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17/01/2015

Questions autour de la carte d’identité d’un terroriste

 

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Une opinion de Jean-Claude Paye, sociologue, auteur de "L’Emprise de l’image, De Guantanamo à Tarnac" (Editions Yves Michel 2012)

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Les enquêteurs ont retrouvé la carte d’identité de l’aîné des frères Kouachi dans la voiture abandonnée dans le nord-est de Paris. A partir de ce document, la police s’aperçoit qu’il s’agit d’individus connus des services antiterroristes, la "traque" peut alors commencer.

Comment des tueurs, commettant un attentat avec un sang-froid et une maîtrise qualifiés de professionnels, peuvent-ils commettre une telle erreur ? Ne pas s’encombrer de ses papiers fait pourtant partie de l’abc du simple cambrioleur.

Cependant cela nous étonne à peine. Un papier d’identité, trouvé miraculeusement et désignant l’auteur des attentats venant d’être commis, est devenu un classique. Il s’agit d’un événement qui se répète, une compulsion de répétition désignant à chaque fois un coupable appartenant à une "mouvance jihadiste".

Dans la version officielle du 11 septembre, le FBI affirmait avoir retrouvé le passeport intact de l’un des kamikazes, Satam Al Suqami, à proximité d’une des deux tours complètement pulvérisées par les explosions dégageant une température capable de faire fondre l’acier des structures métalliques d’un building, mais laissant intact un document en papier. Le crash du quatrième avion, s’écrasant en rase campagne à Shanksville, a également permis à la police fédérale de retrouver le passeport de l’un des terroristes présumés. Ce document partiellement brûlé permet quand même d’identifier la personne, grâce à la présence de son nom, de son prénom et de sa photo. Cette possibilité est d’autant plus troublante que du crash de l’avion ne subsistait qu’un cratère d’impact, point de morceau de fuselage ou de moteur, seul restait ce passeport partiellement brûlé.

Depuis le 11/9, l’invraisemblable fait partie de notre quotidienneté. Il est devenu le fondement de la vérité. La Raison est bannie. Il ne s’agit pas de croire ce qui est dit, mais bien la voix qui parle, quel que soit le non-sens de l’énonciation. Plus celui-ci est patent, plus la foi en ce qui est affirmé devient indéfectible. L’invraisemblable devient ainsi la mesure et la garantie du vrai.

Le discours portant sur les affaires Merah ou Nemmouche en atteste. Merah, encerclé par des dizaines de policiers, serait parvenu, en trompant la surveillance des forces spéciales, à sortir de son domicile et ensuite à y retourner, afin de se faire tuer par un "sniper" qui aurait tiré en "légitime défense" avec des "armes non létales".

Quant à Nemmouche, l’auteur de la tuerie au Musée juif de Bruxelles, il ne se serait pas débarrassé de ses armes, car il cherchait à les revendre. Pour ce faire, il aurait fait le choix du mode de transport international le plus surveillé, en les transportant dans un bus assurant la liaison Amsterdam, Bruxelles, Marseille. Un "contrôle de douane inopiné" aurait permis de le confondre et de l’arrêter.

Dans tous les cas, le caractère déréalisant de ce qui est présenté nous installe dans la sidération. Tel le regard de la Gorgone, il nous pétrifie. Il nous montre que quelque chose ne va pas dans le discours. Il exhibe une faille qui n’a pas pour effet de nous tromper, mais de nous morceler. Le spectateur ne peut alors retrouver un semblant d’unité que par un surcroît d’adhésion à ce qui est énoncé.

 

Source : LALIBRE.BE

 

 

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