurs attributions, certaines pouvant même s'avérer, dans quelques cas, plus ou moins...interchangeables.

A mon sens, chacune de ces divinités n'est en réalité qu'une hypostase, une émanation, l'incarnation symbolique d'une manifestation spécifique de l'Incréé, du Principe divin. Je ne crois pas en l'existence des dieux et des déesses en tant qu'entités réelles et indépendantes. Partant, je ne crois pas non plus au formes anthropomorphes sous lesquelles ces divinités sont parfois représentées, formes toutes symboliques, et dont l'aspect extérieur, qui relève du volet exotérique, ne doit pas faire oublier la signification profonde, d'ordre ésotérique. Qu'on se rassure de suite, je ne suis pas de ceux qui s'attendent à tomber nez à nez avec Cernunnos en personne, un beau jour, au détour d'un bois !

Non, pour moi, les dieux et les déesses, réels en tant que concepts, n'ont pas d'existence matérielle, ni même individuelle, propre. Ils et elles sont parties intégrantes du grand Tout, du Principe divin ultime, de l'Incréé. Appelons comme il nous plaira ce qui, de toute façon, dépasse les capacités d'entendement de l'esprit humain. Il fut sans doute désigné jadis, en des temps fabuleusement reculés, comme "Celui-qui-ne-peut-être-nommé". Plus tard, ce sont sans doute des initiés médiévaux, dépositaires secrets de fragments de l'ancienne tradition celtique, qui en perpétuèrent la notion en le dissimulant sous l'énigmatique figure symbolique -christianisée- du Graal. Ce fameux Graal qui s'apparente de façon si troublante au chaudron d'immortalité du Dagda chez les Celtes irlandais, ou de Dagodeos chez les Celtes gaulois. Un chaudron d'immortalité dont procède le début et la fin de toute vie, de façon cyclique, ainsi que semble bien le corroborer une représentation figurant sur le célèbre chaudron de Gundestrup.

Le polythéisme bien compris n'exclut pas le panthéisme, loin s'en faut. Le Principe divin, l'Incréé, place une parcelle de Lui-même en tout être. Il est donc présent partout, à commencer par en nous-même, et en tout ce qui vit, d'une façon ou d'une autre. On peut donc légitimement parler ici de panthéisme. Et l'on pourrait même aller jusqu'à parler de monisme, puisque le Principe divin dont tout émane ne constitue au final qu'une seule et même entité, à la fois une et multiple.

 

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Quel Principe divin ?


Autant mes dispositions innées me conduisent tout naturellement à concevoir l'existence -pour moi évidente- d'une force suprême mais mal définie, que je désigne comme l'Incréé ou comme le Principe divin, autant mon esprit se refuse catégoriquement à admettre les schémas anthropocentriques et anthropomorphiques, lesquels ont, j'ai la faiblesse d'en être convaincu, quelque chose de pathétiquement puéril. Si divinité suprême il y a bien, la raison la plus élémentaire m'empêche de croire une seule seconde que l'entité en question puisse s'apparenter de près ou de loin à l'humanité, ni même qu'elle puisse être accessible à la prière humaine. Du reste, au nom de quoi une semblable entité devrait-elle se préoccuper des petites péripéties de l'espèce humaine ? Au nom de quoi devrait-elle se préoccuper de millions -ou de milliards- d'états d'âme exprimés individuellement ?

L'anthropomorphisme consiste à attribuer des caractères humains à ce qui n'est fondamentalement pas humain. L'anthropocentrisme est l'idée reçue, présomptueuse entre toute, selon laquelle l'espèce humaine constituerait l'alpha et l'omega de toute chose, elle place l'être humain au centre de l'univers et au sommet de la Création. Les deux concepts, on le voit, sont pleinement identifiables ici.

Je ne crois donc pas à l'utilité ni à l'efficacité de la prière adressée "aux dieux", pas même si elle s'adresse directement à l'Incréé. Libre à chacun, à chacune, d'être d'opinion différente. Mais en ce qui me concerne, je reste convaincu que chaque individu reste seul maître suprême de sa vie et de sa destinée, et qu'aucun déterminisme divin n'entre ici en ligne de compte. La meilleure façon d'honorer l'Incréé, c'est tout simplement d'avoir pleinement conscience de son omniprésence, de sa puissance de création et de destruction, et de ses diverses manifestations à travers la Nature et l'Univers tout entier.
Mais aussi en respectant -et en préservant voire protégeant au besoin- ce qui en procède.

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Cycle des incarnations, loi karmique universelle, et métempsycose

Un autre des grands axes fondamentaux de "mon" paganisme repose sur le principe de la réincarnation ou métempsycose, s'inscrivant dans un cycle d'existences successives, ces dernières conditionnées par l'accumulation de bon et de mauvais "karma", et pouvant potentiellement être vécues sur des plans très divers.

D'aucuns m'objecteront que la doctrine karmique, issue de l'hindouisme puis de son hérésie bouddhique, serait d'essence foncièrement orientale, et serait donc absolument étrangère aux doctrines spirituelles européennes. A ceux-ci je répondrai que rien n'est moins sûr. De nombreux indices permettent de présumer l'existence de semblables conceptions chez au moins une partie des druides celtes, lesquels auraient influencés en ce sens les pythagoriciens grecs. A moins que ce ne soit l'inverse. La question est controversée. Or, il est bien établi que Pythagore et ses disciples professaient, eux, la doctrine de la métempsycose et des cycles de vie, tout comme ils adhéraient à la vision des cycles cosmiques régissant le temps. La scène figurant sur le chaudron de Gundestrup, mentionnée plus haut, de même que l'interprétation -elle aussi controversée il est vrai- de certaines bribes de tradition celtique qui nous sont parvenues via des retranscriptions irlandaises et galloises, tout ceci peut raisonnablement laisser supposer que ce concept était en réalité très présent -sinon fondamental- dans le corpus de croyances des anciens Européens. Du moins, pour une partie d'entre eux. Ajoutons à cela qu'en se basant notamment sur les mêmes sources littéraires irlandaises et galloises, ainsi que sur les mythologies comparées, certains auteurs croient même déceler la trace plus ou moins cachée de la notion de karma dans la tradition celtique. Ce "karma" bon ou mauvais, s'accumulant en fonction des actes et du degré d'éveil spirituel de chacun, aurait ainsi, chez les druides, été désigné sous un nom spécifique : la baga.

 
Le philosophe grec Anaxagore avait en son temps formulé cette phrase : "Rien ne naît ni ne périt, mais des choses déjà existantes se combinent, puis se séparent de nouveau" . Il fut beaucoup plus tard repris par Lavoisier, auquel on doit la fameuse maxime selon laquelle, dans la nature, "Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme".
Ma conviction personnelle est que non seulement le physique et l'organique se recyclent naturellement, mais aussi l'inorganique, l'impalpable, l'immatériel.

Selon moi, nous sommes formés de trois composants étroitement liés les uns aux autres, et non parfaitement séparés, contrairement à ce que professent les Religions du Livre. Ces trois composant sont le corps physique, siège de notre incarnation présente, l'esprit, qui conditionne notamment la mémoire, les réflexes, les émotions, ainsi qu'une partie de la personnalité, et enfin l'âme ("anatmon" en celtique continental ancien), siège de l'intelligence, parcelle à part entière du Principe divin, et émanation du souffle de vie cosmique. Après la mort, ma conviction intime est que l'esprit comme l'âme se séparent et quittent immédiatement le corps, ou n'y demeurent qu'un bref moment. L'âme demeure ensuite pendant un laps de temps plus ou moins prolongé "en transit", dans une sorte de monde ou de dimension intermédiaire. Puis elle poursuit un cycle de réincarnations, conditionnées par l'expérience des vies successives, et au terme duquel, parvenue à un certain degré de pureté, elle retourne se fondre dans l'Incréé dont elle est issue, ce que les bouddhistes et les hindous désignent sous le nom de Nirvana.

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Une spiritualité ancienne en des temps nouveaux

Enfin, "mon" néopaganisme, quoique volontiers enraciné, ne se veut pas passéiste ni réactionnaire, mais bien au contraire moderniste, voire progressiste. A mon sens, il importe par-dessus tout de savoir faire preuve de discernement, en opérant une distinction saine et indispensable entre ce qui porte clairement la marque de son temps d'une part, et ce qui conserve une valeur intemporelle d'autre part, c'est-à-dire l'essentiel. Privilégions toujours le vieux fond stable et éternel, par rapport à la forme instable, datée, et fluctuante dans le temps.

Mon (néo)paganisme ne consiste pas à adorer des cendres, mais à préserver et à raviver la flamme. Ma quête spirituelle ne s'oriente pas dans l'espoir d'une quelconque résurrection, mais dans celui d'une renaissance salutaire, en phase avec notre époque. Les structures anciennes, sociales comme sacerdotales, appartient à un lointain passé, tout aussi mythique que révolu. Il serait vain de vouloir ressusciter des branches mortes depuis si longtemps, au risques, d'ailleurs, de n'arriver qu'à les singer piteusement. De même, certaines pratiques d'un autre temps, définitivement marquées du sceau de la barbarie, comme par exemple la pratique des sacrifices sanglants, sont non seulement à proscrire absolument, mais aussi à dénoncer et à combattre avec la plus vive détermination. Quelle que soit la voie spirituelle que l'on décide d'emprunter, l'élévation et l'évolution du genre humain ne pourront se faire qu'à ce prix.

 

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Quelles célébrations ?

Les principales activités cultuelles de la plupart des courants néopaïens européens consistent en la célébration des solstices et des équinoxes, portes d'entrée des saisons, et surtout de quatre autres grandes fêtes qui graduent le cycle annuel. Celles-ci sont notamment la fête celtique irlando-britannique de Samhain, célébrée aussi en Gaule continentale sous le nom de Samonios, aux alentours du 31 octobre, marquant le début de la nouvelle année celtique, et étant le moment de l'année où le monde des morts et celui des vivants s'interpénètrent et interagissent. Une tradition perpétuée de manière plus ou moins déformée par Halloween, et que l'Eglise chrétienne aura récupérée pour en faire la "Toussaint", suivie de la "Fête des Morts". Imbolc, fête des Lustrations, qui se célèbre aux alentours du 2 février, est annonciatrice de la fin prochaine des rigueurs hivernales. Beltaine (chez les Celtes), ou la Nuit de Walpugis (chez les Germains), à la veille du 1er mai, célèbre pleinement le printemps et la nature renaissante. Lugnasad, aux alentours du 1er août, célèbre l'été à son zénith, ainsi que les moissons.

A cela s'ajoutent d'autres célébrations, notamment issues de la tradition germanique. Par exemple Yule (ou Jul), correspondant au solstice d'hiver, que les chrétiens ont récupéré pour en faire Noël en décalant simplement la date de quelques jours. Ou encore Ostara, fête printanière correspondant peu ou prou à la Pâque chrétienne, et célébrée aux alentours du 21 mars. Et la liste est loin d'être exhaustive. Comme on le voit, les célébrations diverses qui jalonnent le cycle annuel peuvent être nombreuses !

 

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Nous voici donc à présent parvenus au terme de ce rapide survol de mes convictions dans le domaine métaphysique et spirituel, en espérant que sa lecture vous aura permis de vous faire une idée plus précise de ce qu'est -comme de ce que n'est pas- mon propre néopaganisme. D'aucuns m'accuseront peut-être de n'avoir formulé ici que des affirmations péremptoires, entrecoupées de pures spéculations. Fort bien. Mais n'est-ce pas là le lot de toute conviction religieuse ou spirituelle, quelle qu'elle soit ? Tout système de croyance, par définition, ne s'appuie-t-il pas sur la simple base d'une intime conviction ? Après tout, quoi qu'en diront mes détracteurs, mes croyances personnelles valent bien celles des autres...ou leurs incroyances ! Et ce, d'autant plus que je n'ai, en ce qui me concerne absolument aucune velléité de prosélytisme. Je n'ai, dans ce registre, pas davantage de leçons à recevoir qu'à donner. Que les dieux m'en préservent.

En guise de conclusion, on retiendra donc qu'à mes yeux, mon propre paganisme, celui que je me suis bâti en esprit libre et indépendant, constitue l'expression d'une spiritualité de la Nature, doublée d'une philosophie de la Vie.

Hans CANY
4 juillet 2014 E.V.

 

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28/04/2015

CAUSE ANIMALE : L'écrasante responsabilité des croyances anthropocentrées

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Dans ce très intéressant texte, Savitri Devi souligne l'accablante responsabilité des croyances anthropocentrées (judaisme-christianisme-islam et "humanisme") dans la genèse des mentalités permettant la maltraitance animale à vaste échelle.


Rappel salutaire de quelques vérités que d'aucuns ignorent, ou n'aiment pas voir ni entendre dire...

 

 

 

 

 

LES CROYANCES ANTHROPOCENTREES :

Elles placent l'Homme au centre et au dessus de tout

Par Savitri Devi

 

Selon les croyances religieuses que nous avons qualifiées «d'anthropocentrées», l'homme, seul créé «à l'image de Dieu», est l'enfant chéri de Dieu, peut-être même son seul enfant sur cette Terre. Le Père des Cieux des Evangiles chrétiens aime les moineaux, sans aucun doute. Mais il aime l'homme infiniment plus. Il aime les lys aussi; il les a faits plus beaux que «Salomon dans toute sa gloire»; cependant, l'homme est le principal objet de sa sollicitude, non eux. Parmi tous les êtres vivants qui sont nés dans le monde visible, seul l'homme est supposé posséder une âme immortelle. Lui seul a été créé pour l'éternité. Ce monde éphémère a été créé pour qu'il puisse en jouir et s'en nourrir pendant sa courte vie sur Terre, et les autres créatures -- aussi bien les quadrupèdes que les oiseaux -- ont été désignées pour lui servir de nourriture.

Et ce n'est pas tout. Un schéma complet de Salut a été établi pour lui par Dieu lui-même, pour que l'homme puisse tout de même atteindre la béatitude éternelle en dépit de ses péchés. Dieu a inspiré les prophètes pour appeler l'humanité rebelle à la repentance et pour lui montrer le chemin de la vertu. Et selon la croyance chrétienne, il a même envoyé son Fils unique pour souffrir et pour mourir, pour que son sang puisse devenir la rançon de tous les pécheurs qui mettent leur foi en lui. Toute la splendeur du monde matériel; toute la beauté, la force et l'amour des millions de bêtes, d'oiseaux, de poissons, d'arbres et de végétaux; la majesté des montagnes revêtues de neige, la beauté des vagues incessantes, tout cela et plus encore, ne vaut pas, aux yeux de Dieu, l'âme immortelle d'un humain imbécile -- ainsi parlent les Evangiles. C'est pourquoi la chasse aux tigres et aux cerfs, le massacre de doux agneaux innocents, si heureux de vivre, la dissection de jolis cochons d'Inde ou de chiens intelligents, ne sont pas des «péchés» selon les religions anthropocentrées, pas même si elles entraînent la souffrance la plus terrible. Mais l'euthanasie sans douleur appliquée à des idiots humains inutiles est un «crime». Comment pourrait-il en être autrement? Ils ont deux jambes, pas de queue, et une âme immortelle. Si dégénérés qu'ils puissent être, ils sont des hommes.

Je ne peux pas m'empêcher de me rappeler la réponse d'un étudiant en médecine français, membre de la «Fédération chrétienne des étudiants», à qui j'avais demandé, vingt-cinq ans plus tôt, comment il pouvait concilier ses aspirations religieuses avec son soutien à la vivisection. «Quel conflit peut-il y avoir entre les deux?», dit-il; «le Christ n'est pas mort pour les cochons d'Inde et les chiens». Je ne sais pas ce que le Christ aurait réellement dit sur ce sujet. Le fait demeure que, du point de vue du christianisme historique, le garçon avait raison. Et sa réponse est suffisante pour nous dégoûter pour toujours de toutes les croyances anthropocentrées.

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Les croyances anthropocentrées ne possèdent même pas ce minimum de cohérence interne qui oblige parfois à reconnaître une certaine force dans un mauvais système de pensée. Ceux qui croient en elles et qui parviennent à ne pas être trop irrémédiablement irrationnels, tentent de justifier leur point de vue en disant que l'homme, en tant qu'espèce, est supérieur aux bêtes non douées de parole. Il peut parler, et elles ne peuvent pas. Cela est certain. Il peut parler, et en conséquence il peut définir et déduire, et passer d'une déduction à une autre. Il peut transmettre à d'autres gens les conclusions de son raisonnement et les résultats de son expérience. Il devient plus conscient de ses propres pensées en les exprimant. En un mot, il peut faire tout ce qui est possible seulement par l'usage d'un système conventionnel de sons symboliques, qu'il appelle langage, et que les animaux et les oiseaux ne possèdent pas. Son être est élevé au-dessus des nécessités immédiates de la vie quotidienne, et son esprit le rend capable d'évolution, en utilisant ce système.

Chacun reconnaîtra que cela est vrai dans une large mesure, cependant tous ne verront pas nécessairement quel rapport il peut y avoir entre cet avantage humain de la parole et l'exploitation par l'homme des animaux non doués de parole. Il est plus difficile de comprendre la place privilégiée que des religions comme le judaïsme, le christianisme et l'islam donnent à l'homme, lorsqu'on se rappelle que les livres sacrés de ces trois fameuses religions admettent l'existence de créatures célestes beaucoup plus belles et plus intelligentes que lui, en particulier les anges -- des créatures qui n'ont pas besoin d'attendre le jour de la résurrection pour acquérir un corps «glorieux», mais qui sont, d'ores et déjà, dans leur corps de lumière, libérés de la maladie, de la déchéance et de la mort. Eux, et non les maladroits fils d'Adam, auraient dû être les seuls à pouvoir disposer à leur gré de la nature et de l'homme, car il semblerait, selon ce qu'on peut trouver sur eux dans les Saintes Ecritures, que les anges sont autant supérieurs aux hommes que les hommes les plus brillants peuvent prétendre être supérieurs aux animaux, et même plus.

Cependant, il semble que Dieu aime l'homme avant tout. Tous les humains pécheurs peuvent être sauvés par sa grâce; alors que ces pauvres anges qui autrefois, à l'aube des temps, se rebellèrent contre leur Créateur sous la direction de Lucifer, n'ont pas d'autre alternative que de rester damnés pour toujours. Aucun Rédempteur ne fut jamais envoyé pour payer la rançon de leurs péchés. Aucun espoir de Salut ne leur fut jamais donné. Aucune repentance de leur part, semble-t-il, ne leur serait utile. Pourquoi? Dieu seul le sait. Ils ne sont pas des hommes, ils ne sont pas les enfants chéris de Dieu. C'est la seule explication qu'on peut donner, s'il en existe une pour l'étrange justice et les goûts bizarres du vieux Père Jéhovah. Ils ne sont pas des hommes. Aussi intelligents et beaux qu'ils puissent être, et pleins de potentialités infinies pour le bien comme pour le mal, si on leur donnait seulement une chance, ils ne valent apparemment pas, aux yeux de Dieu, l'ivrogne repenti qui pleurniche bruyamment à la fin d'un meeting de l'Armée du Salut. Les desseins de Dieu ne peuvent être discutés. Mais alors, ne nous dites pas que son amour pour l'homme est «justifié» par la supériorité de l'homme, et que le droit qu'il donna à l'espèce choisie d'exploiter les autres créatures plus faibles est fondé sur une base raisonnable. Il ne l'est pas. Car s'il l'était, il y aurait eu, au Paradis, une place pour les anges déchus et repentis, et au moins autant de joie pour l'un d'entre eux que pour les âmes de dix mille ivrognes du quartier Est de Londres.

La vraie raison pour cette insistance continuelle sur le bien-être de l'homme seul, dans ce monde et dans l'autre, semble résider dans l'incapacité de Dieu à transcender une certaine partialité puérile -- nous parlons, bien sûr, du Dieu personnalisé des religions anthropocentrées enracinées dans le judaïsme, et non de cette Puissance impersonnelle qui se trouve derrière toute existence, en laquelle nous croyons. Le Dieu des chrétiens, le Dieu de l'islam, et le Dieu de la plupart de ces libres penseurs qui ne sont pas des athées complets, n'est jamais parvenu à se débarrasser complètement des habitudes qu'il avait autrefois lorsqu'il n'était que le dieu protecteur de quelques tribus de nomades du désert, esclaves dans le pays des Pharaons. Il a été capable de s'élever du rang d'un dieu national à celui d'un Dieu de toute l'humanité. Mais c'est tout. Son amour semble avoir été dépensé pendant sa transformation de «Peuple Elu» d'Israël en Espèce Elue de l'humanité. Il n'avait pas en lui le désir d'étendre ses sentiments paternels encore au-delà de ces étroites limites. Il ne lui est jamais apparu combien elles étaient étroites en fait et combien irrationnelles, combien médiocres, combien trop-humaine était cette préférence infantile pour l'homme, chez un Dieu qui est supposé avoir créé la Voie Lactée.

Les dieux nationaux assoiffés de sang de l'antiquité moyen-orientale -- autrefois ses rivaux, à présent tous morts -- étaient plus cohérents dans leurs limitations. Ils limitaient leur domaine à une cité, ou tout au plus à un pays, et dans les cas d'urgence ils acceptaient -- certains disent, réclamaient -- des victimes humaines aussi bien que des offrandes de chair animale. C'étaient des dieux sinistres, pour la plupart. Mais il y avait quelque chose de franc et de rassurant dans leurs limitations mêmes. Avec eux, on savait où on allait. On n'était pas emmené en leur nom par des prophètes et des saints qui nous montraient le chemin menant tout droit à l'amour universel, pour ensuite vous abandonner au milieu du chemin. Les prophètes de Jéhovah pouvaient appeler «abominations» ces religions archaïques, mais elles étaient cohérentes. Jéhovah lui-même était ainsi, aussi longtemps qu'il resta le simple dieu tribal des Juifs.

Mais lorsque plus tard les Juifs proclamèrent qu'il était le Dieu de toute l'humanité; lorsqu'il se glissa à l'intérieur du christianisme en tant que Père des Cieux et Première Personne de la Sainte Trinité; et à l'intérieur de l'islam en tant que Dieu Unique révélé à l'humanité par l'intermédiaire de son dernier et définitif porte-parole, le Prophète Mahomet; et finalement, lorsqu'il inspira l'idéologie des humanistes théistes -- et même athées -- en tant qu'inévitable reliquat d'une tradition lente à mourir, alors sa conception devint de plus en plus irrationnelle. Il y eut de moins en moins de raisons pour qu'il limite sa sollicitude à l'humanité. Cependant il s'arrêta là. Il y eut de plus en plus de raisons pour qu'il se développe comme un véritable Dieu Universel de toute la Vie. Cependant il n'évolua pas ainsi. Il ne put pas se débarrasser de sa vieille tendance à choisir une fraction de sa création et à la bénir avec une bénédiction spéciale, à l'exclusion de tout le reste. Cette fraction du Grand Univers avait autrefois été le peuple juif. Ce fut dès lors l'espèce humaine -- une amélioration insignifiante, si on la considère d'un point de vue astronomique (c'est-à-dire depuis ce que nous pouvons imaginer comme étant la seule véritable divinité).

Les grandes religions du monde à l'ouest de l'Inde restèrent anthropocentrées, semble-t-il, parce qu'elles ne purent jamais se libérer entièrement de la marque de leur origine tribale particulière, parmi les fils d'Abraham. Les Juifs ne furent jamais un peuple qui pût être accusé de donner aux animaux une trop grande place dans sa vie et dans ses pensées quotidiennes. Le Christ, qui vint «pour accomplir» la loi et les prophéties juives (pas pour introduire dans le monde une manière de penser différente, plus rationnelle, et réellement meilleure), ne semble jamais s'être beaucoup tracassé à propos des créatures non douées de parole. Nous parlons, bien sûr, du Christ tel qu'il nous est présenté dans les Evangiles chrétiens. Ce Christ -- nous n'avons pas de raison particulière de rechercher si un autre, plus «vrai», vécut jamais -- n'accomplit jamais un miracle, n'intervint même jamais d'une manière naturelle, en faveur d'un animal, contrairement à son contemporain, Apollonios de Tyane, pour ne pas parler de nombreux Maîtres anciens et illustres, comme le Bouddha. Il ne parla jamais de l'amour de Dieu pour les animaux, sauf pour affirmer qu'Il aimait les êtres humains a fortiori beaucoup plus. Il ne mentionna jamais, ni ne sous-entendit les devoirs de l'homme envers eux, bien qu'il n'oublia pas de mentionner d'autres devoirs, et de les souligner.

Si les Evangiles doivent être pris comme ils sont écrits, alors les rapports du Christ avec les créatures non-humaines consistent, en une occasion, à envoyer quelques esprits mauvais dans un troupeau de cochons afin qu'ils ne puissent pas tourmenter plus longtemps un homme [Luc, 8.32, 33], et une autre fois, de faire en sorte que ses disciples, qui comme chacun sait, étaient pour la plupart des pêcheurs de profession, attrapent une quantité incroyable de poissons dans leurs filets [Luc, 5. 4-11]. Dans les deux cas son intention était évidemment de favoriser les êtres humains, aux dépens des créatures animales, cochons ou poissons. Quant aux plantes, il est vrai qu'il admira les lys dans les prés; mais il n'est pas moins vrai qu'il maudit un figuier pour ne pas avoir donné de figues hors de saison et le fit dépérir, pour que ses disciples puissent comprendre la puissance de la foi et de la prière [Marc, 11. 12-14 et 20-23]. Les chrétiens fervents, Anglais ou Allemands, qui aiment les animaux et les arbres, peuvent rétorquer que personne ne sait exactement tout ce que Jésus a réellement dit, et que les Evangiles contiennent le récit de seulement quelques-uns de ses innombrables miracles. Cela se peut. Mais comme il n'existe aucun récit de sa vie excepté l'Evangile, nous devons nous contenter de ce qui y est révélé. De plus, le christianisme en tant que développement historique est centré autour de la personne du Christ tel que les Evangiles le décrivent. Et comme Norman Douglas l'a bien remarqué [How About Europe? Chatto & Windus, Londres 1930, p. 242], cela reste un fait que le léger progrès accompli pendant les années récentes dans les pays du nord-ouest de l'Europe et en Amérique, en faveur d'une attitude bienveillante envers les animaux, a été réalisé malgré le christianisme, et non grâce à lui.

Dire, comme certains le font, que chaque mot des Evangiles chrétiens a un sens ésotérique, et que «cochons» et «poissons» et le «figuier stérile» servent à désigner autre chose que de véritables créatures vivantes, n'améliorerait guère les choses. Il resterait vrai que la bienveillance envers les animaux ne figure pas dans l'enseignement de Jésus tel qu'il nous est parvenu, alors que d'autres vertus, en particulier la bienveillance envers les humains, sont hautement recommandées. Et le développement du christianisme historique resterait, dans tous ses détails, tel que nous le connaissons. 

 

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Que les gens dont le regard sur le monde est conditionné par la tradition biblique doivent insister fortement sur la place spéciale de l'homme dans la manifestation de la Vie; qu'ils devraient insister sur les souffrances de l'homme, et sur la nécessité du bonheur de l'homme, apparemment sans accorder davantage qu'une pensée aux autres créatures vivantes, on peut le comprendre. Ils suivent les enseignements du Livre, auquel ils ajoutent parfois quelques écrits secondaires basés sur lui. On ne peut pas attendre d'eux qu'ils aillent au-delà de ce qui est prescrit dans le Livre ou dans ces écritures ultérieures.

Mais il y a en Occident, et même depuis le Moyen-Age, un nombre de plus en plus grand de gens qui osent vivre sans obéir totalement au Livre; qui rejettent ouvertement toute révélation divine comme improbable, et qui voient dans leur conscience la seule source de leurs jugements moraux et leur seul guide dans le domaine moral. Il est remarquable que ces gens, libérés des chaînes de toute religion établie, conservent encore le regard de leurs pères au sujet de la relation de l'homme avec les animaux et avec la nature vivante en général. La Libre Pensée, qui s'est pourtant détournée de toutes les métaphysiques anthropocentrées, qui a pourtant remplacé les conceptions anthropocentrées de l'Univers par une vision magnifique d'ordre et de beauté à une échelle cosmique -- une vision scientifique, plus inspirante que tout ce que la spéculation religieuse a jamais inventé, et dans laquelle l'homme n'est qu'un détail négligeable -- la Libre Pensée, disons-nous, a entièrement omis de rejeter les échelles de valeurs anthropocentrées, également dépassées, puisque héritées de ces religions qui sont sorties du judaïsme. Les Fils du Rationalisme Grec, comme le montre leur attitude intellectuelle, les Occidentaux qui se vantent de ne plus être chrétiens -- et les quelques jeunes hommes avancés de Turquie et de Perse, et du reste du Proche et du Moyen-Orient, qui se vantent de ne plus être des musulmans orthodoxes -- demeurent, au regard de leur échelle de valeurs morales, les fils d'une tradition religieuse profondément enracinée qui vient d'aussi loin que les plus vieux fragments des Ecritures juives: la tradition selon laquelle l'homme, créé à l'image de Dieu, est le seul être vivant né pour l'éternité, et a une valeur totalement hors de proportion avec celle de chacune des autres espèces animales.

Il est vrai que pendant ces dernières années, il y eut en Occident -- non, il y a, car rien de ce qui est en harmonie avec les Lois de la Vie ne peut jamais être complètement supprimé -- une école de pensée non-chrétienne (on peut même dire anti-chrétienne) et d'une portée dépassant de loin le cadre de la politique, qui dénonça courageusement cette tradition erronée d'un autre âge, et qui établit une échelle de valeurs différente et des règles de comportement différentes. Elle accepta le principe des droits des animaux, et plaça un bel animal au-dessus d'un homme dégénéré. Elle remplaça le faux idéal de la «fraternité humaine» par le seul vrai idéal de l'humanité naturellement hiérarchisée, harmonieusement intégrée dans le Royaume de la Vie, lui aussi naturellement hiérarchisé, et comme corollaire logique de cela, elle prôna audacieusement le retour à la mystique du nationalisme authentique enraciné dans une saine conscience raciale, et la résurrection des vieux dieux nationaux de la fertilité et de la bataille (ou l'exaltation de leurs équivalents philosophiques) qu'un «penseur» grec et quelques-uns des prophètes juifs eux- mêmes avaient déjà écartés -- pour parler poliment: «transcendés» -- au temps de l'Antiquité décadente. Et ses valeurs raciales, solidement fondées sur le roc de la réalité divine, et intelligemment défendues, en comparaison avec celles de l'anthropo-centrisme traditionnel, héritées du christianisme, sont, et ne peuvent que demeurer, quel qu'ait été le destin matériel de leur grand Représentant et du régime qu'il créa, les seules valeurs indépassables du monde contemporain et futur. Mais c'est un «crime», pour l'époque actuelle, de les mentionner, sans parler de les soutenir ouvertement -- ainsi que toutes leurs récentes applications.

Les idéologies opposées, plus en accord avec les tendances générales de la Libre Pensée moderne héritée de la Renaissance, ont rompu seulement en apparence avec les croyances anthropocentrées. En fait, nos socialistes internationaux et nos communistes, tout en poussant Dieu et le surnaturel en dehors de leur champ de vision, sont plus semblables aux chrétiens que les Eglises chrétiennes ne l'ont jamais été. Celui qui a dit: «aime ton prochain comme toi-même» n'a pas de disciples plus sincères et plus parfaits de nos jours, que ces zélotes dont la préoccupation première est de donner à chaque être humain une vie confortable et toutes les possibilités de développement, par l'exploitation intensive et systématique de la totalité des ressources du monde matériel, animé et inanimé, pour le bien-être de l'homme. Le communisme, cette nouvelle religion -- car c'est une sorte de religion -- exaltant l'homme ordinaire, cette philosophie des droits de l'humanité en tant qu'espèce privilégiée, est l'aboutissement naturel et logique du véritable christianisme. C'est la doctrine chrétienne du travail et de l'amour pour son prochain, libérée du poids écrasant de la théologie chrétienne. C'est le véritable christianisme, moins le clergé -- que le Christ méprisait complètement -- et moins toutes les croyances de l'Eglise concernant l'âme humaine et toute la mythologie de la Bible -- que le Christ aurait sûrement apprécié beaucoup moins qu'un simple élan spontané du cœur vers l'humanité souffrante. Le Christ, s'il revenait, ne se sentirait probablement nulle part autant «chez lui» que dans les pays qui ont fait de l'amour de l'homme ordinaire l'âme de leur système politique.

Et ce n'est pas tout. Même la théologie chrétienne ne restera peut-être pas toujours aussi inutile que le pensent souvent nos amis communistes. Il se pourrait, un jour, qu'ils en viennent eux-mêmes à l'utiliser. Et si jamais ils le font, qui les en blâmera sinon ces chrétiens de nom qui ont oublié le caractère parfaitement «prolétarien» de leur Maître et de ses premiers disciples? Le mythe du Dieu de l'humanité s'incarnant dans le fils du charpentier de Nazareth peut bien être interprété comme un symbole préfigurant la déification de la majorité travailleuse des hommes de notre époque -- des «masses», de l'homme en général.

En d'autres mots, le rejet de la croyance au surnaturel, et la venue d'un regard scientifique sur le monde matériel, n'ont pas le moins du monde élargi le regard moral des Occidentaux. Et à moins qu'ils ne soient des racialistes cohérents, adorateurs de la Vie hiérarchisée, ceux qui aujourd'hui proclament ouvertement que la civilisation peut bien exister sans son arrière-plan traditionnel chrétien (ou musulman) s'en tiennent à une échelle de valeurs qui procède, soit d'un amour encore plus étroit que celui qui est prêché au nom du Christ ou de l'islam (par l'amour d'un simple individu ou de sa famille), soit tout au plus du même amour -- pas d'un amour plus élargi; pas d'un amour véritablement universel.

La moralité «généreuse» dérivée de la Libre Pensée moderne n'est pas meilleure que celle qui est basée sur les antiques croyances anthropocentrées, qui ont leur origine dans la tradition juive. C'est une moralité -- comme la vieille moralité chinoise, partout où le vrai bouddhisme et le vrai taoïsme ne l'ont pas modifiée -- centrée sur la «dignité de tous les hommes» et sur la société humaine en tant que référence suprême, la seule réalité que l'individu doit respecter et pour laquelle il doit vivre; une moralité qui ignore tout de l'affiliation de l'homme avec le reste de la nature vivante, et qui regarde les créatures sensibles comme n'ayant aucune valeur excepté dans le sens où elles peuvent être exploitées par l'homme pour le but plus «élevé» de sa santé, de son confort, de son habillement, de son amusement, etc. La croyance morale du Libre Penseur d'aujourd'hui est une croyance anthropocentrée -- non moins que celle de Descartes et de Malebranche, et plus tard, des idéalistes de la Révolution Française, et finalement d'Auguste Comte.

Nous croyons qu'il existe une manière différente de voir les choses -- une manière différente, en comparaison avec laquelle cette vision anthropocentrée semble aussi infantile, médiocre et barbare que peut sembler l'être la philosophie d'une tribu anthropophage, quand on la compare à celle des Saints chrétiens, ou même à celle des plus sincères idéologues du socialisme ou du communisme international moderne.

 Savitri Devi

 

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Trad. Arjuna. Le texte qui précède est extrait du premier chapitre du livre de Savitri Devi: Impeachment of Man (Calcutta, 1959). Le livre fut écrit en 1945-46. La plus récente édition peut être commandée à Noontide Press.

24/02/2015

24 Février : Jour du Souvenir païen

 

Le 24 février 391, l'empereur Théodose promulguait un édit interdisant les croyances et pratiques "païennes" sous peine de mort.

Aujourd'hui ce jour est, pour les païens, un jour hommage envers les victimes des intégrismes et de l'intolérance religieux.

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11/12/2014

Vous avez dit Noël ? Joyeux Solstice ! Bonne fête de YULE !

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JUL (ou YULE), le Solstice d'Hiver consacré à Wotan/Odin, arrive à grands pas. C'est ce Solstice d'Hiver païen qui a été détourné par l'Eglise chrétienne pour en faire Noël, en le décalant simplement au 24-25 décembre. Cette tradition ancestrale remonte donc bien au-dela du christianisme, en dépit des idées reçues... Détrompez vous !
De toute façon, même le nom de Noël est une altération d'une autre désignation de cette fête païenne : la Neue Helle, autrement dit la "Nouvelle Clarté". Elle marque le début, à partir du Solstice d'Hiver, d'un lent processus de renouveau de la lumière, des forces de la vie et de la Nature endormies, le soleil commençant très progressivement à briller chaque jour un peu plus longtemps à compter de cette date.

Quant à la figure mythique du Père Noël, si chère à l'imaginaire enfantin, elle est en fait issue d'un subtil mélange entre trois  personnages mythologiques : le dieu Wotan/Odin, la déesse Freyja, deux divinités pourvoyeuses symbolisant l'abondance et la fertilité, et le Saint Nicolas chrétien, lui aussi constituant une figure pourvoyeuse.


Avec quelques jours d'avance, chers amis lecteurs et lectrices, je vous souhaite donc une excellente célébration de Yule/Noël.

Hans CANY

 

 

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30/05/2014

Les anciens Belges : Des Celtes pas comme les autres

 

On a trop souvent tendance à l'ignorer, mais le petit royaume dit "de Belgique" actuel, qui n'est somme toute que de création relativement récente (1830), ne représente en fait que la moitié du territoire de la Belgique réelle.

La Belgique originelle, ou Gaule Belgique, c'est en réalité tout l'espace compris entre la Seine (et la Marne) au sud, et le Rhin au nord-est. Elle est, à tous points de vue, un espace de transition entre les mondes celtique et germanique.

 

Cette carte restitue fidèlement l'intégralité de cette Belgique originelle, et permet en outre d'y localiser l'implantation des différents peuples belges :

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La Gaule Belgique 

(Précisions : sur cette carte, le "Belgium" est le nom de la province sud-ouest de la Belgique, correspondant en gros aux département de l'Oise et de la Somme de la Picardie actuelle. Au sud-est, le nom de "Germani" n'est pas à confondre avec la Germanie située au-delà du Rhin : il désigne ici les Germains qui peuplaient alors cette portion du territoire belge.)

 

 

Germains celtisés et Celtes germanisés

 

Voyons à présent ce qu'écrit Jules César à propos des Belges dans ses fameux Commentaires sur la Guerre des Gaules :

 

"La plupart des Belges sont issus des Germains ; ils avaient autrefois passé le Rhin, et s'étaient fixés en ces lieux à cause de la fertilité du sol, après en avoir chassé les habitants gaulois."

 

En outre, il précise :

 

"Toute la Gaule est divisée en trois parties, dont l'une est habitée par les Belges, l'autre par les Aquitains, la troisième par ceux qui, dans leur langue, se nomment Celtes, et dans la nôtre, Gaulois. Ces nations diffèrent entre elles par le langage, les institutions et les lois. Les Gaulois sont séparés des Aquitains par la Garonne, des Belges par la Marne et la Seine. Les Belges sont les plus braves de tous ces peuples, parce qu'ils restent tout à fait étrangers à la politesse et à la civilisation de la province romaine, et que les marchands, allant rarement chez eux, ne leur portent point ce qui contribue à énerver le courage : d'ailleurs, voisins des Germains qui habitent au-delà du Rhin, ils sont continuellement en guerre avec eux."

 

Comme César l'avait bien noté, il est donc manifeste que la Belgique constitue une zone spécifique depuis la plus haute antiquité, dont l'identité ethno-culturelle est celto-germanique, donc ni totalement celtique ni totalement germanique, mais les deux à la fois. Les peuples belges étaient donc constitués de Germains celtisés et de Celtes germanisés, les deux composantes étant chez eux si étroitement imbriquées qu'il est souvent difficile de les distinguer l'une de l'autre...

 

Les sources se rapportant spécifiquement à ces peuples germano-celtiques de la Gaule Belgique sont hélas assez rares.Néanmoins, il est tout à fait légitime de supposer chez eux un étroit syncrétisme non seulement sur les plans culturel, artistique, sociétal etc, mais aussi dans le domaine spirituel, où le Paganisme celtique s'est très certainement mêlé au Paganisme germanique, donnant ainsi naissance à une Tradition religieuse spécifique. Nous avons donc là un exemple tout à fait exceptionnel de symbiose entre germanité et celticité.

 

Un ensemble de peuples qui a profondément marqué la région

 

Au delà de l'image  fort sympathique  mais caricaturale -et souvent anachronique- qu'évoque dans l'esprit du grand public la fameuse bande dessinée "Astérix chez les Belges" , il faut bien se figurer que ces derniers représentent un ensemble de peuples fondateurs ayant marqué de façon indélébile l'ensemble des territoires qui constituent aujourd'hui tant le Royaume de Belgique que la France septentrionale,  du nord de la Seine jusqu'à l'ouest du Rhin. 

Parmi les peuples belges les plus marquants de l'actuel "nord de la France", Picardie et Nord-Pas de Calais, citons notamment, les Bellovaques, dont le nom a donné celui de Beauvais, leur ancien oppidum, les Ambiens (Amiens), les Suessions (Soissons), ou encore les Atrébates, qui ont donné leur nom à Arras (en flamand Atrecht), et qui sont même peut-être à l'origine du nom de l'Artois (à vérifier). Pour l'actuel Royaume de Belgique, on songera bien entendu aux célèbres Nerviens et Ménapiens, auxquels sont parfois identifiés respectivement, de façon quelque peu hâtive, les actuels Wallons et Flamands. Mais on pourrait tout aussi bien mentionner d'autres peuplades majeures telles que les Eburons, dont le territoire se situait dans l'actuelle province de Liège, ou encore les prestigieux Aduatuque, établis dans ce qui est aujourd'hui l'Ardenne.

Enfin, au niveau des grandes figures historiques signalons entre autres les chefs belges Ambiorix, roi des Eburons, Catuvolcos (dont le nom signifie "Loup de Guerre"), ainsi que le chef bellovaque Correos (ou Correus dans sa forme latinisée, voire Korreos, véritable "Vercingétorix belge" qui a donné beaucoup de fil à retordre aux envahisseurs romains, en poursuivant une résistance acharnée après la défaite d'Alésia, à la tête d'une coalition de peuples belges. Ce Correos a particulièrement marqué César, qui y fait allusion à plusieurs reprises dans sa "Guerre des Gaules".

 

Fameuse représentation des derniers instants de Correos, tenant tête aux Romains :

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La mort de Corréus (Correos/Korreos), gravure de D. Maillart, XIXème siècle

 
Cette brève présentation aura peut-être -du moins convient-il de l'espérer- su éveiller l'intérêt du lecteur ou de la lectrice pour les traces historiques, archéologiques, ethnologiques, linguistiques et toponymiques léguées par l'ensemble de ces peuples, qui ont tant contribué à forger un certain nombre de particularismes encore observables de nos jours, et qui ont ainsi grandement contribué à donner au Royaume de Belgique et à la France du nord et du nord-est une identité ethno-culturelle spécifique, tout à fait distincte du monde gaulois pris dans son ensemble.

 

Pour quelques précisions complémentaires, vous pourrez par exemple consulter la fiche Wikipedia relative aux anciens Belges : http://fr.wikipedia.org/wiki/Belges

Voir aussi la liste des peuples de la Gaule Belgique : http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_peuples_de_la_Gaul...

 Les livres et autres sources littéraires spécifiquement consacrés aux anciens Belges constituent hélas une denrée rare dans le contexte actuel, surtout lorsqu'il est question d'ouvrages de vulgarisation à destination du grand public. Néanmoins, et de façon bien entendu non exhaustive, signalons entre autres le livre d'Eugène Warmenbol "La Belgique gauloise : Mythes et archéologies", paru en 2010 aux Editions Racine, et qui traite plus spécifiquement des représentations symboliques de ce passé national, ainsi que de leur instrumentalisation par les autorités belges entre 1830 et la première moitié du XXème siècle, à travers les arts, l'architecture, les mythes fondateurs du pays etc. Et enfin, si d'aventure vous êtes de passage un de ces jours dans la jolie Province de Luxembourg, au cœur de l'Ardenne belge, ne manquez pas de faire un détour par la commune de Libramont-Chevigny, qui abrite un remarquable et fort sympathique petit Musée des Celtes ( http://www.museedesceltes.be ), dont je vous recommande chaudement la visite.

Hans CANY



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30/10/2011

HALLOWEEN / SAMHAIN, expression de la Tradition païenne d'Europe

HALLOWEEN, qu'est-ce que c'est, au juste ?
Simplement une soirée où l'on se
déguise "pour le fun" ?... Une fête pour les gosses ?... A l'intention des hilotes et des béotiens, je vais tenter de résumer à l'extrême ce qu'il en est véritablement.
Parce que pour moi, c'est important.

 

Tout d'abord non, ce n'est PAS une fête américaine, ni une fête "carnavalesque"/commerciale de création récente : ce sont les migrants des îles britanniques (anglais, mais surtout irlandais, gallois et écossais) qui l'ont exportée aux USA entre le XVIIème et le XIXème siècles, et c'est donc par cette voie qu'elle nous revient aujourd'hui en Europe continentale. C'est dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre, mais aussi pendant une bonne dizaine de jours avant et après cette date, qu'est célébrée dans une grande partie de l'Europe une fête païenne majeure baptisée "Halloween" dans la Tradition germano-celtique du monde anglo-saxon, et correspondant à la Samain/Samhain des Celtes. Contrairement à une croyance tenace, cette fête n'est pas non plus que l'apanage de l'Irlande et de la Grande Bretagne, puisqu'elle était également célébrée chez les Celtes continentaux et notamment en Gaule, sous le nom de Samonios.

Halloween/Sam(h)ain/Samonios, c'est tout simplement le nouvel an celtique. Halloween est également l'héritier d'une fête équivalente dans la tradition germano-nordique, et c'est en ce sens qu'elle constitue un des nombreux points de convergence entre les deux mondes culturels et civilisationnels que sont le monde germanique d'une part, et le monde celtique d'autre part, étroitement apparentés à plus d'un titre.

Cette célébration marque le passage de la partie lumineuse du cycle des saisons à sa partie sombre, partie sombre qui inaugure donc une nouvelle année (le passage inverse, de la partie obscure à la partie lumineuse, est célébré quant à lui dans la nuit du 30 avril au 1er mai : c'est alors la fête de Cetsamhain/Beltaine dans la Tradition celtique, ou "Nuit de Walpurgis"/Ostara dans la Tradition germanique, qui est en fait l'exacte réplique d'Halloween/Sam(h)ain/samonios, avec les mêmes implications, mais bien évidemment "inversées") .

Célébration de l'entrée dans la période la plus sombre de l'année et de la mort symbolique de la Nature, Halloween/Samain, tout comme Beltaine/Walpurgis, constitue une nuit "hors du temps", peuplée de forces obscures et au cours de laquelle le monde des morts et de l'au-delà interfère avec celui des vivants. Elle est marquée par l'errance de forces impalpables, de créatures ténébreuses et inquiétantes, au premier rang desquelles les sorcier(e)s maléfiques, les spectres, les revenants , les loups-garous, et autres monstres.

Elle est donc aussi la fête des morts et des esprits désincarnés, le Jour des Morts proprement dit se célébrant le 1er novembre (==> devenu la "Toussaint" des chrétiens. L'Eglise a tenté de récupérer cette tradition païenne de la Fête des Morts en la décalant officiellement au 2 novembre, mais les gens continuent de se rendre dans les cimetières le 1er, et non le 2 novembre : ce qui démontre bien la persistance de cette tradition ancestrale).

 Bref, à toutes celles et tous ceux qui se soucient de rétablir le lien avec leurs véritables racines spirituelles ancestrales, je souhaite donc une excellente célébration de cette nuit exceptionnelle, qu'il serait fort dommage de laisser tomber dans l'oubli, ou d'abandonner, vidée de son contenu véritable, aux seules récupérations profanes et commerciales !

Hans CANY


halloweenSAMHAIN.jpg


Pour en savoir plus à ce sujet, je vous recommande vivement la lecture
du remarquable "B.A.-BA HALLOWEEN" de Jean-Paul Ronecker
(Editions Pardès)

Une étude magistrale et captivante, fort bien documentée
tout en restant accessible à toutes et à tous.

hans cany,paganisme,identité & racines

18/01/2011

Pourquoi je suis "végé"

 

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Quelques petites précisions à titre purement informatif, juste pour que vous connaissiez  mieux la nature exacte de mon positionnement végétarien et "pro-animaux", lequel est d'ailleurs en partie lié à ma foi païenne (à l'instar des gens de PAGAN ANIMAL RIGHTS en Grande Bretagne, par exemple). Il ne faut pas voir là que "sensiblerie" -comme disent certains- plus ou moins inepte, mais bien l'expression de convictions profondes, basées non seulement sur mes croyances spirituelles (cycle des réincarnations, lois du karma), mais aussi et surtout sur des considérations d'ordre éthique, moral et philosophique.

 

Sachez avant tout que je suis en fait un peu plus que "simplement" végétarien. Je ne suis pas vegan à 100%, mais je m'en rapproche sensiblement.  Ma position est intermédiaire, disons. Je suis donc un végétarien radical, voire un végétarien "veganisant", comme on voudra. Non seulement je m'abstiens évidemment de toute chair animale (viande ou poisson), mais de surcroit je m'abstiens aussi de lait animal en règle générale (à de rares exceptions près), d'oeufs provenant d'élevages en batteries, et je refuse l'exploitation des animaux pour l'habillement (cuir, fourrure...), les pratiques rituelles (sacrifices religieux), la science/médecine/cosmétique (expérimentation animale) ou les "loisirs" (cirques, corridas, combats d'animaux, chasse etc).

 

Ma position n'a strictement rien à voir avec un vague et très généraliste "respect de toute vie". Elle se rapporte à la prise en compte de la vie sensible, au sens animal du terme (animal humain y compris, donc). Ce qui ne signifie pas pour autant que je ne tienne aucun compte de la vie végétale, entendons nous bien. Seulement, cette dernière n'étant pas pourvue des mêmes caractéristiques physiologiques (absence d'encéphale, de système nerveux, et donc absence de toute sensibilité physique et de conscience perceptive etc), il serait totalement absurde de la placer sur le même plan que la vie animale. Les deux formes de vie sont absolument  dissemblables, au moins à ce niveau. Mettre une salade sur le même plan qu'un boeuf n'a aucun sens. Les animaux sont tous des êtres sensibles, ont tous le droit fondamental de vivre et de disposer d'eux-mêmes. De plus, ils ne sont pas volontaires pour se faire sacrifier, tuer et/ou manger, pas plus qu'ils ne sont volontaires pour la vivisection (expérimentation animale), la corrida, etc etc. Ils ne sont pas des choses ni notre propriété, et nous n'avons pas à disposer de leurs vies ni à nier leurs intérêts et droits les plus élémentaires.

Au-delà du spécisme, il me semble essentiel de combattre la mentaphobie (préjugé qui consiste à ne pas admettre l'existence d'une pensée, d'une volonté et d'une conscience animales, pourtant réfuté par les dernières avancées scientifiques).

 

En outre l'être humain n'est autre qu'un primate, et comme tous les primates, il n'est absolument pas conçu, physiquement et naturellement, pour être un prétendu "prédateur". De toute façon, on vit parfaitement bien sans avoir à tuer d'autres animaux ni à consommer de chair de cadavres, contrairement aux espèces authentiquement carnivores et/ou charognardes. A ce sujet, lire par exemple cet article, suivi d'un entretien fort édifiant avec un médecin/nutritionniste renommé : http://lautjournal.info/default.aspx?page=3&NewsId=911 [SOMMES-NOUS CARNIVORES, OMNIVORES OU HERBIVORES ?] La question ne se pose donc même pas pour moi. Car à partir de là, c'est un faux débat : la chair animale n'est en aucun cas indispensable à l'alimentation humaine.

 

Voila donc, en résumé, quels sont les fondements de mon "engagement" à ce niveau.J'espère que ces quelques lignes vous auront permis de mieux connaître cet aspect particulier de ma personnalité, lequel n'est en fait pas si marginal que ça, beaucoup plus répandu que vous ne seriez peut-être tentés de le croire... 

 

Hans CANY

(13 août 2010 E.V.)

 

 

 

Abattage rituel et sacrifices sanglants

Alors que j'affiche très volontiers ma tolérance absolue en matière de spiritualité, au nom de la liberté de conscience la plus élémentaire, on me demande parfois quelle est ma position au sujet de l'abattage rituel et des sacrifices animaux effectués dans le cadre de telle ou telle pratique religieuse.Par ce petit texte, j'entends donc apporter une réponse parfaitement claire à cette question.

 

Je suis, bien sûr, très farouchement opposé à ce genre de "rites" barbares, d'où qu'ils viennent, et quelle que soit la religion dont se réclament ceux qui s'y adonnent, fussent-ils musulmans, juifs, païens ou n'importe quoi d'autre. Ces crimes abjects doivent être abolis.Je suis et resterai toujours absolument intraitable sur ce point.Je parle non seulement de l'abattage "rituel" des animaux dits "de boucherie", acte ignoble entre tous, mais aussi des divers sacrifices effectués à l'occasion de cérémonies.

 

A mon sens, la pratique du sacrifice animal ou humain relève de surcroit d'une conception spirituelle de très bas étage, qui confine à la superstition et à la bêtise pure et simple.Bien sûr, je comprends le principe de la chose : il s'agit de renvoyer le souffle de vie ou l'âme vers sa source créatrice, dans l'espoir de susciter l'attention de la divinité et de s'attirer ses bonnes grâces.Il n'en demeure pas moins que je trouve cela non seulement criminel, mais aussi immoral et totalement stupide.

Au nom de quoi Dieu (ou une quelconque divinité), pourvoyeur de vie (et parfois "tout Amour"), pourrait-Il être ravi que l'on ôte ainsi la vie et/ou l'âme qu'Il est censé avoir donné à une de Ses créatures, et qu'on la lui renvoie de façon violente et anti-naturelle ?!? Cela ne tient pas debout, c'est absurde. Et encore plus si la victime du sacrifice n'est pas consentante !!! (Il semblerait que dans certains cas, et dans diverses traditions, certains sacrifiés humains aient été parfaitement consentants. Ce qui est alors un "moindre" mal, mais bon...)

 

Chez de nombreux païens de toutes traditions, y compris chez la grande majorité des hindous, les sacrifices ont depuis longtemps pris la forme d'offrandes végétales et de nourriture. Et c'est très bien ainsi.

 

Pour moi, les musulmans ou juifs qui égorgent des moutons, comme les simili païens qui, à notre époque, s'adonnent ou voudraient s'adonner à des choses du même tonneau, ne sont que de beaux spécimens d'imbéciles et de fieffés salopards.

 

Tous les peuples, toutes les cultures et toutes les religions ont, à un moment ou un autre de leur existence, pratiqué le sacrifice humain et/ou animal. Mais arrive toujours un moment où il faut savoir faire preuve de discernement, en opérant une distinction entre ce qui est essentiel et conserve une valeur intemporelle d'une part, et ce qui porte clairement la marque de son temps et des moeurs qui y sont liées d'autre part... L'ancienneté (relative) d'une pratique n'est en aucun cas le gage de sa légitimité et de sa moralité, très loin s'en faut.

 

Le divin ne se trouve pas hors de nous, mais en nous. Il est non seulement le souffle de vie, mais aussi l'esprit, et ce que nous nommons quasi-instinctivement l'âme, sans même parfois pouvoir définir précisément cette dernière. L'esprit et... l'âme appartiennent à tout ce qui peut penser, à des degrés divers. Mais le souffle de vie, lui aussi parcelle du divin, réside en tout ce qui vit. Même en ce qui ne peut ni penser ni souffrir au sens animal du terme. Ce sont l'esprit et l'âme qui permettent de percevoir les sensations physiques et mentales : la douleur, la souffrance, le bien-être et les émotions, heureuses ou non.

 

TOUS les animaux, même les plus "primitifs" et les plus "insignifiants", sont au moins pourvus d'un esprit, qui en fait des êtres SENSIBLES, capables de se mouvoir et d'agir en fonction de leurs besoins, d'adapter leur comportement en fonction des circonstances, etc.

 

Et c'est pourquoi, à mon sens, toute conception spirituelle un tant soit peu élevée se doit de tenir compte de toute vie, mais aussi et surtout de toute vie sensible, à sa juste valeur.


Hans CANY, le 27 juillet 2010 E.V.


 

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Aux origines du LOUP-GAROU

Le terme de "loup-garou" a plongé bien des étymologistes dans la perplexité...
Cependant, je vais résumer la thèse qui, selon moi, est la plus plausible.

Tout d'abord, l'origine du mot "loup", pour sa part, ne fait guère de mystère : il s'agit d'un dérivé de l'ancien français "leu", lui-même provenant du latin "lupus" (==> nom latin du loup : canis lupus).

En revanche, c'est l'origine du mot "garou" qui parait souvent plus obscure. Pourtant, l'évidence s'impose, là aussi.
Le mot est tout simplement d'origine germanique.

L'ancienne racine germanique Wer/War (qui a donné dans l'anglais moderne "Were" et "War") semble avoir signifié "homme" à une époque reculée, non pas homme au sens commun du terme, mais homme avec une notion d'agressivité, de férocité guerrière (d'où l'anglais "War").
Dans certaines branches linguistiques germaniques, le "W" s'est muté en "G", ce qui arrive très fréquemment (pour prendre un exemple très commun, citons le prénom germanique "Wilhelm", qui a donné "Guillaume").

Ainsi, l'association des deux notions d' "homme féroce" et de "loup" a donné naissance à de multiples variantes dans les langues germaniques, pour désigner ce que nous nommons le loup-garou :

Vieux germain (dont anglo-saxon) : Warwulf et Werwulf
Allemand moderne : Werwolf
Flamand/Néerlandais moderne : Weerwolf
Anglais moderne : Werewolf
Francique : Waru-Wulf
Norrois : Varulf, puis Garwall
Vieux normand : Garwarf

Etc etc (il existe beaucoup d'autres variantes)

Or, le vieux français "garou" découle directement des termes norrois et normand de Garwall/Garwarf, dont il est une déformation, et qui signifie à lui seul "Homme-loup".

Ainsi, on peut dire que le terme français de loup-garou est un abus de langage, puisqu'il constitue en quelque sorte un pléonasme : littéralement, il signifie en effet "loup-homme loup" !

Pour l'anecdote, je ne résisterai pas au plaisir de mentionner aussi une autre petite variante linguistique, en rapport direct avec mes propres origines "nordistes".
En Picardie, le terme servant à désigner le loup-garou est "Louéroux", qui existe aussi sous la forme plus ancienne "Leuwarou".
La langue picarde, loin de n'être qu'un vulgaire patois comme on le croit trop souvent, est en fait une véritable langue, une langue d'Oïl tout comme le français à côté duquel elle s'est développée parallèlement, ce qui explique les nombreuses similitudes entre les deux idiomes.
Or, dans ce terme de "Leuwarou", vous pourrez noter que l'on retrouve non seulement "Leu" comme dans le vieux français, mais aussi "Warou", qui s'apparente évidemment à la vieille racine germanique "War/Waru/Wer", comme dans le francique "Waru-Wulf".
Ainsi, même en picard, on retrouve ce fameux pléonasme : "Leuwarou" = "Loup-Homme loup" !


Notons enfin que dans certaines langues celtiques, on trouve aussi d'assez curieuses similitudes.
Dans le vieux gallois, par exemple, "loup-garou" se dit "Guruol" ou "Guorguol", la première syllabe signifiant "homme", la seconde "loup"...

Hans CANY

 

 

Intimement liée au mythe lycanthropique, je ne peux manquer de signaler ici la thèse du "double astral", consciencieusement développée par Claude Lecouteux dans son étude universitaire "Fées, sorcières et loups-garous au Moyen-Âge" , et également abordée dans l'ouvrage d' Adam Douglas "Loup-garou, qui es-tu ?" .

Selon cette thèse, le mythe du loup-garou, d'essence chamanique, se perd véritablement dans la nuit des temps, et est intimement lié à la croyance au "Double".
D'après cette croyance très ancienne et très largement répandue, le monde onirique (celui des rêves), loin de n'être qu'une simple récréation ou divagation de l'esprit, constitue bel et bien une sorte de monde psychique parallèle, une réalité impalpable, dans une autre dimension que celle qui régit nos existences terrestres et concrètes. Dans certaines circonstances, un être humain peut, volontairement ou non, produire durant son sommeil un "double" (astral), lequel peut alors être vu au même moment en un tout autre endroit par des individus éveillés (phénomène de la bilocation). Ce "double" de la personne endormie peut soit revêtir son apparence habituelle, soit revêtir une apparence modifiée. Et ce "double" peut tout aussi bien ne se manifester que visuellement, de manière intangible et évanescente, que se matérialiser de façon plus concrète en certains cas. Ce principe de la projection d' un "double" peut ainsi apporter une explication plausible à nombre d'observation de "monstres" effectuées par des personnes sincères, ayant correctement interprété leurs visions et n'ayant souffert d'aucune forme d'hallucination.



A lire sur ce sujet précis :

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Fées, sorcières et loups-garous... Enchanteurs ou terrifiants, ces êtres mystérieux n'ont cessé de nous fasciner et demeurent encore présents dans nos récits, nos rêves et nos hantises. Mais de quelles croyances sont-ils la survivance ? Claude Lecouteux a décelé, dans les légendes germano-scandinaves et dans maints aspects de la culture européenne, une conception religieuse bien oubliée : l'âme, ou plutôt le Double, peut - sous une forme humaine ou animale - s'échapper du corps pendant le sommeil, la transe ou même le coma, puis réintégrer son enveloppe charnelle. Et si certains subissent, bien malgré eux, cet étrange voyage, d'autres, parfois accusés de sorcellerie, savent le provoquer. Etonnant archéologue de l'âme médiévale, Claude Lecouteux révèle l'origine et l'importance de la croyance au Double, et en saisit les métamorphoses à travers les siècles. Ainsi, loin d'être des fantaisies ou de vagues superstitions, fées, sorcières et loups-garous témoignent d'une vision ancienne - combattue, refoulée, mais cohérente - du monde et de l'au-delà.



SOMMAIRE :

. L'AME HORS DU CORPS
-Le voyage extatique
-Les extatiques païens
-Une singulière conception de l'âme

. LES DEGUISEMENTS DU DOUBLE
-Le double et les fées
-Double et sorcellerie
-La métamorphose, le double, le loup-garou

. VOIR LE DOUBLE
-Autoscopie
-L'ombre, le reflet, l'image



Claude Lecouteux est professeur de littérature et de civilisation du Moyen Age à l'Université de Paris IV-Sorbonne. Il a déjà publié, aux Editions Imago, Fantômes et Revenants au Moyen Age (1986), Les Nains et les Elfes au Moyen Age (1988), Démons et Génies du terroir au Moyen Age (1995), Mélusine et le Chevalier au Cygne (1997), Chasses fantastiques et Cohortes de la nuit au Moyen Age (1999), Histoire des vampires (1999), La Maison et ses Génies (2000), Le Mort aventureux (roman, 2003), Le Livre des grimoires (2002) et Le Livre des talismans et des amulettes (2005).






A lire également, cet excellent ouvrage qui traite de façon plus large des racines chamaniques du mythe lycanthropique :

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Enfin, si vous ne le connaissez pas déjà, un ouvrage de référence incontournable depuis plusieurs décennies, assez facilement trouvable à bas prix chez les bouquinistes ou sur eBay, où il apparait fréquemment :

"LOUPS-GAROUS ET VAMPIRES", de Roland Villeneuve


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HC

 

 

Un petit extrait du Satyricon de Pétrone (premier siècle de l' ère chrétienne). Il s'agit du tout premier texte littéraire faisant clairement allusion au loup-garou. Si l'on excepte bien évidemment le récit antérieur à propos de Lycaon métamorphosé en loup par Zeus, dans la mythologie grecque...
Le narrateur est un affranchi, qui relate une anecdote datant de l'époque où il était encore esclave.
Témoignage sincère rapporté par Pétrone, ou simple fantaisie littéraire, créée de toutes pièces par lui ? On ne le saura hélas jamais.




[LXII] Forte dominus Capuae exierat ad scruta scita expedienda. Nactus ego occasionem persuadeo hospitem nostrum, ut mecum ad quintum miliarium ueniat. Erat autem miles, fortis tanquam Orcus. Apoculamus nos circa gallicinia ; luna lucebat tanquam meridie. Venimus inter monimenta : homo meus coepit ad stelas facere ; sedeo ego cantabundus et stelas numero. Deinde ut respexi ad comitem, ille exuit se et omnia uestimenta secundum uiam posuit. Mihi anima in naso esse ; stabam tanquam mortuus. At ille circumminxit uestimenta sua, et subito lupus factus est. Nolite me iocari putare ; ut mentiar, nullius patrimonium tanti facio. Sed, quod coeperam dicere, postquam lupus factus est, ululare coepit et in siluas fugit. Ego primitus nesciebam ubi essem ; deinde accessi, ut uestimenta eius tollerem : illa autem lapidea facta sunt. Qui mori timore nisi ego ? Gladium tamen strinxi et in tota uia umbras cecidi, donec ad uillam amicae meae peruenirem. In laruam intraui, paene animam ebulliui, sudor mihi per bifurcum uolabat, oculi mortui ; uix unquam refectus sum. Melissa mea mirari coepit, quod tam sero ambularem, et : « Si ante, inquit, uenisses, saltem nobis adiutasses ; lupus enim uillam intrauit et omnia pecora tanquam lanius sanguinem illis misit. Nec tamen derisit, etiamsi fugit ; senius enim noster lancea collum eius traiecit. » Haec ut audiui, operire oculos amplius non potui, sed luce clara Gai nostri domum fugi tanquam copo compilatus ; et postquam ueni in illum locum, in quo lapidea uestimenta erant facta, nihil inueni nisi sanguinem. Vt uero domum ueni, iacebat miles meus in lecto tanquam bouis, et collum illius medicus curabat. Intellexi illum uersipellem esse, nec postea cum illo panem gustare potui, non si me occidisses. Viderint quid de hoc alii exopinissent ; ego si mentior, genios uestros iratos habeam. »

TRADUCTION :

[62] Par bonheur, mon maître était allé à Capoue pour liquider un lot de vieilles hardes. Saisissant l'occasion, je décide un hôte que nous avions à m'accompagner pendant cinq milles. C'était un militaire, fort comme un ogre. Nous nous débinons à la nuit, vers le chant du coq : la lune éclairait comme en plein jour. Nous arrivons entre les tombeaux ; voilà mon homme qui s'écarte du côté des stèles ; moi, je m'assieds en fredonnant un air, et je compte les stèles. Et puis, en me retournant vers mon compagnon, je le vois qui se déshabille et qui dépose tous ses habits sur le bord de la route. J'avais la mort au bout du nez ; je ne remuais pas plus qu'un cadavre. Pour lui, il se mit à pisser autour de ses vêtements, et aussitôt il se changea en loup. Ne croyez pas que je blague : je ne mentirais pas pour tout l'or du monde. Mais, pour en revenir à mon histoire, une fois changé en loup, il pousse un hurlement et s'enfuit dans les bois. Moi, tout d'abord, je ne savais où j'étais ; puis, je m'approchai pour emporter ses habits ; mais ils s'étaient changés en pierre. Si jamais homme dut mourir de frayeur, c'était bien moi. Pourtant, je tirai mon épée, et tout le long de la route j'en frappai les ombres jusqu'au moment où j'arrivai à la ferme de ma maîtresse. Quand j'entrai, j'étais pâle comme un spectre ; j'ai bien failli claquer pour de bon ; la sueur me ruisselait par l'enfourchure ; mes yeux étaient morts, j'ai bien cru ne jamais me remettre. Ma brave Mélissa s'étonna de me voir en route à pareille heure : « Si tu étais venu plus tôt, me dit-elle, au moins tu nous aurais donné un coup de main ; un loup est entré dans la ferme et toutes nos bêtes, il les a saignées comme un boucher. Mais cela lui a coûté cher, bien qu'il ait pu s'échapper : car un de nos esclaves lui a passé sa lance à travers le cou. » Quand j'ai entendu ça, il n'a plus été question pour moi de fermer l'œil, mais sitôt le jour venu, je me sauvai chez notre maître Gaïus, comme un cabaretier qu'on aurait dévalisé. Et arrivé à l'endroit où les vêtements s'étaient changés en pierre, je n'ai plus rien trouvé que du sang. Mais, quand je fus rentré chez nous, le militaire gisait dans son lit, soufflant comme un bœuf, et un médecin lui pansait son cou. J'ai compris que c'était un loup-garou ; et à partir de ce moment, on m'aurait tué plutôt que de me faire manger un bout de pain avec lui. Libre aux autres d'avoir leur opinion là-dessus : mais moi, si je mens, que tous vos Génies me confondent. »
(Alfred Ernout)
Pour preuve que le loup-garou n'a pas toujours et systématiquement été considéré comme une créature maléfique, "LES CHIENS DE DIEU", de Gaël Milin (Editions BRETAGNE, 1993) : une étude portant sur la représentation du Loup-Garou en Occident entre le XIème et le XXème siècles, et qui met tout particulièrement l'accent sur le cas breton :



Comment un même personnage (le loup-garou) peut-il être représenté, selon les documents, selon les époques, comme un bon chevalier aimé de son roi (Bisclavret, Mélion), comme un sorcier anthropophage, ayant passé un pacte avec Satan, et, comme tel, promis au bûcher (XVIe-XVIIe siècles), ou encore comme un « chien de Dieu », luttant héroïquement contre sorcières et sorciers pour récupérer les semences et assurer ainsi la prospérité et d’abondantes récoltes ?
C’est de cette interrogation qu’est né le présent ouvrage qui s’attache à décrire et analyser la réprésentation du loup-garou en Occident du Moyen-Age jusqu’à nos jours.


Cet ouvrage a été rédigé par un littéraire, médiéviste romaniste, lecteur passionné des grands collecteurs bretons du XlXe siècle (Luzel, Sébillot...), travaillant au sein du C.R.B.C., laboratoire du CNRS, fondé par un historien, spécialiste de la Civilisation de la Bretagne (Yves Le Gallo), dirigé par un directeur de recherches en ethnologie de la Bretagne (Donatien Laurent).

La représentation du loup-garou y est analysée dans un esprit pluridisciplinaire, (inspiré de l'histoire des mentalités, mais adapté à la spécificité de chaque corpus), depuis le Moyen Age (et les lais bretons) jusqu'à l'époque moderne (contes oraux, récits de croyances collectés, pour l'essentiel, en Bretagne).



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Les jours de la semaine, un héritage païen

Avez-vous déjà noté les étonnantes similitudes et correspondances symboliques entre les noms que portent les jours de la semaine dans les différentes langues européennes ?...

Au-delà des évidentes parentés entre les langues de souche germanique (comme par exemple l'anglais et l'allemand), force est de constater, à quelques exceptions près, leurs remarquables concordances sur le plan symbolique, non seulement de par les noms des planètes auxquelles chaque jour fait référence, mais également et surtout de par les divinités et leurs attributions qui y sont associées.

Pour ne prendre qu'un exemple très simple, examinons de plus près les correspondances de ces noms entre trois langues européennes bien connues, le français, l'anglais, et l'allemand :



Français : Lundi ("Jour de la Lune")

Anglais : Monday ("Jour de la Lune")

Allemand : Montag ("Jour de la Lune")



Français : Mardi ("Jour de Mars", dieu de la guerre)

Anglais : Tuesday ("Jour de Tyr", dieu de la guerre)

Allemand : Dienstag  (« jour de Thincsus »), dieu de la guerre)



Français : Mercredi ("Jour de Mercure")

Anglais : Wednesday (Wodan's Day, "Jour de Wodan" ==>correspondance Mercure-Lug-Wodan/Odin)

Allemand : Mittwoch ("Milieu de la semaine" ==> sans correspondance)



Français : Jeudi ("Jour de Jupiter", dieu de la foudre)

Anglais : Thursday ("Jour de Thor", dieu de la foudre)

Allemand : Donnerstag ("Jour de Donar/Thor", dieu de la foudre)



Français : Vendredi ("Jour de Venus", déesse de l'amour)

Anglais : Friday ("Jour de Freya", déesse de l'amour)

Allemand : Freitag ("Jour de Freya", déesse de l'amour)



Français : Samedi ("Jour de Saturne")

Anglais : Saturday ("Jour de Saturne")

Allemand : Samstag ("Jour de Saturne")



Français : Dimanche ("Dominus Dies", interprétation chrétienne tardive où le Dieu biblique remplace le Dieu Soleil)

Anglais : Sunday ("Jour du Soleil")

Allemand : Sonntag ("Jour du Soleil")




Loin d'être le fruit de coïncidences liées aux hasards de l'évolution linguistique, ce fait en apparence anodin ne l'est pas du tout, puisqu'il illustre non seulement la pérennité des symboles mythologiques païens jusqu'à l'époque actuelle , mais aussi et surtout les étroites affinités spirituelles et culturelles ayant persisté de tous temps entre les divers peuples apparentés à l'indo-européanisme (quelles que soient les branches auxquelles se rattachent leurs langues respectives : germaniques, latines, celtiques, etc).

Le patrimoine spirituel et culturel de tous les peuples européens constitue bel et bien un creuset civilisationnel commun. Et c'est à nous, Européen(ne)s modernes, dépositaires de ces traditions ancestrales, qu'il incombe de retrouver la trace d'une mémoire trop longtemps occultée. Car, pour paraphraser Nietzsche, l'avenir appartient aux peuples qui auront la plus longue mémoire...

 

Hans CANY


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Nos racines franques

Un ouvrage incontournable, au sujet notamment de l'héritage des Francs, qui léguèrent rien de moins que leur nom à la France:



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PRESENCE GERMANIQUE EN FRANCE
Auteur: Hubert Kohler
Editions: L'Aencre
Pages: 287


A l'heure où la France s'engage dans la construction européenne, de nombreux Français s'interrogent quant à l'avenir et à l'identité de leur pays. Trop longtemps, de la diversité des apports constitutifs du peuple français, des thèses diverses et sectaires n'ont voulu retenir que l'élément latin ou celtique, négligeant le fait que le nom même de France est celui d'un conquérant germanique. Au-delà du symbole, et sans parti pris, l'auteur est allé rechercher, grâce aux données modernes de la toponymie, de l'hématologie et de l'anthropologie, quelle était la part réelle des Francs et des autres groupes germaniques dans la substance française.

 

 

 

 NOTE PERSONNELLE :

 

Les rois de France, et avec eux toute la noblesse/aristocratie française, se sont de tous temps réclamés de la lignée directe des Francs, et par-là même de mystérieuses origines "troyennes"...
Un mystère qui n'en est pas véritablement un, en fait.
Les sources concernant  les Francs avant les "Grandes invasions" sont hélas fort rares, et il serait particulièrement intéressant de retrouver des informations se rapportant à leur spiritualité païenne, qui de toute évidence devait se rapporter à la Tradition germano-nordique, comme chez tous les Germains.
Concernant la fable des origines "troyennes", il me semble évident que ce mythe a été construit de toutes pièces à des fins stratégiques/politiques, et qu'il s'est surtout imposé à partir de la "conversion" opportuniste de Khlodwig (plus connu sous la forme romanisée Clovis) au christianisme, en 496. Ce mythe s'est par la suite instauré avec les dynasties mérovingienne puis carolingienne, et a en effet perduré dans la lignée des rois de France jusqu'au XVIIIème siècle.
L'objectif de cette fable plus que douteuse ne fait guère de doute. Les Francs, qui sont devenus les plus "romanisés" des Germains, avaient en effet pour ambition de prendre la relève du défunt Empire Romain d'Occident. Pour asseoir la légitimité de cette prétention, quoi de mieux que d'adopter officiellement la religion de l'Eglise de Rome, et de mettre en avant ces prétendues "origines troyennes", qui les assimilaient de facto aux racines mythiques du peuple romain (Enée etc) ?...
Les dessous de la manoeuvre me semblent on ne peut plus claires. Je pense qu'on ne peut décemment pas ajouter foi à cette légende, et que les Franks étaient juste d'ascendance germanique, comme tous les autres peuples assimilés. Et cela, même s'il est exact qu'ils se sont très tôt latinisés/romanisés, par pur intérêt.
La langue franque a cependant perduré dans la lignée royale jusqu'à l'avènement de Hugues Capet, en 986, premier roi de France a ne plus avoir su parler germanique.

En tout cas, il est souvent dit qu'avant cette romanisation, les Francs ignoraient l'écriture, ne s'appuyant que sur la tradition orale. D'où l'extrême rareté des sources anciennes précises les concernant....  Ceci dit, il serait intéressant de savoir s'ils ont anciennement fait usage des runes par exemple, au moins à des fins symboliques et/ou magiques.
Personnellement, je m'intéresse beaucoup aux Franks/Francs, surtout en ce qui concerne la période antérieure à leur christianisation.

J'ajoute que je m'insurge contre la vulgate officielle qui prévaut depuis peu (politiquement correct oblige...), et qui affirme que finalement, les "Grandes invasions" n'auraient pas été si importantes que cela numériquement parlant, que les peuples en question n'auraient laissé que peu ou pas de traces de leur passage, et autres fariboles. Les Francs, entre autres, ont été beaucoup plus nombreux à s'implanter dans les régions nord que ce que les thèses à la mode et certains historiens "autorisés" prétendent actuellement. Dans le cas contraire, il est bien évident qu'ils n'auraient pu laisser autant de marques sur les plans toponymique, linguistique, hématologique etc

 

Hans Cany

 

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Tolérance chrétienne...

Certain(e)s, par préjugé antireligieux et/ou par méconnaissance manifeste du sujet, s'imaginent allègrement que les différentes formes de spiritualité païennes ne sont que des religions fonctionnant de la même façon que les trois grandes religions monothéistes officielles, prétendant chacune détenir «la vérité» seule et unique, imposer leurs vues de façon universelle au nom de dogmes figés et centralisés, ne tolérant ni l'incroyance, ni l'existence d'autres croyances, etc etc. En réalité, rien n'est plus inexact, et ce sont bien au contraire les païens qui, victimes de leurs propres principes fondamentaux en matière de tolérance et de liberté de conscience, ont depuis des siècles subi l'intolérance et les pires persécutions de la part des religions dites «révélées», dès lors que celles-ci ont eu les moyens d'imposer leurs diktats.

Au contraire de ces dernières, il n'existe en effet aucune velléité de prosélytisme de la part des divers courants du paganisme dont certains existent encore aujourd'hui (traditions celto-druidique, germano-nordique, greco-romaine, Wicca, shamanismes, Hindouisme, etc).
Par exemple, comme le fait remarquer avec raison le site de l'Assemblée Universelle des Druides d'Arduina (Source : http://www.druides-arduina.org/index.php ) :

"Le druidisme moderne est une Tradition philosophique inspirée du druidisme antique qui récuse toute assimilation à une quelconque religion, secte, ou idéologie politique.
Le druidisme soutient l’idée du libre choix. Il réprouve toute forme d’intolérance et d’exclusivité culturelle ou religieuse.
Fondamentalement initiatique, la Tradition druidique évite le prosélytisme ostentatoire et ne cherche pas à convertir."



Le fait est que jamais les divers paganismes n'ont cherché à imposer leur foi à d'autres peuples (Croisades, missionnaires, guerres "saintes"...), ni n'ont persécuté les hérétiques ou les incroyants au sein de leurs propres peuples (Inquisition, bûchers, procès religieux...).
Il est donc bien évident qu'en matière de tolérance, au moins à ce niveau, aucune comparaison n'est possible avec les 3 grandes religions "du Livre"...

Aussi, pour information et pour mémoire, je vous invite à prendre connaissance ci-dessous d'une petite liste non-exhaustive des agissements perpétrés depuis environ 2000 ans par l'Eglise chrétienne pour asseoir sa domination aux dépens des païens, tant en Europe qu'au Proche Orient, en Afrique et dans le Nouveau Monde.
Cette chronologie est forcément incomplète, ne s'attardant que sur quelques faits marquants et significatifs tout autant que symboliques. Elle ne peut bien sur pas se permettre de développer longuement chaque événement. En outre, ne sont pris en compte ici -car c'est le sujet traité- que les faits concernant directement le paganisme. Il y aurait bien sûr beaucoup à dire, aussi, sur les multiples crimes et exactions commis par l'Eglise tout au long de son histoire contre les diverses hérésies chrétiennes, contre les incroyants, ainsi que contre les tenants d'autres religions monothéistes rivales. Mais tel n'est pas le but de l'énumération qui suit. Elle a simplement pour objet de vous montrer de quelle façon, depuis la christianisation de l'Empire romain jusqu'à nos jours, cette religion « d'amour et de tolérance» n'a supplanté le paganisme qu'aux moyens de la force, de la contrainte, de l'imposition, du crime et de la terreur de masse.
Comme vous le verrez, celles-ci vont crescendo, et cette chronologie est on ne peut plus édifiante... Bonne lecture.

H.C.


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2000 ANS DE RELIGION D'AMOUR ET DE TOLERANCE CHRETIENNE : LE MARTYROLOGE DES PAÏENS



+ 323 : L'empereur romain Constantin, premier souverain ouvertement favorable aux chrétiens, ordonne la destruction du temple d'Aphrodite à Aphaca, au Liban, et du temple de Mambré en Palestine. Ces temples sont censés «profaner le lieu où est apparu Abraham»...

+ 326 : Destruction du temple d'Asclepios à Aigeai, en Cilicie.

+ 330 : Fermeture du temple de Belenos-Apollon à Bayeux, en Gaule.

+ 346 : Première interdiction des cultes païens.

+ 353 (1er aout) : Défaite du dernier prince païen, Magnence, face à Constance II.

+ 354 (1er décembre) : Interdiction sous peine de mort de faire des sacrifices dans l'enceinte de temples païens.

+ 357 : Le dernier ex-voto est consacré dans le temple d'Apollon à Rome.

+ 358 (19 décembre) : Interdiction de tous les rites utilisant des statues comme support.

+ 363 (26 juin) : Mort de l' Empereur Julien, dernier empereur romain païen , qui avait tenté de restaurer le paganisme.

+ 364 (août) : Valentinien signe le dernier édit de tolérance envers les païens.

+ 365 : Règne éphémère de Procope, dernier empereur romain païen d'Orient.

+ 367 : Malgré les protestations du Pape, le Préfet de Rome, le païen Vettius Agorius Praetextatus, fait restaurer le portique des Douze Olympiens.

+ 370 (12 mars) : Exécution de Maxime d'Ephèse (philosophe et théurge, ancien conseiller de l'Empereur Julien), ainsi que du philosophe Simonidès.

+ 371 : Début de la christianisation officielle de la Gaule par Saint Martin : début de la destruction -souvent sous la contrainte- de lieux sacrés, de temples, d'arbres, de fontaines...

+ 383 : Influencé par Saint Ambroise, l' Empereur Gratien abandonne le titre de Pontifex Maximus, et supprime les dernières subventions versées à des prêtres païens.

+ 384 : Première majorité «chrétienne» au Sénat de Rome. Multiplication des conversions opportunistes, dictées par l'intérêt mais aussi par la crainte.

+ 386 : L'intervention de l'armée est nécessaire pour détruire les temples païens de Palmyre et d'Apamée. Partout, des milices chrétiennes terrorisent l'Egypte, le Liban, la Syrie...

+ 390 : Plaidoyer païen du Préfet de Rome Symmaque, et discours «Pro templis» du dernier grand rhéteur grec Libanios, ami fidèle de Julien.

+ 391 (24 février) : Interdiction des cultes païens à Rome.

+ 391 (26 juin) : Interdiction des cultes païens en Egypte. Destructions massives, notamment celle du Sérapeion d'Alexandrie, malgré la résistance de la population et du philosophe Olympios. Répression des révoltes, fuite des fidèles...

+ 392 : Mort de Tatianos, dernier Préfet du Prétoire non chrétien.

+ 392 (15 mai) : Le roi franc Arbogast, un païen, prend le pouvoir à Rome avec l'aide de plusieurs grandes familles romaines restées fidèles à leur foi païenne, les Symmachi et les Flaviani.

+ 392 (8 novembre) : Interdiction par Théodose de tous les cultes païens, et suppression de la liberté de pensée. Ce souverain chrétien ordonne la fermeture et la destruction de tous les temples.

+ 393 : Interdiction des Jeux Olympiques.

+ 394 (5 septembre) : Défaite d'Arbogast, qui arbore des étendards frappés du portrait d'Hercule. Fin de la dernière tentative de restauration païenne, et épuration de l'aristocratie romaine par les chrétiens.

+ 398 : Porphyre (le «saint» chrétien, pas le philosophe auteur du «Contre les Chrétiens» !) fait fermer les temples de Gaza.

+ 399 : Le Préfet de Damas reçoit l'ordre de raser les temples ruraux. Début d'une vague de destructions de temples païens en Afrique du Nord, avec la bénédiction de Saint Augustin. Répression aussi des révoltes populaires qui font suite à ces destructions.

+ 402 : Destruction des derniers temples de Gaza, et nouvelle répression des révoltes suscitées par cette destruction.

+ 405 : Saccage des temples de Phénicie par des moines chrétiens.

+ 408 : Confiscation des revenus des derniers temples.

+ 408 (14 novembre) : Edit interdisant l'accès de la haute administration romaine aux non chrétiens. En Italie, le comte Générid s'oppose à son application.

+ 410 : Dernier culte druidique attesté en Gaule armoricaine.

+ 410 (24 août) : Le Wisigoth Alaric, dont les hommes sont officiellement «chrétiens», fait le siège de Rome. Le Pape refuse l'aide des païens pour protéger la ville. Après la chute et le pillage de Rome, les païens survivants sont dénoncés par leurs voisins chrétiens aux envahisseurs...

+ 415 : Assignation des prêtres païens à résidence, et confiscation de leurs biens en Afrique. Assassinat d' Hypathie, poétesse et philosophe païenne née en 370, par des moines chrétiens à l'instigation de l'évêque Cyrille d'Alexandrie. Elle est lynchée, massacrée à coups de tessons. Les morceaux de son corps déchiqueté sont exhibés dans les rues puis brûlés.

+ 416 (7 décembre) : Les païens sont exclus de l'armée, de l'administration et de la Justice.

+ 423 : Les empereurs Honorius et Théodose II promettent protection aux païens «qui se tiendront tranquilles»...


+ 431 : Le Concile d'Ephèse décide de fixer dans cette ville le lieu d'enterrement officiel de la mère de Jésus. Les nombreux temples de cette ville, voués à la déesse Artemis, et dont le rayonnement s'étend sur tout le monde antique, sont saccagés et détruits : il faut faire place aux églises !

+ 435 : La peine de mort est de nouveau promise aux païens pratiquants. Un nouvel édit ordonne la destruction des temples encore intacts.

+ 438 (31 janvier) : Confirmation de la loi prévoyant la peine de mort pour les païens.

+ 451 (4 novembre) : La peine de mort prévue pour les pratiquants est étendue au propriétaire du local où a lieu le culte.

+ 455 : pillage de Rome par Genséric.

+ 475 : Dans la plaine du Landry, à l'emplacement d'un ancien lieu de culte druidique, est construite la première abbaye chrétienne de Catulliacum dédiée à Saint Denis.

+ 476 : Fin officielle de l'Empire romain d'Occident.

+ 482/488 : Dernières révoltes païennes en Asie Mineure. Le poète païen Pampréprios est décapité en 488.

+ 485 (27 avril) : Mort du philosophe grec Proclos à Athènes. C'était le dernier grand philosophe non chrétien.

+ 486 : Chasse aux temples clandestins d'Isis en Egypte. Assassinat du dernier des grands généraux païens, Marcellinus, vainqueur des Vandales en Sicile et en Sardaigne.

+ 496 (21 décembre) : Chlodwig, plus connu sous le nom latinisé de Clovis, roi des Francs, choisit de se faire «chrétien» pour obtenir le soutien de l'Eglise. Conversion officielle obligatoire de son armée et de l'ensemble de ses sujets.

+ 515 : Christianisation totale de la région de la Mer Morte. L'Empereur Justinien rend le baptême obligatoire, et renouvelle la peine de mort prévue pour les non chrétiens.

+ 529 : Justinien ferme l'école platonicienne d'Athènes. Certains philosophes s'enfuient en Perse, où ils créent une école néo-platonicienne païenne à Harrân. Elle survivra jusqu'au Xième siècle.

+ 537 : Fermeture officielle du temple d'Isis à Philae, dans le sud de l'Egypte, après une longue série de persécutions à l'encontre des païens qui s'y étaient réfugiés.

+ 542 : Jean d'Ephèse est nommé prévôt préposé aux païens d'Asie Mineure. Il s'ensuit aussitôt une vague de persécutions anti-païennes sans précédent.

+ 550 : Christianisation totale de la Galice et de la Sardaigne.

+ 555 : Fin du culte de Baal à Baalbeck, au Liban.

+ 573 : Bataille d'Armtered près de Carlisle, en Grande Bretagne. Fin du dernier royaume païen de la région. Le druide Merlin s'enfuit en Ecosse.

+ 580 : L'empereur Tibère déclenche une nouvelle vague de persécutions anti-païennes, qui est particulièrement féroce au Liban. Des milliers de païens sont arrêtés, torturés, crucifiés. Parmi eux, le gouverneur d'Antioche, Anatolios, surpris en train de prier Zeus. C'est la première Inquisition connue.

+ 582 : L'Empereur Maurice relance les persécutions et les tortures.

+ 589 : Le Concile de Narbonne condamne l'usage de dédier le jeudi à Jupiter (jeudi = jour de Jovis, Jupiter)

+ 625 : Le Concile de Reims condamne les chrétiens qui participent aux festins des païens.

+ 743 : Le Concile de Lestines condamne les «superstitions vivaces» païennes («Sacra Iovis et Mercuri...»).

+ 772 : Charlemagne commence la christianisation forcée des Saxons. Destruction de l'arbre sacré Irminsul, dans le lieu de culte d'Eresburg.

+ 782 : Massacre de Werden, toujours à l'instigation de Charlemagne. Plus de 4500 Saxons ayant refusé d'être baptisés sont massacrés.

+ 789 : Loi interdisant les cultes rendus aux arbres, pierres et fontaines.

+ 794 : Une loi impose de couper tous les arbres sacrés.

+ 800 : Charlemagne ordonne la destruction de toutes les «pierres païennes». Beaucoup de mégalithes sont alors renversés, et parfois enterrés.

+ 850 : Christianisation des derniers villages païens du Péloponnèse, dans le sud de la Grèce.

+ 867 : Une loi capitulaire de Louis le Débonnaire est promulguée contre «Diane, les sorcières, et le retour de l'idolâtrie»...

+ 950 : Fermeture du temple païen de Carrhae, le dernier en Orient devenu entre temps terre d'Islam...

+ 966 : Christianisation forcée de la Pologne.

+ 978 : Mort de Domnal Hua, dernier roi d'Irlande ayant encore des druides à sa cour.

+ 989 : Baptême du prince Vladimir en Russie.

+ 997 : Christianisation de la Hongrie.

+ 1037 : Dernières révoltes païennes en Pologne.

+ 1047 : Le futur Guillaume le Conquérant défait une armée de Normands païens au Val des Dunes.

+ 1050 : Fermeture de l'école néo-platonicienne de Carrhae par les Turcs seldjoukides. Fin de la christianisation officielle de la Scandinavie.

+ 1230-1283 : Une série de bulles papales autorise les chevaliers teutoniques à mener croisade en Prusse et dans les Pays baltes. Ce prétexte les autorise à germaniser, christianiser et/ou exterminer les tribus borusses (vieux Prussiens) de la région.

+ 1386 : L'annexion de la Lituanie païenne par la Pologne chrétienne met fin au dernier royaume païen d'Europe.

+ 1409/1410 : La Samogitie, une province du nord-est de la Lituanie qui est restée majoritairement païenne, se révolte. Les Chevaliers teutoniques interviennent, mais sont battus à la bataille de Tannenberg par une coalition de Polonais et de Lituaniens.

+ 1452 : Mort du philosophe byzantin Georges Gémiste Pléthon, considéré par certains comme le premier des «néopaïens».

+ 1453 : Fin officielle de l'Empire romain d'Orient.

+ 1493 : Début de la christianisation forcée des Indiens d'Amérique. Point de départ d'un véritable ethnocide à très grande échelle, commençant notamment par la destruction des civilisations païennes d'Amérique du Sud (Incas) et d'Amérique Centrale (Aztèques).
En Europe, le Concile de Trente lance une nouvelle vague de christianisation des campagnes (preuve qu'elles n'étaient alors pas aussi chrétiennes qu'on tend trop souvent à le croire !), qui durera plus d'un siècle.

+ 1850 : Début des missions d'évangélisation (parfois soutenues par les armées coloniales) en Afrique et en Asie.

+ 1937 (14 mars) : Le Pape Pie XII proclame : «Notre Dieu [...] n'admet ni ne peut admettre à côté de Lui aucun autre dieu» (Encyclique «Mit brennender Sorge»).

+ 1943 : Le régime collaborationniste de Vichy, notoirement catholique et conservateur, interdit la revue néo-druidique bretonne «KAD»

+ Années 1930 et 1940 : En Allemagne, le régime hitlérien, dont certains hauts dignitaires sont chrétiens, persécute et interdit de nombreuses associations et publications néopaïennes.

+ 1988 : Ouverture d'écoles coraniques dans les derniers villages païens Kalash au Pakistan.
En matière de persécutions et de conversions plus ou moins forcées des païens, l'Islam n'a en effet jamais rien eu à envier au Christianisme...

+ 1989 : Agitation de diverses sectes chrétiennes américaines contre l'existence d'associations néopaïennes.


Etc etc.

paganisme,religions

21:34 Publié dans Histoire, Spiritualité | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : paganisme, religions |  Facebook | | | |

INKUBUS SUKKUBUS : Pagan Gothic Rock

Je vous livre ci-dessous la traduction française de passages choisis, parmi les plus significatifs, de l'interview que j'ai réalisée en 1996 avec Candia, chanteuse du groupe musical britannique INKUBUS SUKKUBUS, de sensibilité wiccane. Bonne lecture !

;-)

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Résolument païen et sensibilisé aux relations unissant l'être humain à la Terre-Mère, le groupe INKUBUS SUKKUBUS fut crée sur l'initiative de Tony McKormack, également fondateur dans les années 80 du groupe Punk Rock pré-Gothique THE SCREAMING DEAD.Celui-ci rencontra la chanteuse Candia en 1988. Se découvrant des centres d'intérêts communs, portant sur des thèmes tels que le paganisme, la Sorcellerie, et le vampirisme, Candia et Tony unirent leurs efforts pour donner naissance à INCUBUS SUCCUBUS, orthographe primitive du nom de leur nouvelle formation musicale. Dès lors, le groupe distille un rock gothique très mélodique, appuyé par une enchanteresse voix féminine. Un premier single baptisé "BELTAINE" voit bientôt le jour. Peu après, le groupe se sépare, mais Tony et Candia en assurent la continuité sous le nom de CHILDREN OF THE MOON.En décembre 1991, le batteur originel, Bob, les rejoint, ce qui conduit à la renaissance d' INCUBUS SUCCUBUS. Les concerts débutent alors et la totalité des titres de la période CHILDREN OF THE MOON sont édités sur une cassette baptisée "BELTAINE".D'autres albums suivirent: "BELLADONNA & ACONITE" (1992), réalisée plus tard sur CD en 1993, le CD "WYTCHES" (1994), et "HEARTBEAT OF THE EARTH" (1995).C'est au printemps 1995 que le groupe choisit définitivement de modifier l'orthographe de son nom, au profit D'INKUBUS SUKKUBUS.En 1996, leur notoriété va sans cesse croissante à travers toute l'Europe, et l'interview qui suit, réalisée en mai 1996 avec Candia, démontre, si besoin était, la portée du message spirituel délivré à travers leur musique.

 

 

 

VOUS ETES SOUVENT DÉCRITS EN TANT QUE GROUPE DE "PAGAN GOTHIC ROCK". ACCEPTEZ-VOUS CETTE DÉFINITION ?

 

CANDIA: Nous sommes Païens, l'état d'esprit est nettement Gothique, et le style musical est généralement rock, donc, oui, c'est une appellation honnête, et nous l'acceptons en toute tranquillité...

 

 

 

CERTAINS DE VOS TEXTES SONT TRÈS VIRULENTS A L'ENCONTRE DES EGLISES CHRÉTIENNES, EN RAISON DE LEUR INTOLÉRANCE, ET A CAUSE DE TOUTES LES EXACTIONS CRIMINELLES DONT ELLES SE SONT RENDUES COUPABLES AU COURS DE L'HISTOIRE. PEUX-TU EXPLIQUER CE CONCEPT ?

 

CANDIA: Les chansons expriment les abus de pouvoir commis par l'Eglise chrétienne, le pouvoir et la hiérarchie, et les crimes commis par l'abus de ce pouvoir. Nous pensons qu'il existe un réel besoin de rappeler aux gens les horreurs perpétrées au nom du christianisme, à l'heure où l'on nous fait constamment gober une "image positive" de l'action de l'Eglise. Il y a de tels hypocrites !... Notre discours ne vise pas l'enseignement du Christ, mais les individus corrompus qui ont déformé ses enseignements pour satisfaire leurs propres désirs.

 

 

 

QUELLES SONT VOS CONCEPTIONS PERSONNELLES DU PAGANISME ? QUEL EST VOTRE POINT DE VUE SUR DES MILIEUX TELS QUE LE NEO-DRUIDISME, ET SUR LE RENOUVEAU ACTUEL DE LA SPIRITUALITÉ PAÏENNE ?

 

CANDIA: J'ai toujours éprouvé une forte affinité à l'égard du paganisme. Lorsque j'étais enfant, j'avais des croyances que j'ai plus tard été en mesure d'identifier comme étant des croyances et idéaux païens. La spiritualité païenne est pour moi une spiritualité du rapport à la terre, de la sensibilité à notre environnement, au naturel et au surnaturel. L'esprit païen doit être un esprit ouvert, prêt à accepter toute possibilité. La magie requiert l'absence du cynisme de tous les jours, qui peut parfois être un sérieux problème ! La Witchcraft (= sorcellerie) et le druidisme sont des noms pour une forme de spiritualité qui fonctionne avec les puissances de la nature, pour reconnaître les changements des saisons, les changements à l'intérieur de nous mêmes à différents moments de l'année et de nos vies, et la magie qui réside en toute chose, à l'intérieur comme à l'extérieur. Le regain d'intérêt pour l'écologie, la spiritualité et le paranormal, sont des manifestations très positives d'un intérêt renouvelé, et moins égoïste, qui est l'essence du Paganisme.

 

 

 

ET QUELLE EST VOTRE OPINION A PROPOS DE COURANTS SPIRITUELS TELS QUE LA WICCA (EGALEMENT NOMMÉE "WITCHCRAFT"), A LAQUELLE BEAUCOUP DE GENS VOUS ASSIMILENT SOUVENT ?

 

CANDIA: Pendant un temps, Tony et moi fréquentions un coven (= groupe) wicca, à l'intérieur duquel nous avons été initiés. Malheureusement, la rigidité de la structure du groupe, ainsi que la hiérarchie qui y existait (il y a un système de "degrés et d'échelons à travers lesquels les gens fonctionnent dans la Wicca) ne correspondaient pas à notre conception et à notre pratique de la witchcraft. Nous apprécions les célébrations et les fêtes partagées avec d'autres (beaucoup d'amusement, beaucoup de boisson, des chants, des danses, et la gaieté générale !), mais le simple rapport à la Terre de la Wicca, qui est si important à mes yeux, n'était plus tellement évident. Nous sommes maintenant revenus à notre célébration individuelle, de la witchcraft (ce que beaucoup de gens nomment désormais "HEDGE WITCHCRAFT". Nous utilisons la tradition des plantes, la magie naturelle, l'absorption de vin et d'alcools, les chants, la gaieté générale,...rien ne manque !

 

 

 

PRATIQUEZ-VOUS VOUS-MÊMES UNE FORME DE "SORCELLERIE" OU DE MAGIE OPERATIVE ? SI OUI, PEUX-TU EXPLIQUER QUEL EST LE BUT QUE VOUS CHERCHEZ A ATTEINDRE A TRAVERS CE TYPE D'EXPÉRIENCES ?

 

CANDIA: Nous pratiquons la magie. Il y a la magie que l'on pratique sous la forme d'un rituel structuré à l'intérieur d'un cercle. Et il y a aussi la magie de tous les jours, que je pense être utilisée par tous le monde, sorcier(e) ou pas sorcier(e) ! Le travail avec le rituel structuré, formules et incantations, peut être très utile comme outil pour concentrer son esprit et ses énergies sur les problèmes les plus compliqués, qui sont le sujet même du travail (comme la EARTH HEALING", que beaucoup de sorcières pratiquent souvent à l'unisson les unes des autres, ou comme agir pour obtenir la guérison d'un individu atteint de maladie grave, essayer d'atteindre un certain but dans la vie: nouvel emploi, maison, etc...). La formule plus simplifiée de tous les jours consiste en des formes purement psychiques, des pensés très fortes, des "souhaits" en quelque sorte. Néanmoins, ces formes de magie peuvent être très efficaces.

 

 

 

CERTAINES PERSONNES VOUS CRITIQUENT EN PRÉTENDANT QUE VOTRE ENGAGEMENT PAÏEN NE SERAIT QUE SUPERFICIEL, ET AFFIRMENT QUE LES SORCIÈRES ET LES VAMPIRES N'AURAIENT ABSOLUMENT RIEN A VOIR AVEC L'ESPRIT DU PAGANISME. QUE REPONDEZ-VOUS A CES PERSONNES ?

 

CANDIA: La sorcellerie, ou witchcraft, est à mon sens une très pertinente forme de paganisme. Le Paganisme est un terme général recouvrant un type de spiritualité qui revêt beaucoup de formes différentes. En tant que sorcier(e)s (wicca), nous avons beaucoup de points de vue et  idéaux qu'ont également les autres païens, mais nous croyons également à l'efficacité et au pouvoir de la Magie. Nos chansons qui traitent de sujets tels que le vampirisme sont, nous l'admettons, faites pour nous faire plaisir, mais Tony et moi avons également éprouvé de l'intérêt pour ce sujet depuis notre plus jeune âge (nous étions tous deux fans avides de film d'horreur !). Et ceci est approprié à nos croyances païennes du point de vue du folklore et de la magie associés au vampirisme.

 

 

 

ETES-VOUS INTÉRESSÉS PAR LES TRAVAUX DE CERTAINS OCCULTISTES CÉLÈBRES TEL QU'ALEISTER CROWLEY, OU D'AUTRES ? ET POURQUOI ?...

 

CANDIA: Nous accordons de l'intérêt à la lecture des travaux des autres occultistes, car il est toujours bon d'élargir ses horizons ! Nous avons lu beaucoup d'écrits de Crowley, Dion Fortune, Eliphas Levi etc, et la richesse de leurs expériences nous sert d'inspiration dans nos propres pratiques. Bien que nous ne tendions pas à pratiquer la Haute Magie en tant que telle, un certain nombre des théories enseignées par ces gens peuvent être appliquées à d'autres formes de magie. Il y a tellement de choses à apprendre, et nous disposons de si peu de temps !...

 

 

 

VOS PAROLES ABORDENT EGALEMENT SOUVENT DES THÈMES ECOLOGIQUES, D'UN POINT DE VUE A LA FOIS POÉTIQUE ET SPIRITUEL. CET ENGAGEMENT EN FAVEUR DE NOTRE TERRE-MÈRE ET VOTRE ENGAGEMENT PAÏEN SONT PAR CONSÉQUENT INTERDÉPENDANTS ?

 

CANDIA: Le paganisme et l'écologie marchent main dans la main, et par conséquent, les problèmes écologiques sont abordés dans nos textes. Chacun a ses propres opinions concernant le rôle que doit jouer l'Homme dans l'environnement, et sur les responsabilités que nous devons assumer en vivant en harmonie avec la Nature, sans abuser de ses ressources.

 

 

 

CANDIA, AS-TU DES INFLUENCES PARTICULIÈRES CONCERNANT TA FAÇON DE CHANTER SI CARACTÉRISTIQUE ? AS-TU DÉJÀ CHANTE DANS D'AUTRES GROUPES AVANT INKUBUS SUKKUBUS ?

 

CANDIA: Je pense être influencée par beaucoup de choses dans ma manière de chanter, quoique je n'ai jamais pris consciemment la décision d'imiter qui que ce soit. Les divers styles de musiques que j'aime, du médiéval/classique au Pop/Goth/Punk, ont probablement un rapport avec les sons "bâtardisés" que je produis ! J'en ai eu les moyens grâce au salaire de mon premier emploi (travailler dans un musée), j'ai commencé à prendre des leçons, mais il m'a fallu attendre longtemps avant que je ne trouve le courage de faire des représentations devant les gens, car je suis horriblement timide !...J'ai été membre d'un groupe avant INKUBUS SUKKUBUS, mais nous n'avions jamais rien fait qui vaille la peine d'être mentionné.

 

 

 

QUELLES SONT LES RAISONS NUMEROLOGIQUES QUI VOUS ONT FAIT MODIFIER LE NOM DU GROUPE. "INKUBUS SUKKUBUS" REMPLAÇANT "INCUBUS SUCCUBUS" ?

 

CANDIA: Il était nécessaire, non seulement pour la promotion du groupe, mais aussi également pour assurer véritablement son suivi, que nous opérions un genre de changement radical. Nous avions passé 5 ou 6 ans du groupe avec un nom qui, numérologiquement, était chargé de travail pénible et d'échec, et je suis d'ailleurs surprise que ça ait si bien fonctionné jusqu'à ce moment !... Nous avons cherché des alternatives à l'orthographe en "s", tout en essayant de conserver le son et l'identité de l'ancien groupe, et nous en sommes arrivés finalement aux "K" !... Le nom se prononce toujours de la même façon, mais sa valeur numérologique est chargée de bonheur et de succès (accessoirement, nous avons aussi été plutôt contents lorsque les fans allemands nous ont dit que c'était plus facile à prononcer pour eux avec la nouvelle orthographe !!).

 

 

 

POUR TERMINER CETTE INTERVIEW, AS-TU QUELQUE CHOSE A RAJOUTER, ET/OU A DIRE A VOS FANS FRANÇAIS ?

CANDIA: Que le Dieu et la Déesse à l'intérieur de chacun de nous rayonne. Et à nos fans français: merci infiniment pour le soutien que vous nous avez apporté de par le passé, et continuez d'apprécier les délices de la pomme fermentée.Blessed be ! Merci pour l'interview !

 

 

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. Site officiel : http://www.inkubussukkubus.com/

. INKUBUS SUKKUBUS sur Myspace : http://www.myspace.com/inkubussukkubus

. Sur Facebook : http://www.facebook.com/pages/Inkubus-Sukkubus/1201590013...

. A voir également, interview en français de SCREAMING DEAD (pré-INKUBUS SUKKUBUS), avec Tony McKormack : http://www.wardance.net/francais/intw/cadrescreamingdead....

Candia

 

Inkubus Sukkubus

 

 

Quelques traductions de paroles :

 

 

 

"BURNING TIMES"

N'oubliez pas les temps anciens / Et souvenez vous de ces récits / Des crémations et des hurlements / Ont-ils jamais hanté vos rêves ? / Il fut un temps où la liberté est morte / C'était un temps de génocide / L'Inquisition à votre porte / L'Eglise de Rome en pleine guerre sainte / Ils brisaient des enfants sur des roues / Dans la folie de leur zèle / Dans l'ombre de leur sillage / Des innocents brûlaient sur le bûcher / Enfants, résistez au retour des Temps de Flammes / Peuple, prends garde au pouvoir de leurs mensonges / Ne vous laissez pas abuser comme ceux qui furent abusés jadis / Enfants, oh enfants, soyez libres, soyez sauvages ! /

Ils sont venus apporter la "Bonne Parole" / Pour brûler les sorcières, les païens, les juifs / Ils disaient être les brebis de leur Berger / Ils fouettaient de vieilles femmes en pleine rue / A présent, voici le retour de la marée / De la vérité qu'ils ne pouvaient cacher / Maintenant, l'âge le plus sombre est passé / La Déesse est finalement revenue !

 

 

 

"CHURCH OF MADNESS"

Voici venir les chevaliers chrétiens / Vêtus de blanc et de rouge / Venus apporter la bonne parole / Et éclairer le Monde / Voici venir le fléau de ces idiots / Aveuglés par leur foi / Voici venir l'Inquisition / Pour vous brûler sur le bûcher/

Voici venir l'Eglise de la folie / Offrant des présents de mort et de torture / Voici venir l'Eglise de la folie / De Jésus-Christ leur Seigneur /

Un nouvel Âge sombre s'instaure / C'est le rêve de Torquemada / La liberté gît, violée, écrasée, brisée / Sous la machine de guerre chrétienne / Les nations tombent les unes après les autres / Dans l'ombre de l'épée chrétienne / Par la mort, ils apportent la "loi de l'amour" / De Jésus-Christ leur Seigneur / Que le feu et la furie / Soient notre juge, soient notre jury / Voici venir l'Eglise de la folie / De Jésus-Christ leur Seigneur / Que disent-ils aux gens / De leurs anciennes croisades ? / Des femmes et des enfantsEmpalés sur les lames chrétiennes ? / "Réjouissez-vous, disent-ils / Car nous sommes "sauvés" / Et nous devons chanter la gloire de ce combat / Chantez-le à pleins poumons / Ou ils viendront vous "éclairer"...

 

 

 

"CONQUISTADORS"

A l'orée des terres sauvages / Arrivent les chrétiens / Avec la parole de leur Seigneur Dieu / Et les fléaux d'un autre monde / Pour prendre votre fierté et vous apporter la honte / Pour purifier par le fer et par le feu / Ils sont venus pour tuer et brûler / Ils sont venus pour violer la Terre / Et les natifs deviendront leurs esclaves / Ceux qui résistent périssent sous les balles et les lames / Brisé sur une croix / Se dresse leur Dieu mis au tombeau / Et toutes ses bonnes paroles / Se sont noyées dans le mensonge / Le sang est sur leurs mains / Ces hommes démoniaques venus des terres chrétiennes / Et qu'en est-il des peuples tribaux ? / Qu'en disent les chrétiens ? / Qu'ils sont pareils à des bêtes / Et que Satan est leur seigneur ! / L'Eglise chrétienne veut du sang et de l'or / Le Dieu chrétien exige le sacrifice

 

 

 

"ALL THE DEVIL'S MEN"

Tous ces hommes du Démon / Au nom du Christ ils font le mal / Tous ces hommes du Démon / Toujours fous et moyen-âgeux / Avec leurs épées et leurs fusils / Avec des mots empoisonnés à la bouche /

Entendez les enfants hurler / Pour leur enseigner les valeurs chrétiennes / Ils introduisent des monstres dans leurs rêves / Et les soumettent à la douleur et aux tourments / Avec leurs lanières et leurs fouets / Ils leur apprendront la peur et la honte /

Tous ces hommes du Démon / S'ils n'arrivent pas à vous brûler sur le bûcher/ Alors ils prendront vos enfants / Par la malveillance de leurs mensonges / Ils sont ici pour souiller / Pour détruire tout ce qui fait vos vies / Ce qu'ils font, ils le font au nom du Christ / Et nous sommes tous leurs victimes / Chaque homme, chaque femme, chaque enfant /

Tous ces hommes du Démon / Leurs dieux jumeaux sont le Christ et Satan / Avec la loi de leur côté / Ils apportent la mort et le génocide / Par l'épée et par le fouet / Ils vous briseront, ils vous prendront / Dans l'ombre de leur croix / Gisent les victimes de leurs tortures / Dans les églises et les écoles / Ils continuent de nous prendre pour des idiots /

Tous ces hommes du Démon / Tentent de reprendre leur empire agonisant / Tous ces hommes du Démon / Se raccrochant à leurs bibles tachées de sang / Leurs derniers jours sont enfin arrivés / Et ils disparaîtront dans le passé / Tous ces hommes du Démon !

21:27 Publié dans Musique, Spiritualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paganisme, hans cany |  Facebook | | | |

Les anciens BELGES : un peuple méconnu

 

On a trop souvent tendance à l'ignorer, mais le petit royaume dit "de Belgique" actuel, qui n'est somme toute que de création relativement récente (1830), ne représente en fait que la moitié du territoire de la Belgique réelle.

La Belgique originelle, ou Gaule Belgique, c'est en réalité tout l'espace compris entre la Seine (et la Marne) au sud, et le Rhin au nord-est. Elle est, à tous points de vue, un espace de transition entre les mondes celtique et germanique.

 

 

Cette carte restitue fidèlement l'intégralité de cette Belgique originelle, et permet en outre d'y localiser l'implantation des différents peuples belges :

 

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La Gaule Belgique

 

(Précisions : sur cette carte, le "Belgium" est le nom de la province sud-ouest de la Belgique, correspondant en gros aux département de l'Oise et de la Somme de la Picardie actuelle. Au sud-est, le nom de "Germani" n'est pas à confondre avec la Germanie située au-delà du Rhin : il s'agit juste d'un nom de peuple.)

 

 

 

Germains celtisés et Celtes germanisés

 

Voyons à présent ce qu'écrit Jules César à propos des Belges dans ses fameux Commentaires sur la Guerre des Gaules :

 

"La plupart des Belges sont issus des Germains ; ils avaient autrefois passé le Rhin, et s'étaient fixés en ces lieux à cause de la fertilité du sol, après en avoir chassé les habitants gaulois."

 

En outre, il précise :

 

"Toute la Gaule est divisée en trois parties, dont l'une est habitée par les Belges, l'autre par les Aquitains, la troisième par ceux qui, dans leur langue, se nomment Celtes, et dans la nôtre, Gaulois. Ces nations diffèrent entre elles par le langage, les institutions et les lois. Les Gaulois sont séparés des Aquitains par la Garonne, des Belges par la Marne et la Seine. Les Belges sont les plus braves de tous ces peuples, parce qu'ils restent tout à fait étrangers à la politesse et à la civilisation de la province romaine, et que les marchands, allant rarement chez eux, ne leur portent point ce qui contribue à énerver le courage : d'ailleurs, voisins des Germains qui habitent au-delà du Rhin, ils sont continuellement en guerre avec eux."

 

 

Comme César l'avait bien noté, il est donc manifeste que la Belgique constitue une zone spécifique depuis la plus haute antiquité, dont l'identité ethno-culturelle est celto-germanique, donc ni totalement celtique ni totalement germanique, mais les deux à la fois. Les peuples belges étaient donc constitués de Germains celtisés et de Celtes germanisés, les deux composantes étant chez eux si étroitement imbriquées qu'il est souvent difficile de les distinguer l'une de l'autre...

 

Les sources se rapportant spécifiquement à ces peuples germano-celtiques de la Gaule Belgique sont hélas assez rares.Néanmoins, il est tout à fait légitime de supposer chez eux un étroit syncrétisme non seulement sur les plans culturel, artistique, sociétal etc, mais aussi dans le domaine spirituel, où le Paganisme celtique s'est très certainement mêlé au Paganisme germanique, donnant ainsi naissance à une Tradition religieuse spécifique. Nous avons donc là un exemple tout à fait exceptionnel de symbiose entre germanité et celtitude.

 

 

Parmi les peuples belges les plus marquants de l'actuel "nord de la France", citons notamment les Bellovaques, dont le nom a donné celui de Beauvais, leur ancien oppidum, les Ambiens (Amiens), les Suessions (Soissons), ou encore les Atrébates, qui ont donné leur nom à Arras (en flamand Atrecht), et qui sont même peut-être à l'origine du nom de l'Artois (à vérifier).

Enfin, au niveau des grandes figures historiques signalons entre autres les chefs belges Ambiorix, Catuvolcos (dont le nom signifie "Loup de Guerre"), ainsi que le chef bellovaque Correos (ou Correus dans sa forme latinisée, voire Korreos, d'où mon pseudo ;-), véritable "Vercingétorix belge" qui a donné beaucoup de fil à retordre aux envahisseurs romains, en poursuivant une résistance acharnée après la défaite d'Alésia, à la tête d'une coalition de peuples belges. Ce Correos a particulièrement marqué César, qui y fait allusion à plusieurs reprises dans sa "Guerre des Gaules".

 

 

Fameuse représentation des derniers instants de Correos, tenant tête aux Romains :

 

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La mort de Corréus (Correos/Korreos), gravure de D. Maillart, XIXème siècle

 

 

Pour quelques précisions complémentaires, vous pourrez par exemple consulter la fiche Wikipedia relative aux anciens Belges : http://fr.wikipedia.org/wiki/Belges

Voir aussi la liste des peuples de la Gaule Belgique : http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_peuples_de_la_Gaul...

 

Hans CANY
16 août 2010

 

 

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