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18/01/2011

Aux origines du LOUP-GAROU

Le terme de "loup-garou" a plongé bien des étymologistes dans la perplexité...
Cependant, je vais résumer la thèse qui, selon moi, est la plus plausible.

Tout d'abord, l'origine du mot "loup", pour sa part, ne fait guère de mystère : il s'agit d'un dérivé de l'ancien français "leu", lui-même provenant du latin "lupus" (==> nom latin du loup : canis lupus).

En revanche, c'est l'origine du mot "garou" qui parait souvent plus obscure. Pourtant, l'évidence s'impose, là aussi.
Le mot est tout simplement d'origine germanique.

L'ancienne racine germanique Wer/War (qui a donné dans l'anglais moderne "Were" et "War") semble avoir signifié "homme" à une époque reculée, non pas homme au sens commun du terme, mais homme avec une notion d'agressivité, de férocité guerrière (d'où l'anglais "War").
Dans certaines branches linguistiques germaniques, le "W" s'est muté en "G", ce qui arrive très fréquemment (pour prendre un exemple très commun, citons le prénom germanique "Wilhelm", qui a donné "Guillaume").

Ainsi, l'association des deux notions d' "homme féroce" et de "loup" a donné naissance à de multiples variantes dans les langues germaniques, pour désigner ce que nous nommons le loup-garou :

Vieux germain (dont anglo-saxon) : Warwulf et Werwulf
Allemand moderne : Werwolf
Flamand/Néerlandais moderne : Weerwolf
Anglais moderne : Werewolf
Francique : Waru-Wulf
Norrois : Varulf, puis Garwall
Vieux normand : Garwarf

Etc etc (il existe beaucoup d'autres variantes)

Or, le vieux français "garou" découle directement des termes norrois et normand de Garwall/Garwarf, dont il est une déformation, et qui signifie à lui seul "Homme-loup".

Ainsi, on peut dire que le terme français de loup-garou est un abus de langage, puisqu'il constitue en quelque sorte un pléonasme : littéralement, il signifie en effet "loup-homme loup" !

Pour l'anecdote, je ne résisterai pas au plaisir de mentionner aussi une autre petite variante linguistique, en rapport direct avec mes propres origines "nordistes".
En Picardie, le terme servant à désigner le loup-garou est "Louéroux", qui existe aussi sous la forme plus ancienne "Leuwarou".
La langue picarde, loin de n'être qu'un vulgaire patois comme on le croit trop souvent, est en fait une véritable langue, une langue d'Oïl tout comme le français à côté duquel elle s'est développée parallèlement, ce qui explique les nombreuses similitudes entre les deux idiomes.
Or, dans ce terme de "Leuwarou", vous pourrez noter que l'on retrouve non seulement "Leu" comme dans le vieux français, mais aussi "Warou", qui s'apparente évidemment à la vieille racine germanique "War/Waru/Wer", comme dans le francique "Waru-Wulf".
Ainsi, même en picard, on retrouve ce fameux pléonasme : "Leuwarou" = "Loup-Homme loup" !


Notons enfin que dans certaines langues celtiques, on trouve aussi d'assez curieuses similitudes.
Dans le vieux gallois, par exemple, "loup-garou" se dit "Guruol" ou "Guorguol", la première syllabe signifiant "homme", la seconde "loup"...

Hans CANY

 

 

Intimement liée au mythe lycanthropique, je ne peux manquer de signaler ici la thèse du "double astral", consciencieusement développée par Claude Lecouteux dans son étude universitaire "Fées, sorcières et loups-garous au Moyen-Âge" , et également abordée dans l'ouvrage d' Adam Douglas "Loup-garou, qui es-tu ?" .

Selon cette thèse, le mythe du loup-garou, d'essence chamanique, se perd véritablement dans la nuit des temps, et est intimement lié à la croyance au "Double".
D'après cette croyance très ancienne et très largement répandue, le monde onirique (celui des rêves), loin de n'être qu'une simple récréation ou divagation de l'esprit, constitue bel et bien une sorte de monde psychique parallèle, une réalité impalpable, dans une autre dimension que celle qui régit nos existences terrestres et concrètes. Dans certaines circonstances, un être humain peut, volontairement ou non, produire durant son sommeil un "double" (astral), lequel peut alors être vu au même moment en un tout autre endroit par des individus éveillés (phénomène de la bilocation). Ce "double" de la personne endormie peut soit revêtir son apparence habituelle, soit revêtir une apparence modifiée. Et ce "double" peut tout aussi bien ne se manifester que visuellement, de manière intangible et évanescente, que se matérialiser de façon plus concrète en certains cas. Ce principe de la projection d' un "double" peut ainsi apporter une explication plausible à nombre d'observation de "monstres" effectuées par des personnes sincères, ayant correctement interprété leurs visions et n'ayant souffert d'aucune forme d'hallucination.



A lire sur ce sujet précis :

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Fées, sorcières et loups-garous... Enchanteurs ou terrifiants, ces êtres mystérieux n'ont cessé de nous fasciner et demeurent encore présents dans nos récits, nos rêves et nos hantises. Mais de quelles croyances sont-ils la survivance ? Claude Lecouteux a décelé, dans les légendes germano-scandinaves et dans maints aspects de la culture européenne, une conception religieuse bien oubliée : l'âme, ou plutôt le Double, peut - sous une forme humaine ou animale - s'échapper du corps pendant le sommeil, la transe ou même le coma, puis réintégrer son enveloppe charnelle. Et si certains subissent, bien malgré eux, cet étrange voyage, d'autres, parfois accusés de sorcellerie, savent le provoquer. Etonnant archéologue de l'âme médiévale, Claude Lecouteux révèle l'origine et l'importance de la croyance au Double, et en saisit les métamorphoses à travers les siècles. Ainsi, loin d'être des fantaisies ou de vagues superstitions, fées, sorcières et loups-garous témoignent d'une vision ancienne - combattue, refoulée, mais cohérente - du monde et de l'au-delà.



SOMMAIRE :

. L'AME HORS DU CORPS
-Le voyage extatique
-Les extatiques païens
-Une singulière conception de l'âme

. LES DEGUISEMENTS DU DOUBLE
-Le double et les fées
-Double et sorcellerie
-La métamorphose, le double, le loup-garou

. VOIR LE DOUBLE
-Autoscopie
-L'ombre, le reflet, l'image



Claude Lecouteux est professeur de littérature et de civilisation du Moyen Age à l'Université de Paris IV-Sorbonne. Il a déjà publié, aux Editions Imago, Fantômes et Revenants au Moyen Age (1986), Les Nains et les Elfes au Moyen Age (1988), Démons et Génies du terroir au Moyen Age (1995), Mélusine et le Chevalier au Cygne (1997), Chasses fantastiques et Cohortes de la nuit au Moyen Age (1999), Histoire des vampires (1999), La Maison et ses Génies (2000), Le Mort aventureux (roman, 2003), Le Livre des grimoires (2002) et Le Livre des talismans et des amulettes (2005).






A lire également, cet excellent ouvrage qui traite de façon plus large des racines chamaniques du mythe lycanthropique :

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Enfin, si vous ne le connaissez pas déjà, un ouvrage de référence incontournable depuis plusieurs décennies, assez facilement trouvable à bas prix chez les bouquinistes ou sur eBay, où il apparait fréquemment :

"LOUPS-GAROUS ET VAMPIRES", de Roland Villeneuve


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HC

 

 

Un petit extrait du Satyricon de Pétrone (premier siècle de l' ère chrétienne). Il s'agit du tout premier texte littéraire faisant clairement allusion au loup-garou. Si l'on excepte bien évidemment le récit antérieur à propos de Lycaon métamorphosé en loup par Zeus, dans la mythologie grecque...
Le narrateur est un affranchi, qui relate une anecdote datant de l'époque où il était encore esclave.
Témoignage sincère rapporté par Pétrone, ou simple fantaisie littéraire, créée de toutes pièces par lui ? On ne le saura hélas jamais.




[LXII] Forte dominus Capuae exierat ad scruta scita expedienda. Nactus ego occasionem persuadeo hospitem nostrum, ut mecum ad quintum miliarium ueniat. Erat autem miles, fortis tanquam Orcus. Apoculamus nos circa gallicinia ; luna lucebat tanquam meridie. Venimus inter monimenta : homo meus coepit ad stelas facere ; sedeo ego cantabundus et stelas numero. Deinde ut respexi ad comitem, ille exuit se et omnia uestimenta secundum uiam posuit. Mihi anima in naso esse ; stabam tanquam mortuus. At ille circumminxit uestimenta sua, et subito lupus factus est. Nolite me iocari putare ; ut mentiar, nullius patrimonium tanti facio. Sed, quod coeperam dicere, postquam lupus factus est, ululare coepit et in siluas fugit. Ego primitus nesciebam ubi essem ; deinde accessi, ut uestimenta eius tollerem : illa autem lapidea facta sunt. Qui mori timore nisi ego ? Gladium tamen strinxi et in tota uia umbras cecidi, donec ad uillam amicae meae peruenirem. In laruam intraui, paene animam ebulliui, sudor mihi per bifurcum uolabat, oculi mortui ; uix unquam refectus sum. Melissa mea mirari coepit, quod tam sero ambularem, et : « Si ante, inquit, uenisses, saltem nobis adiutasses ; lupus enim uillam intrauit et omnia pecora tanquam lanius sanguinem illis misit. Nec tamen derisit, etiamsi fugit ; senius enim noster lancea collum eius traiecit. » Haec ut audiui, operire oculos amplius non potui, sed luce clara Gai nostri domum fugi tanquam copo compilatus ; et postquam ueni in illum locum, in quo lapidea uestimenta erant facta, nihil inueni nisi sanguinem. Vt uero domum ueni, iacebat miles meus in lecto tanquam bouis, et collum illius medicus curabat. Intellexi illum uersipellem esse, nec postea cum illo panem gustare potui, non si me occidisses. Viderint quid de hoc alii exopinissent ; ego si mentior, genios uestros iratos habeam. »

TRADUCTION :

[62] Par bonheur, mon maître était allé à Capoue pour liquider un lot de vieilles hardes. Saisissant l'occasion, je décide un hôte que nous avions à m'accompagner pendant cinq milles. C'était un militaire, fort comme un ogre. Nous nous débinons à la nuit, vers le chant du coq : la lune éclairait comme en plein jour. Nous arrivons entre les tombeaux ; voilà mon homme qui s'écarte du côté des stèles ; moi, je m'assieds en fredonnant un air, et je compte les stèles. Et puis, en me retournant vers mon compagnon, je le vois qui se déshabille et qui dépose tous ses habits sur le bord de la route. J'avais la mort au bout du nez ; je ne remuais pas plus qu'un cadavre. Pour lui, il se mit à pisser autour de ses vêtements, et aussitôt il se changea en loup. Ne croyez pas que je blague : je ne mentirais pas pour tout l'or du monde. Mais, pour en revenir à mon histoire, une fois changé en loup, il pousse un hurlement et s'enfuit dans les bois. Moi, tout d'abord, je ne savais où j'étais ; puis, je m'approchai pour emporter ses habits ; mais ils s'étaient changés en pierre. Si jamais homme dut mourir de frayeur, c'était bien moi. Pourtant, je tirai mon épée, et tout le long de la route j'en frappai les ombres jusqu'au moment où j'arrivai à la ferme de ma maîtresse. Quand j'entrai, j'étais pâle comme un spectre ; j'ai bien failli claquer pour de bon ; la sueur me ruisselait par l'enfourchure ; mes yeux étaient morts, j'ai bien cru ne jamais me remettre. Ma brave Mélissa s'étonna de me voir en route à pareille heure : « Si tu étais venu plus tôt, me dit-elle, au moins tu nous aurais donné un coup de main ; un loup est entré dans la ferme et toutes nos bêtes, il les a saignées comme un boucher. Mais cela lui a coûté cher, bien qu'il ait pu s'échapper : car un de nos esclaves lui a passé sa lance à travers le cou. » Quand j'ai entendu ça, il n'a plus été question pour moi de fermer l'œil, mais sitôt le jour venu, je me sauvai chez notre maître Gaïus, comme un cabaretier qu'on aurait dévalisé. Et arrivé à l'endroit où les vêtements s'étaient changés en pierre, je n'ai plus rien trouvé que du sang. Mais, quand je fus rentré chez nous, le militaire gisait dans son lit, soufflant comme un bœuf, et un médecin lui pansait son cou. J'ai compris que c'était un loup-garou ; et à partir de ce moment, on m'aurait tué plutôt que de me faire manger un bout de pain avec lui. Libre aux autres d'avoir leur opinion là-dessus : mais moi, si je mens, que tous vos Génies me confondent. »
(Alfred Ernout)
Pour preuve que le loup-garou n'a pas toujours et systématiquement été considéré comme une créature maléfique, "LES CHIENS DE DIEU", de Gaël Milin (Editions BRETAGNE, 1993) : une étude portant sur la représentation du Loup-Garou en Occident entre le XIème et le XXème siècles, et qui met tout particulièrement l'accent sur le cas breton :



Comment un même personnage (le loup-garou) peut-il être représenté, selon les documents, selon les époques, comme un bon chevalier aimé de son roi (Bisclavret, Mélion), comme un sorcier anthropophage, ayant passé un pacte avec Satan, et, comme tel, promis au bûcher (XVIe-XVIIe siècles), ou encore comme un « chien de Dieu », luttant héroïquement contre sorcières et sorciers pour récupérer les semences et assurer ainsi la prospérité et d’abondantes récoltes ?
C’est de cette interrogation qu’est né le présent ouvrage qui s’attache à décrire et analyser la réprésentation du loup-garou en Occident du Moyen-Age jusqu’à nos jours.


Cet ouvrage a été rédigé par un littéraire, médiéviste romaniste, lecteur passionné des grands collecteurs bretons du XlXe siècle (Luzel, Sébillot...), travaillant au sein du C.R.B.C., laboratoire du CNRS, fondé par un historien, spécialiste de la Civilisation de la Bretagne (Yves Le Gallo), dirigé par un directeur de recherches en ethnologie de la Bretagne (Donatien Laurent).

La représentation du loup-garou y est analysée dans un esprit pluridisciplinaire, (inspiré de l'histoire des mentalités, mais adapté à la spécificité de chaque corpus), depuis le Moyen Age (et les lais bretons) jusqu'à l'époque moderne (contes oraux, récits de croyances collectés, pour l'essentiel, en Bretagne).



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Le français, langue "latine" ?... A d'autres !

Alors que beaucoup trop de gens s'obstinent à considérer le français comme une langue prétendument "latine", je m'inscris en faux contre une telle assertion.

Contrairement à l' italien, à l'espagnol, au portugais et au roumain, qui sont effectivement des langues latines à part entière, le français n'est en fait que partiellement une langue "latine" (romane, devrait-on d'ailleurs dire de façon plus juste en ce qui le concerne)...

En effet, outre le latin, les apports qui l'ont formé sont également constitués d'éléments grecs, celtiques, et germaniques (francique mais pas seulement, et l' apport germanique dans le français est loin d'être négligeable).

En fait, le français est un "patchwork". C'est une langue qui se situe à l'exact carrefour des idiomes gréco-latins, celtiques, et germaniques.

La plupart des gens n'ont pas conscience, par exemple, du rôle capital qu'a rempli le celtique ancien dans la formation de la langue française.
Beaucoup plus de traces du celtique continental gaulois qu'on ne le croit généralement sont en effet passées dans le français, contrairement aux idées reçues. Environ 300 mots courants -voire "populaires"- nous viennent directement du celtique ancien.

Quelques exemples parmi beaucoup d'autres :

à ==> du gaulois "ad" (même sens)
abriter ==> du gaulois "abbritto/abbratto"
agacer ==> du gaulois "agacio"
aigre ==> du gaulois "acer/acros"
ainsi ==> du gaulois "ensindo/insindo"
ajonc ==> du gaulois "ation/action"
alise ==> du gaulois "alisia/alesia"
aller ==> du gaulois "alo"
alouette ==> du gaulois "alauda/aloda"
alpe ou alpes ==> du gaulois "alpa"
ambassade ==> du gaulois "ambactiata" ("ambactos" = serviteur, envoyé, ambassadeur)
andouiller (de cerf) ==> du gaulois "antolio"
anguille ==> du gaulois "angis"
ardoise ==> du gaulois "artesia/ardesia"
argent ==> du gaulois "argenton"
argot ==> du gaulois "arcato/arcoto"
arpent ==> du gaulois "arependis"
arracher ==> du gaulois "arraco/arranco/exraco"
arrimer ==> du gaulois "arrimmo"
attelle ==> du gaulois "astella"
auvent ==> du gaulois "aubannos"
bac (bâteau) ==> du gaulois "baccos/bascos"
bâche ==> du gaulois "basca/bascia"
bachelier ==> du gaulois "baccalarios"
badine, baderne, bâton ==> du gaulois "batina/basterna"
bagarre ==> du gaulois "bago"
bague ==> du gaulois "bacca/baga"
baie (maritime) ==> du gaulois "bacia/bacco"
baille (eau) ==> du gaulois "badila"
baiser ==> du gaulois "basio", dérivé de "busio" (bouche, lèvre)
balai ==> du gaulois "banatlos"
balcon ==> du gaulois "balacon"
balise ==> du gaulois "balisia/balidia"
balle/boule/ballon ==> du gaulois "balla/bolla"
bancal ==> du gaulois "bancalis"
baril ==> du gaulois "barriclo"
barrique ==> du gaulois "barrica"
bas ==> du gaulois "bassos"
bassin ==> du gaulois "baccinon"
bec ==> du gaulois "beccos"
bêche ==> du gaulois "besca/bethica"
beigne ==> du gaulois "begna/bogna"
berceau ==> du gaulois "barcio/bertho"
béret ==> du gaulois "berron"
berge ==> du gaulois "berga"
bernique ==> du gaulois "bernica"
béton ==> du gaulois "betomen/beto"
billot ==> du gaulois "bilia"
bitume ==> idem que béton, du gaulois "betomen"
blague ==> du gaulois "balga/bolga"
blaireau ==> du gaulois "blaria"
blason ==> du gaulois "blatio/mlatio"
bloc ==> du gaulois "bloco/blocco"
bagnole ==> terme dialectal du nord-ouest, de "banniole" = mauvaise carriole
braguette ==> du gaulois "braga", les braies (pantalon)


Etc etc etc...
On pourrait continuer ainsi très très longtemps, avec toutes les lettres de l'alphabet.
Mais c'est déjà assez édifiant, non ??...

Des mots français directement dérivés du gaulois, il y en a plusieurs centaines (si on compte les dérivés de chaque substantif), et la plupart d'usage très courant. A ce sujet, je vous recommande d'ailleurs un petit ouvrage (dont je possède un exemplaire) intitulé "DICTIONNAIRE DES MOTS FRANCAIS D' ORIGINE CELTIQUE", par Jean-Marie RICOLFIS ("Celtes et Gaulois" Troisième partie, Editions Paris-Aubusson / Cercle Lugos, 1995).


 

hans cany,identité & racines
Inscription gauloise d'Alise-Sainte-Reine

 

 



 

 

Tirés du net, quelques exemples de l'apport germanique (francique) dans la langue française :

abandonner (de bannjan = bannir)
astiquer (de steken = pousser, utiliser un bâton pointu, relaté à stakka)
bâtir, bastille (de bast = écorse, écorse de bouleau en lamelle, ficelle, matériel de construction)
bière (de bera)
blanc (de blink = briller)
bleu (de blao)
bordure (de boord = bord)
brun (de bruin)
chic (de schikken = bien ranger, donc être valable)
choc, choquer (de scoc, schok = secousse)
cresson (de kresso = plante signifiant nourriture)
dard (de darod = lance à jeter)
détacher, attacher, tailler, étal (de stakka = pieu, bâton pointu)
écran (de scherm = protection)
épieu, pieu (de speut = pointu)
épier (de spieden)
escarmouche (de skirmjan = défence limitée)
étale, étalage, étable (de stal = construction où l'on 'case' un animal)
fief (de fehu, vee = troupeau de bovins)
fouquet (de fulko = écureuil)
frais (de frisk, fris)
fauteuil (de faldistôl = chaise stôl pliable faldi)
galop(er) (de walalaupan, wel lopen = bien courir)
gant (de want)
garant (de warand, ware hand = vrai (et en) main)
garçon (de wrakjo = diminutif de wraker = tueur, donc: petit guerrier )
garde, gardien (de warding, dérivé de wachten = attendre, observer, se tenir prêt)
gaspiller, gaspillage (de wostjan, woest = rendre sauvage , sauvage)
grappe (de greip, greep, grip = prise par une main)
gris (de grîs, grau = brillant mais foncé)
guerre (de werra, war = confusion)
haïr (de hatjan)
honnir (de haunjan, honen)
jardin (de gaarden, dérivé de wachten = (plur.) les parcelles gardées, entourées d'une protection)
landes (de land= terre sableuse)
loge(r) (de laubja)
marche(r) (de marka = marquer d'un pas)
marque (de mark, merk = signe, signe d'une délimitation, frontière)
marquis (de mark = comte d'un région frontalière)
maréchal (de marhskalk= gardien skalk des juments maren royales)
randonnée (de rant, rand = coté)
rang (de hring = chaînon, anneau)
saisir (de sakjan = revendiquer)
standard (de standhard = tenir debout fermement)
trot(ter) (de trotton = mouvement de haut en bas)

Etc etc.



Enfin, en guise d'appendice, pour tous ceux qui s'imaginent que le français ne comprend que quelques rares mots d'origine celtique et dérivés du breton, précisons aussi que beaucoup de termes bretons sont en fait eux-mêmes apparentés au...gaulois (eh oui !).
Par exemple :

Marc'h ==> du gaulois "marcas" (cheval)
Bagad (et français bagaude) ==> du gaulois "baccatos" (troupe)
Men ==> du gaulois "meno" (pierre, montagne)
Bara ==> du gaulois "barago" (= pain)
Gwin = du gaulois "oinos" (= vin)
Anaon ==> du gaulois "anatmon" (= âme)

Etc... (les exemples sont légion, mais vu que je ne connais moi-même que 60 à 80 termes de la langue bretonne, je ne pourrais pas énormément développer le sujet)


 

 


CONCLUSION


A l'origine, le celtique continental ancien (auquel se rattachaient les divers dialectes gaulois) était lui-même une langue très proche du latin, dans ses structures grammaticales, syntaxiques, son vocabulaire etc. C'est d'ailleurs pour cette raison que le latin des envahisseurs romains a été si facilement assimilé par les populations des Gaules.
Et à ce titre, il est franchement réducteur de parler de langue "latine", puisque le latin dont découlent les langues romanes ultérieures (langues d'Oc et d'Oïl, dont procède le français) n'a fait que se superposer aux parlers gaulois préexistants.
En outre, comme je l'expose dans le cadre de ce petit article, il y a eu énormément d'apports gaulois et germaniques dans la formation du vocabulaire français. Ce qui n'est pas le cas des langues véritablement latines (Italien, espagnol, portugais etc).
Si le français a été classé officiellement comme langue "latine", c'est surtout parce que jusqu'à une époque récente, on n'avait que très peu de connaissances au sujet de la langue celtique continentale. Mais ces connaissances ont nettement progressé depuis les vingt dernières années, et il est donc aujourd'hui tout à fait légitime de remettre en question certaines "certitudes" en matière de linguistique.
En ce sens, le français est une langue quelque peu "bâtarde", ce qui en fait toute la richesse et la singularité. Et c'est pourquoi il est très réducteur de la classer parmi les langues "latines". Ce qui ne peut être vrai qu'en partie seulement.

L'objet de ce petit exposé est donc juste de vous encourager à en finir avec une idée fausse : non, nous ne parlons pas une langue latine, et oui, il y a beaucoup de celtique, d' hellénique et de germanique dans notre parler quotidien !

 

Hans CANY

 

 

 

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"Grande Picardie" et...petite Picardie !

france-picardie.gifOn connaissait déjà les partisans de la prétendue "Grande Picardie", qui réduisent l'identité picarde à une expression linguistique, et qui sous prétexte que les divers patois "ch' tis" sont des formes dialectales de la langue picarde, voudraient nous faire croire que l'ensemble des gens du "Nord de la France" ne seraient autres que des...Picards !
Une démarche confusionniste dans laquelle la notion de Picardie perd alors tout son sens, puisqu'elle est étendue bien au-dela des limites géographiques de la région historique, niant du même coup la spécificité de l' identité des Artésiens, des Flamands, des Hennuyers etc, en les plaçant sous l' étiquette aussi vague qu'indifférenciée de "gens du Nord", voire pire encore, de "Nordistes" (sic) ou de "Ch'tis" (re-sic)...

Mais connaissez-vous aussi l'existence de ces autres négationnistes, que je n'hésiterai pas à qualifier, à l'inverse, de partisans de la "Petite Picardie" ?...
Un livre couramment présenté comme ouvrage de référence sur l'histoire de nos régions illustre assez bien cette tendance, laquelle relève tout autant du parisianisme forcené que du chauvinisme amiènois bon teint.
Il s'agit d' "HISTOIRE DU NORD" de Pierre Pierrard (Hachette, 1978), qui entend précisément retracer l'histoire de la Flandre, de l' Artois, du Hainaut, et de la Picardie.
A priori, on pourrait considérer comme un point plutôt positif le fait que l'auteur prenne en considération la Picardie comme faisant partie intégrante des provinces du "Nord". Pourtant, d'entrée de jeu, le lecteur devra déchanter.
Dès la première page précédant l'avant-propos nous est en effet présentée une carte des régions concernées, mais sur laquelle la Picardie est réduite à la seule vallée de la Somme : la région se retrouve ainsi purement et simplement amputée des départements de l' Oise et de l' Aisne, sans autre forme de procès !...
L'explication de ce réductionnisme incongru se trouve dans l'avant-propos. Apportant de l'eau au moulin de ceux qui ont toujours voulu faire de la Picardie une dépendance de l' Ile de France voire une "grande banlieue de Paris", l'auteur ne craint pas de justifier cet ostracisme avec le plus grand sérieux par...le sens des cours d'eau !!!

Extrait pour le moins révélateur :

"La Somme n'est que la partie occidentale de la Picardie : il est vrai que son axe naturel, la rivière de Somme, la tourne vers la mer, alors que l' Aisne et l' Oise coulent vers Paris, si bien que les deux départements qui portent leur nom sont plus liés à l'Ile de France qu'au Nord."

Et hop ! , voila donc l'art et la manière d'éluder la question à peu de frais et de façon fort commode, en une seule phrase lapidaire. Exit, donc, l'Oise et l'Aisne : circulez, y'a rien à voir !
En vertu d'un tel raisonnement, on pourra tout aussi bien déduire que les régions du centre de la France traversées par le cours de la Loire sont elles aussi "tournées vers la mer", qu'elles sont de surcroit peuplées de Charentais et d' Aquitains, puisque la Loire se jette dans l' Atlantique... Enfin passons.
Mais quid des peuples fondateurs du Beauvaisis et du Soissonnais ? Vous savez, ces peuples belges qu'étaient les Bellovaques et les Suessions, lesquels ont légué rien moins que leurs noms aux régions de la Gaule Belgique qu'ils occupaient ?... Eh bien là encore, la question est évacuée de façon fort simple, puisque l'auteur n'hésite pas un seul instant, conformément à la vulgate académique, à nier la germanité de TOUS les Belges, pour ne voir en eux QUE des Celtes, et donc au final...des Gaulois "comme les autres" !
Voila comment la chose est avancée sur un ton des plus péremptoires :

"Le dernier flot d'invasion des Celtes continentaux -celle (sic) qui intéresse particulièrement la région du Nord- est celle (re-sic) des Belges, à partir de 300 et peut-être jusqu'en 150 av. JC. Ils sont bien celtes, bien que César les ait crus germains."


Un semblant d'argument plus ou moins convaincant pour étayer une telle affirmation ? Que nenni, c'est comme ça et puis c'est tout !

Dans une optique réductionniste similaire, mais semble-t-il davantage inspirée par un esprit de clocher lui faisant voir la Somme comme la seule et unique "vraie Picardie", mentionnons également l' écrivain et poète Jacques Béal, par ailleurs éminent journaliste chez le très conformiste, très institutionnel et très aseptisé "COURRIER PICARD".
Pour Monsieur Béal, auteur assez prolifique d'ouvrages se consacrant dans leurs titres à la Picardie, seuls ont en fait droit de cité l' Amiènois, la vallée de la Somme, la baie de Somme, et donc la Picardie maritime où il a d'ailleurs élu domicile. La Picardie intérieure, celle de l' Oise et de l' Aisne ? A la trappe, elles ne font visiblement pas partie des préoccupations de cet "amoureux de la région" !

Moralité, à la lumière de semblables exemples et compte tenu de l'attitude des "gens de lettres" et autres historiens officiels qui prétendent pourtant s'en réclamer, il apparait hélas clair qu'un long chemin reste à parcourir dans l' affirmation de l'identité picarde, qui à ce tarif-là n'est pas près de s'affranchir de la tutelle parisienne ni de celle des sectateurs de la "Petite Picardie"...

A méditer.

 

Hans CANY

 

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Les jours de la semaine, un héritage païen

Avez-vous déjà noté les étonnantes similitudes et correspondances symboliques entre les noms que portent les jours de la semaine dans les différentes langues européennes ?...

Au-delà des évidentes parentés entre les langues de souche germanique (comme par exemple l'anglais et l'allemand), force est de constater, à quelques exceptions près, leurs remarquables concordances sur le plan symbolique, non seulement de par les noms des planètes auxquelles chaque jour fait référence, mais également et surtout de par les divinités et leurs attributions qui y sont associées.

Pour ne prendre qu'un exemple très simple, examinons de plus près les correspondances de ces noms entre trois langues européennes bien connues, le français, l'anglais, et l'allemand :



Français : Lundi ("Jour de la Lune")

Anglais : Monday ("Jour de la Lune")

Allemand : Montag ("Jour de la Lune")



Français : Mardi ("Jour de Mars", dieu de la guerre)

Anglais : Tuesday ("Jour de Tyr", dieu de la guerre)

Allemand : Dienstag  (« jour de Thincsus »), dieu de la guerre)



Français : Mercredi ("Jour de Mercure")

Anglais : Wednesday (Wodan's Day, "Jour de Wodan" ==>correspondance Mercure-Lug-Wodan/Odin)

Allemand : Mittwoch ("Milieu de la semaine" ==> sans correspondance)



Français : Jeudi ("Jour de Jupiter", dieu de la foudre)

Anglais : Thursday ("Jour de Thor", dieu de la foudre)

Allemand : Donnerstag ("Jour de Donar/Thor", dieu de la foudre)



Français : Vendredi ("Jour de Venus", déesse de l'amour)

Anglais : Friday ("Jour de Freya", déesse de l'amour)

Allemand : Freitag ("Jour de Freya", déesse de l'amour)



Français : Samedi ("Jour de Saturne")

Anglais : Saturday ("Jour de Saturne")

Allemand : Samstag ("Jour de Saturne")



Français : Dimanche ("Dominus Dies", interprétation chrétienne tardive où le Dieu biblique remplace le Dieu Soleil)

Anglais : Sunday ("Jour du Soleil")

Allemand : Sonntag ("Jour du Soleil")




Loin d'être le fruit de coïncidences liées aux hasards de l'évolution linguistique, ce fait en apparence anodin ne l'est pas du tout, puisqu'il illustre non seulement la pérennité des symboles mythologiques païens jusqu'à l'époque actuelle , mais aussi et surtout les étroites affinités spirituelles et culturelles ayant persisté de tous temps entre les divers peuples apparentés à l'indo-européanisme (quelles que soient les branches auxquelles se rattachent leurs langues respectives : germaniques, latines, celtiques, etc).

Le patrimoine spirituel et culturel de tous les peuples européens constitue bel et bien un creuset civilisationnel commun. Et c'est à nous, Européen(ne)s modernes, dépositaires de ces traditions ancestrales, qu'il incombe de retrouver la trace d'une mémoire trop longtemps occultée. Car, pour paraphraser Nietzsche, l'avenir appartient aux peuples qui auront la plus longue mémoire...

 

Hans CANY


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Nos racines franques

Un ouvrage incontournable, au sujet notamment de l'héritage des Francs, qui léguèrent rien de moins que leur nom à la France:



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PRESENCE GERMANIQUE EN FRANCE
Auteur: Hubert Kohler
Editions: L'Aencre
Pages: 287


A l'heure où la France s'engage dans la construction européenne, de nombreux Français s'interrogent quant à l'avenir et à l'identité de leur pays. Trop longtemps, de la diversité des apports constitutifs du peuple français, des thèses diverses et sectaires n'ont voulu retenir que l'élément latin ou celtique, négligeant le fait que le nom même de France est celui d'un conquérant germanique. Au-delà du symbole, et sans parti pris, l'auteur est allé rechercher, grâce aux données modernes de la toponymie, de l'hématologie et de l'anthropologie, quelle était la part réelle des Francs et des autres groupes germaniques dans la substance française.

 

 

 

 NOTE PERSONNELLE :

 

Les rois de France, et avec eux toute la noblesse/aristocratie française, se sont de tous temps réclamés de la lignée directe des Francs, et par-là même de mystérieuses origines "troyennes"...
Un mystère qui n'en est pas véritablement un, en fait.
Les sources concernant  les Francs avant les "Grandes invasions" sont hélas fort rares, et il serait particulièrement intéressant de retrouver des informations se rapportant à leur spiritualité païenne, qui de toute évidence devait se rapporter à la Tradition germano-nordique, comme chez tous les Germains.
Concernant la fable des origines "troyennes", il me semble évident que ce mythe a été construit de toutes pièces à des fins stratégiques/politiques, et qu'il s'est surtout imposé à partir de la "conversion" opportuniste de Khlodwig (plus connu sous la forme romanisée Clovis) au christianisme, en 496. Ce mythe s'est par la suite instauré avec les dynasties mérovingienne puis carolingienne, et a en effet perduré dans la lignée des rois de France jusqu'au XVIIIème siècle.
L'objectif de cette fable plus que douteuse ne fait guère de doute. Les Francs, qui sont devenus les plus "romanisés" des Germains, avaient en effet pour ambition de prendre la relève du défunt Empire Romain d'Occident. Pour asseoir la légitimité de cette prétention, quoi de mieux que d'adopter officiellement la religion de l'Eglise de Rome, et de mettre en avant ces prétendues "origines troyennes", qui les assimilaient de facto aux racines mythiques du peuple romain (Enée etc) ?...
Les dessous de la manoeuvre me semblent on ne peut plus claires. Je pense qu'on ne peut décemment pas ajouter foi à cette légende, et que les Franks étaient juste d'ascendance germanique, comme tous les autres peuples assimilés. Et cela, même s'il est exact qu'ils se sont très tôt latinisés/romanisés, par pur intérêt.
La langue franque a cependant perduré dans la lignée royale jusqu'à l'avènement de Hugues Capet, en 986, premier roi de France a ne plus avoir su parler germanique.

En tout cas, il est souvent dit qu'avant cette romanisation, les Francs ignoraient l'écriture, ne s'appuyant que sur la tradition orale. D'où l'extrême rareté des sources anciennes précises les concernant....  Ceci dit, il serait intéressant de savoir s'ils ont anciennement fait usage des runes par exemple, au moins à des fins symboliques et/ou magiques.
Personnellement, je m'intéresse beaucoup aux Franks/Francs, surtout en ce qui concerne la période antérieure à leur christianisation.

J'ajoute que je m'insurge contre la vulgate officielle qui prévaut depuis peu (politiquement correct oblige...), et qui affirme que finalement, les "Grandes invasions" n'auraient pas été si importantes que cela numériquement parlant, que les peuples en question n'auraient laissé que peu ou pas de traces de leur passage, et autres fariboles. Les Francs, entre autres, ont été beaucoup plus nombreux à s'implanter dans les régions nord que ce que les thèses à la mode et certains historiens "autorisés" prétendent actuellement. Dans le cas contraire, il est bien évident qu'ils n'auraient pu laisser autant de marques sur les plans toponymique, linguistique, hématologique etc

 

Hans Cany

 

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OUI à une nouvelle IMMIGRATION

Dans l' Hexagone actuellement, 40% environ de la population a des origines franchement germaniques (chiffre qui monte jusqu'à 70% pour les régions situées au nord de la Loire, ce fleuve constituant à plus d'un titre une frontière ethno-culturelle depuis plus de 1500 ans).

Cela représente donc à peu près 15 à 18 millions d'individus.

 

Ce qui est à la fois beaucoup et peu, sur une population globale de 60 millions. D'autant plus que la grande majorité de ces 15 à 18 millions d'individus est complètement amnésique et acculturée...

 

Ce chiffre était de toute évidence beaucoup plus important au Moyen-Âge (que l'on songe notamment à la différence flagrante de densité de population entre la moitié nord et la moitié sud), et tend de plus en plus, surtout depuis deux siècles, à diminuer peu à peu. En cause, le "nomadisme" d'une région à l'autre et les brassages de population inévitables qu'il implique, sans parler bien sûr de l'immigration extra-européenne galopante qui a surtout pris son essor il y a environ 35 ans...

Mais il y a ne serait-ce que 200 ans, pas moins de 65% des recrues de l'armée napoléonienne avaient les yeux bleus, ce qui est assez révélateur de leur identité ethnique. Si on faisait le même type de recensement aujourd'hui, à peine deux siècles plus tard, je ne parierais pas qu'on obtiendrait le même pourcentage...

A méditer.

 

A présent le constat est clair : la composition ethnique de l' Hexagone (comme celle du royaume de petite Belgique) est en train de changer, et il s'avère que la dénonciation de l'immigration extra-européenne revient à se battre contre des moulins à vent, tant les idiots utiles du grand Capital font de l'obstruction à tout ce qui leur apparait comme prétendument "raciste"...

Depuis longtemps déjà, la France est en pleine dégénérescence, principalement du fait d'un déclin de sa germanité (concernant ses régions nord surtout, mais aussi la Bourgogne, la partie septentrionnale de sa région "centre", etc).

 

J'en conclus donc qu'il faut favoriser l'immigration.

Non pas l'immigration extra-européenne venue du Sud ou d'Asie, bien sûr. Mais il faut encourager l'immigration issue du Nord, du Nord-Ouest et du Nord-Est de l' Europe, de façon à "regermaniser" un peu l'ensemble, et à sauver ce qui peut encore l' être !

 

Certains voient d'un mauvais oeil la proportion croissante de Britanniques, de Hollandais, d' Allemands etc qui font l'acquisition de propriétés dans certaines régions hexagonales. Mais moi pas.

Je crois bien au contraire qu'il faut inciter de plus en plus d' Européens du Nord, Nord-Est et Nord-Ouest à venir s'installer définitivement "chez nous", qu'ils soient Anglais, Belges, Hollandais, Allemands, Scandinaves ou apparentés. Bref, qu'ils viennent de tout l'espace germanique. Et aussi du monde celtique (Ecossais, Irlandais, Gallois...). Car c'est seulement ainsi que l'on pourra faire contrepoids, pacifiquement, à un déséquilibre démographique de plus en plus inquiétant...

Cette immigration-là, nous devons l'accueillir à bras ouverts. Car pour le coup, elle représentera véritablement, cette fois, une "chance pour la France". Sans doute la dernière.

 

Hans CANY

(24 mai 2008)

 

 

Guerriers francs

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Les anciens BELGES : un peuple méconnu

 

On a trop souvent tendance à l'ignorer, mais le petit royaume dit "de Belgique" actuel, qui n'est somme toute que de création relativement récente (1830), ne représente en fait que la moitié du territoire de la Belgique réelle.

La Belgique originelle, ou Gaule Belgique, c'est en réalité tout l'espace compris entre la Seine (et la Marne) au sud, et le Rhin au nord-est. Elle est, à tous points de vue, un espace de transition entre les mondes celtique et germanique.

 

 

Cette carte restitue fidèlement l'intégralité de cette Belgique originelle, et permet en outre d'y localiser l'implantation des différents peuples belges :

 

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La Gaule Belgique

 

(Précisions : sur cette carte, le "Belgium" est le nom de la province sud-ouest de la Belgique, correspondant en gros aux département de l'Oise et de la Somme de la Picardie actuelle. Au sud-est, le nom de "Germani" n'est pas à confondre avec la Germanie située au-delà du Rhin : il s'agit juste d'un nom de peuple.)

 

 

 

Germains celtisés et Celtes germanisés

 

Voyons à présent ce qu'écrit Jules César à propos des Belges dans ses fameux Commentaires sur la Guerre des Gaules :

 

"La plupart des Belges sont issus des Germains ; ils avaient autrefois passé le Rhin, et s'étaient fixés en ces lieux à cause de la fertilité du sol, après en avoir chassé les habitants gaulois."

 

En outre, il précise :

 

"Toute la Gaule est divisée en trois parties, dont l'une est habitée par les Belges, l'autre par les Aquitains, la troisième par ceux qui, dans leur langue, se nomment Celtes, et dans la nôtre, Gaulois. Ces nations diffèrent entre elles par le langage, les institutions et les lois. Les Gaulois sont séparés des Aquitains par la Garonne, des Belges par la Marne et la Seine. Les Belges sont les plus braves de tous ces peuples, parce qu'ils restent tout à fait étrangers à la politesse et à la civilisation de la province romaine, et que les marchands, allant rarement chez eux, ne leur portent point ce qui contribue à énerver le courage : d'ailleurs, voisins des Germains qui habitent au-delà du Rhin, ils sont continuellement en guerre avec eux."

 

 

Comme César l'avait bien noté, il est donc manifeste que la Belgique constitue une zone spécifique depuis la plus haute antiquité, dont l'identité ethno-culturelle est celto-germanique, donc ni totalement celtique ni totalement germanique, mais les deux à la fois. Les peuples belges étaient donc constitués de Germains celtisés et de Celtes germanisés, les deux composantes étant chez eux si étroitement imbriquées qu'il est souvent difficile de les distinguer l'une de l'autre...

 

Les sources se rapportant spécifiquement à ces peuples germano-celtiques de la Gaule Belgique sont hélas assez rares.Néanmoins, il est tout à fait légitime de supposer chez eux un étroit syncrétisme non seulement sur les plans culturel, artistique, sociétal etc, mais aussi dans le domaine spirituel, où le Paganisme celtique s'est très certainement mêlé au Paganisme germanique, donnant ainsi naissance à une Tradition religieuse spécifique. Nous avons donc là un exemple tout à fait exceptionnel de symbiose entre germanité et celtitude.

 

 

Parmi les peuples belges les plus marquants de l'actuel "nord de la France", citons notamment les Bellovaques, dont le nom a donné celui de Beauvais, leur ancien oppidum, les Ambiens (Amiens), les Suessions (Soissons), ou encore les Atrébates, qui ont donné leur nom à Arras (en flamand Atrecht), et qui sont même peut-être à l'origine du nom de l'Artois (à vérifier).

Enfin, au niveau des grandes figures historiques signalons entre autres les chefs belges Ambiorix, Catuvolcos (dont le nom signifie "Loup de Guerre"), ainsi que le chef bellovaque Correos (ou Correus dans sa forme latinisée, voire Korreos, d'où mon pseudo ;-), véritable "Vercingétorix belge" qui a donné beaucoup de fil à retordre aux envahisseurs romains, en poursuivant une résistance acharnée après la défaite d'Alésia, à la tête d'une coalition de peuples belges. Ce Correos a particulièrement marqué César, qui y fait allusion à plusieurs reprises dans sa "Guerre des Gaules".

 

 

Fameuse représentation des derniers instants de Correos, tenant tête aux Romains :

 

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La mort de Corréus (Correos/Korreos), gravure de D. Maillart, XIXème siècle

 

 

Pour quelques précisions complémentaires, vous pourrez par exemple consulter la fiche Wikipedia relative aux anciens Belges : http://fr.wikipedia.org/wiki/Belges

Voir aussi la liste des peuples de la Gaule Belgique : http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_peuples_de_la_Gaul...

 

Hans CANY
16 août 2010

 

 

20:34 Publié dans Histoire, Spiritualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : identité & racines, hans cany, paganisme |  Facebook | | | |

Rattachement Wallonie-France ? NON !

Rattachement de la Wallonie à la France ?... Non : Union du Nord-Pas de Calais et de la Wallonie pour former une nouvelle Belgique !

 

Le "Nord-Pas de Calais" n'est en fait "français" que malgré lui, car il a été rattaché par l'Hexagone au moyen de conquêtes militaires, et on n'a bien entendu jamais demandé leur avis aux populations de la région... L'éventuel rattachement de la Wallonie à la France m'apparait comme une mauvaise solution. Les Wallons et les gens du "Nord-Pas de Calais" ont infiniment plus d'affinités (culture, mentalité etc) entre eux qu'avec les populations du sud de l'Hexagone, par exemple, qui relèvent d'un substrat ethno-culturel très différent, beaucoup plus "latin". Et même, un "nordiste" de France est beaucoup plus proche d'un Wallon que d'un Parisien, un Orléanais, un Vendéen etc.

 

Dans le même temps, je comprends tout à fait ce que ressentent certains par rapport à la Flandre néerlandophone de la moitié nord du Royaume de Belgique. Je pense que, même si on peut le déplorer, il faut être réaliste, et prendre acte du fait qu'on ne pourra pas retenir indéfiniment les Flamands néerlandophones dans l'Union belge contre leur gré... S'ils tiennent tant à la séparation, eh bien soit, qu'ils obtiennent donc leur indépendance, ou qu'ils se joignent aux Hollandais si ça leur chante. Mais cela ne signifierait pas forcément la mort de la Belgique. Je m'explique.

 

 

Pour faire simple, voila la façon dont je vois les choses, dans l'idéal :

 

-Indépendance de la Flandre néerlandophone, ou rattachement aux Pays Bas, comme elle le souhaitera.

 

-Rattachement du Westhoek, petite partie de l'extrême nord de la Flandre "française" (Dunkerque, Hazebrouck...) à cette Flandre néerlandophone si sa population le souhaite. C'est le seul secteur où la langue flamande est encore assez présente dans le "Nord-Pas de Calais".

 

-Union de tout le reste du "Nord-Pas de Calais" à la Wallonie, pour former une nouvelle Belgique.

 

-La Picardie, quant à elle, est un peu un cas particulier, car elle est tombée dès le Haut Moyen Âge dans le giron français, et est même par excellence le berceau de la royauté franque... Aussi, la Picardie (Somme, Oise, Aisne) pourrait rester française, MAIS avec une autonomie substantielle, et avec des liens privilégiés avec l'actuel "Nord-Pas de Calais" et la Wallonie, notamment sur les plans culturel, économique, commercial etc.

 

Je pense sincèrement que cette solution, avec une nouvelle Belgique constituée de la Wallonie et du Nord-Pas de Calais, associée à une Picardie française mais autonome, serait parfaitement viable et tout à fait raisonnable. Elle est conforme aux réalités culturelles et historiques, et constitue en outre un bon compromis susceptible de satisfaire tout le monde, sans tomber dans l'extrême d'une annexion à la France, et tout en respectant le droit des Flamands néerlandophones de disposer d'eux-mêmes.

 

Voila donc mon humble avis sur cette brûlante question.

 

(En plus, selon un tel schéma, on peut même trouver un terrain d'entente avec les séparatistes flamands... ^^) 

 

Hans CANY

 

20:23 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fédéralisme, national-anarchisme, hans cany, identité & racines |  Facebook | | | |